Par Xénia Philippenko, doctorante en première année de thèse de géographie au BRGM et à l’Université de Paris 1 Sorbonne-Université.
Le changement climatique a des effets sur les risques côtiers, tels que la submersion et le recul du trait de côte, et sont aggravés par la hausse des phénomènes extrêmes et l’élévation du niveau de la mer. L’adaptation devient essentielle, à la fois pour les infrastructures que pour les population et l’ensemble du tissu socio-économique, alors même que de nombreux paramètres des conséquences du changement climatiques restent incertains. Aujourd’hui, les mesures d’adaptation sont souvent mises en place selon une approche « top-down », c’est-à-dire des mesures élaborées à l’échelle nationale et appliquées à l’échelle locale : cela provoque parfois une inadéquation entre les solutions proposées et la réalité du territoire.
Son travail cherche, à partir du cas d’étude de Saint-Pierre-et-Miquelon, à élaborer une approche « bottom-up », c’est-à-dire qui parte du contexte territorial pour élaborer des stratégies d’adaptation différentes. Trois étapes se succèdent : la première consiste à analyser le territoire pour déterminer les atouts et les obstacles locaux d’un point de vue environnemental, mais aussi politiques, humains, financiers, institutionnels ou économiques. Sont ensuite étudiées les perceptions individuelles et collectives locales : la manière dont est perçu le changement climatique, ce qui est acceptable ou non pour s’y adapter. Enfin, à partir de l’analyse des résultats, elle essaie de construire un « canevas » souple de solutions d’adaptation, ajustées à la réalité locale, avec plusieurs scénarios. Cela permettrait de renforcer la résilience, d’intégrer les incertitudes liées au changement climatiques et de gérer les différentes échelles de temps.