Risques d’abstention record : quels sont les signes tangibles ?

S’il est quelque chose qui est scruté de près par les sondeurs et les commentateurs politiques, à quelques jours maintenant du premier tour de l'élection présidentielle dimanche 10 avril 2022, c’est bien l’abstention. Tout le monde a en tête le taux record du désormais célèbre 21 avril 2002, un taux de 28,4%. Vingt ans après, quels signes tangibles permettent de faire resurgir le spectre d’une forte abstention ? Les deux situations sont-elles comparables ?

Guillaume Erner reçoit Bruno Jeanbart, vice-président d’OpinionWay.

Des indicateurs à la baisse

Quels sont les indicateurs qui permettent aux sondeurs d’avancer l’argument d’un risque de forte abstention ?

Pour Bruno Jeanbart, lorsqu'on demande aux Français leurs certitudes d'aller voter, sur une échelle de 1 à 10, on constate qu’il y a moins de personnes qui donnent une note entre 9 et 10 par rapport aux élections présidentielles précédentes (notamment 2017) : "A période équivalente, on a jusqu’à 5 points de retard. C’est une question de mobilisation mais aussi d’intérêt".

Aujourd’hui seulement deux tiers des Français s’intéressent à cette élection présidentielle.

Les raisons d'un désintérêt

Bruno Jeanbart explique qu'il y a des raisons conjoncturelles et structurelles : "On a eu une campagne qui a eu du mal à démarrer, ralentie par une vague de Covid, puis la guerre en Ukraine et un président de la République qui n’était pas candidat, laissant le débat tourner en rond entre ses adversaires." 

"Structurellement, il y a un décrochage des électeurs vis-à-vis du vote et de son utilité. Il y a un sentiment que le vote ne change pas les choses, probablement renforcé par la période : un virus qui arrive de Chine ou une décision du Président russe auraient plus de conséquences sur leur vie que l’élection d’un Président."

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