Faut-il rétablir l'ISF ? Jusqu'où un artiste peut-il évoquer ses proches dans son oeuvre ? Voici quelques débats récurrents en France... présents dans l'actualité de cette semaine.
Le made in France s'étend même aux débats de société.
En voici un qui fait beaucoup parler: que penser de la suppression de l'impôt sur la fortune ? La question a été relancée suite à la parution jeudi d'un rapport de France Stratégie sur le sujet.
Dans Les Echos Dominique Seux regrette que ce débat "reste toujours au niveau stratosphérique de la macro-économie". "La vérité dit-il est que c'est un sujet de micro-économie, de décisions de chefs d'entreprise : partir ou rester, investir ou faire fructifier". Pour lui le rapport rendu jeudi prouve que "la suppression de l'ISF a atteint son objectif : remettre la France à peu près au niveau des autres grands pays développés pour la taxation du capital, objectif louable quand on sait la mobilité des capitaux et la compétition pour attirer les investissements".
Le journal Le Monde est plus critique. Certes, écrit-il, "la réforme a permis de faire chuter le nombre des départs de contribuables fortunés" mais "en un an, la fortune des 0,1 % des Français les plus riches s’est accrue d’un quart". "De plus cette réforme de l'ISF, peut-on lire, "est en passe de devenir anachronique, puisque la crise a encore amplifié le creusement des inégalités".
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Le sujet est traité en longueur dans un grand dossier à lire dans l'hebdomadaire Le Point. Deux grands économistes confrontent leur vision.
Philippe Aghion prend l'exemple de la Suède. Là-bas la suppression de l'ISF au début des années 90, dit-il, "a fait revenir les innovateurs, a dopé l'innovation et la croissance de la productivité dans ce pays. Depuis cette époque, aucun gouvernement, de droite ou de gauche, n'est revenu sur cette réforme".
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Quelques pages plus loin réponse de Thomas Piketty. Aucune étude selon lui ne montre l'impact positif du système fiscal suédois. Lui met en avant un autre modèle inspirant. Les Etats-Unis. Oui oui ! Mais pas ceux d'aujourd'hui, non, ceux de 1930 à 1980. A l'époque, dit-il, un impôt progressif, qui sur les plus hauts revenus était en moyenne de 81 %, "a permis de réduire fortement les inégalités sans empêcher une croissance rapide, les recettes fiscales générées ont servi à financer l'éducation, la santé et les infrastructures".
Un autre débat très français dans la presse cette semaine concerne la littérature.
Un artiste peut-il évoquer la vie de ses proches dans son oeuvre ? Et ceux-ci peuvent-ils légitimement le lui reprocher ? Voilà une question récurrente dans le débat culturel français. Elle concerne aujourd'hui Emmanuel Carrère et son dernier livre Yoga finalement écarté du Goncourt. Son ex-femme estime qu'avec ce livre, l'écrivain a rompu un contrat. Il s'était engagé à lui faire lire et valider tout écrit qui parlerait d'elle.
Télérama nous rappelle les cas précédents. "Après notamment Christine Angot, Édouard Louis, Éric Reinhardt, ou encore Arnaud Desplechin, c’est donc au tour d’Emmanuel Carrère d’affronter la colère de celle dont il a pourtant pris soin d’estomper, voire de gommer complètement la silhouette dans son dernier livre" peut-on lire.
Est-ce vraiment une question spécifiquement de chez nous ? Il suffit de lire la presse internationale pour s'en convaincre. Pour le Temps , journal Suisse, c'est là "une polémique dont le monde parisien a le secret". "ceux qui vivent et publient à Paris le font dans un petit monde où tous se connaissent, la question du vrai et du faux dans leurs livres se pose parfois pour leurs voisins, leurs amis, leurs amours".
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Le quotidien espagnol El Pais voit là lui aussi "l'un de ces feuilletons sans lesquels la vie littéraire française ne serait pas ce qu'elle est". Le journal va plus loin. Il cite Laurent Demanze professeur à l’université de Grenoble qui voit dans cette controverse la preuve d'une "judiciarisation de la vie littéraire", à travers "ce contrat" qui existait entre l'auteur et son ex-femme.
"Il est évident, dit-il, que le fait que ce soit un homme qui soit accusé de manipuler la représentation de son ex-femme, de sa sexualité et de son nom, trouve un écho dans le contexte post-MeToo : objectiver l'autre, même sous couvert d'un geste éthique, est difficilement accepté".
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