Damien L'Haridon est en 2ème année de doctorat en sciences cognitives à l'ONERA et à l'ISAE-SUPAERO et travaille sous la direction de Laurent Chaudron, Yves Gourinat et Anne-Lise Marchand.
Les environnements opérationnels et extrêmes peuvent impliquer de faire face à des problèmes inconnus (jamais rencontrés, ni anticipés) et ce malgré le plus haut niveau d’entrainement des équipages. Apollo 13 est le principal exemple. Le but de cette thèse est d’évaluer l’influence des expériences diversifiées et de leur qualité sur la performance d’équipes (approche quantitative) à résoudre des problèmes inconnus. L’influence de la métacognition est plus précisément étudiée (approche qualitative).
Les hypothèses sont résumées ainsi : premièrement, une équipe vivant ensemble ces expériences est plus efficace dans la résolution de problèmes. Deuxièmement, cette même équipe développe des métaconnaissances et métacompétences adaptées. Troisièmement, ces méta- connaissances et -compétences sont bénéfiques pour faire face aux nouveaux problèmes inconnus. Quatrièmement, la mise en évidence (durant la thèse) d’un nouveau concept de netteté métacognitive permet de cibler une valeur optimale du mélange des étapes métacognitives en résolution de problème.
Un protocole expérimental nommé LETUCA (évaluation longitudinale d’équipes via des activités inconnues et collectives (traduction française)) sur deux ans a été conçu, composé de problèmes adaptés de la littérature ainsi qu’inventés. Trois équipes ont pris part à ce protocole. Deux sont composées d’élèves de l’École de l’air : les membres de l’équipe 1 accomplissent ensemble toutes les expériences, ceux de l’équipe 2 effectuent les mêmes expériences mais individuellement. Les membres de l’équipe 3 ne se connaissent pas en dehors de la thèse et ne suivent pas la formation de l’École de l’air.
Les premiers résultats valident et affinent les quatre hypothèses en donnant des pistes génériques prometteuses pour la formation d’équipes en missions opérationnelles de tous types.