Que révèle le plan de relance européen sur l’état de l’Union ?

 Photo prise devant le bâtiment de la commission européenne à Bruxelles en Belgique le 6 mai 2020.
 Photo prise devant le bâtiment de la commission européenne à Bruxelles en Belgique le 6 mai 2020. ©AFP - KENZO TRIBOUILLARD / POOL
Photo prise devant le bâtiment de la commission européenne à Bruxelles en Belgique le 6 mai 2020. ©AFP - KENZO TRIBOUILLARD / POOL
Photo prise devant le bâtiment de la commission européenne à Bruxelles en Belgique le 6 mai 2020. ©AFP - KENZO TRIBOUILLARD / POOL
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Face au choc économique et social généré par la pandémie pour les 27 Etats membres de l’Union, la commission européenne a annoncé un plan de relance de 750 milliards d’euros. De quoi s'agit-il ? Qui pourra en bénéficier et comment ? Que dessine ce plan pour l'avenir de l'UE ?

Avec
  • Sylvain Kahn enseignant-chercheur au Centre d'histoire de Sciences Po

Face au choc que représente la pandémie pour les 27 Etats membres de l’Union, la commission européenne a annoncé un plan de relance de 750 milliards d’euros. Une somme colossale pour soutenir les états touchés de plein fouet par la crise économique et sociale  - tous n’étant pas impactés à la même échelle. Des milliards annoncés et un montage financier composé de prêts et de subventions sur lesquels il va falloir obtenir un accord. Quel est ce plan de relance ? Que dit-il de l’état de l’Union ? 

Guillaume Erner reçoit Sylvain Kahn, historien, géographe, professeur à Sciences-Po, co-auteur avec Jacques Levy du livre « Le Pays des Européens » ed. Odile Jacob.

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Prix du livre « Mieux comprendre l’Europe » 2018 avec « Histoire de la construction de l’Europe depuis 1945 », ed. PUF.

Pour consulter les articles de Sylvain Kahn sur Theconversation :

"L'Europe doit-elle vraiment nous faire honte ? "

"Quand Merkel et Macron endossent la tunique mythique du couple franco-allemand"

Que révèle ce plan de relance ? 

"La particularité de cette somme, si le plan est adopté par la Commission est qu'elle consiste en un accroissement très substantiel du budget puisque les 750 milliards seront budgétés. C'est déjà une différence de degré considérable par rapport au budget  courant et commun tel qu'il existe et qu'il est voté tous les 7 ans et revoté tous les ans. Et d'autre part, c'est aussi un tournant ou un saut très important par rapport aux sommes elles-mêmes déjà colossales qui ont été débloqués par l'Union européenne depuis la mi-mars."

L'Union européenne est sur le point face à l'urgence et à la crise d'augmenter considérablement son budget. Et augmenter un budget, ce n’est pas aider, permettre ou soutenir des États en difficulté et qui auraient besoin d’emprunter. L’augmentation du budget doit être financée soit par des impôts, soit par des emprunts sur les marchés internationaux. Et là, c'est en effet ce qui va se passer. On augmente le budget de l'Union européenne de façon considérable pour pouvoir emprunter sur les marchés, et ainsi émettre des bons du Trésor européen. Sylvain Kahn

Vers une hausse des impôts et la création de nouvelles taxes européennes ? 

La Commission européenne propose qu'elle soit autorisée par les États à percevoir directement certains impôts. Aujourd’hui, le budget de l'Union européenne est financé à hauteur de 80% par des cotisations financées et versées par les États membres. Mais les impôts actuels ne suffiront pas. Donc, la Commission Européenne est actuellement en train d'envisager d'autres mécanismes qui pourraient être la fameuse taxe carbone dont on parle beaucoup depuis deux ou trois ans. Et à ce moment-là ce sera un impôt  européen. Sylvain Kahn

"On peut très bien imaginer des taxes à visées environnementales ou écologiques. Mais je pense que les taxes en question viseront moins la consommation et donc les citoyens que les producteurs. De façon à chercher à orienter vers une production de services, mais surtout de biens qui aillent dans le sens des priorités politiques de l'Union européenne.  Depuis l'élection à la présidence de la Commission de Mme von der Leyen, ces priorités vont surtout dans le sens de ce qu'ils ont appelé un "green deal", c'est-à-dire une grande politique écologique et environnementale."

Vous pouvez (ré)écouter l'interview en intégralité en cliquant sur le player en haut à gauche de cette page

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