Indignation et questions suite au périple de l'Aquarius en Mediterannée

Le navire l'Aquarius mardi 6 juin près de Malte
Le navire l'Aquarius mardi 6 juin près de Malte ©AFP - LOUISA GOULIAMAKI
Le navire l'Aquarius mardi 6 juin près de Malte ©AFP - LOUISA GOULIAMAKI
Le navire l'Aquarius mardi 6 juin près de Malte ©AFP - LOUISA GOULIAMAKI
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Dans la revue de presse ce matin, les réactions suscitées par le périple de l'Aquarius qui devrait arriver dimanche en Espagne, la politique sociale de Macron et le débat sur Parcoursup à quelques jours du Bac

Après un long périple, l’Aquarius le navire qui transporte des migrants rescapés de la mer devrait enfin arriver demain en Espagne. La situation indigne et pose question

L’indignation, c’est celle de la journaliste Carine Fouteau par exemple dans Mediapart. Les migrants ont-ils « vocation » à mourir demande-t-elle ? Paraphrasant Manuel Valls qui expliquait en 2013 que les Roms avaient "vocation" à retourner en Roumanie.

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"En matière de politique migratoire l’horreur est là et le pire est à venir" écrit Carine Fouteau. Qui s’étonne de l’absence de réaction des sociétés civiles. "On pourrait imaginer dit-elle que des manifestants déferlent dans les rues pour s’indigner et obliger nos gouvernements à ouvrir leurs portes". Mais non, "une forme d’indifférence s’est installée" constate-t-elle. 

Quant aux dirigeants européens dénonce Carine Fouteau, ils semblent plus inquiets à l’idée d’un ministre anti-euro qu’un Salvini aux questions migratoires.

De son côté dans le FigaroVox, Didier Leschi le directeur de l’Office Français de l’Immigration et de l’intégration estime que "la France n’est si égoïste qu’on le croit".

"Notre pays est le deuxième pays d’accueil après l’Allemagne" selon lui.

40 000 réponses positives pour les demandeurs d’asiles en 2017, plus que l’Italie et bien plus que l’Espagne qui n’a reconnu le statut de réfugié qu’à 4700 personnes.

Le système de Dublin qui donne au premier pays d’accueil la responsabilité de traiter la demande d’asile est-il à l’origine du problème ? 

Non répond Leschi car ce système malgré tout est un mécanisme, je cite, de « responsabilisation aux frontières de l’Europe ». « Sans lui les pays limitrophes pourraient se résoudre à n’être que des zones de transit ». 

La clef du problème pour lui est dans les pays de départ : "ils ne peuvent plus continuer à laisser partir leur jeunesse". Facile à dire..

En France le Président Macron devait apporter cette semaine des clarifications sur sa politique sociale.. il a surtout relancé le débat sur le rôle de l’Etat Providence

Et au-delà de la petite phrase du Président sur ce « pognon de dingue » qu’on met dans les minima sociaux, il y a un débat de fond dont Le Monde s’est fait l’écho hier. Deux visions opposées portée l’une par la ministre des solidarités de la santé Agnès Buzyn et l’autre par sa prédécesseur Marisol Touraine.

La première défend l’idée d’une émancipation par le travail. Trop longtemps explique-t-elle, « nous avons sacrifié les politiques de prévention et d’accompagnement sur l’autel des seules prestations monétaires ».

Bref pour la ministre en fonction il faut "sortir du curatif" et remettre la responsabilité individuelle au cœur du système. C’est une ambition sociale "plus exigeante" que la question du montant des prestations défend-elle. 

De son côté Marisol Touraine, s’insurge contre une société "où l’on valorise les premier de cordée et où l’on aide les bons pauvres, ceux qui sont responsables et qui se prennent en main".

Elle plaide pour une protection sociale universelle et solidaire. Et défend l’idée de l’efficacité des dépenses sociales. Toutes les études le prouve dit-elle : "il faut investir dans ces aides pour contenir la pauvreté".

Mettre l’action sur la formation et l’éducation c’est bien mais il faut dit-elle "commencer par donner les moyens aux gens de s’en sortir au quotidien".

Enfin c’est la dernière ligne droite pour les élèves de terminale. La première épreuve du Bac commence lundi. Retour sur la question de l’orientation des élèves et du débat autour de Parcoursup

Faut-il trier les étudiants ? C’est la question posée par le journal Le 1 qui revient sur cette épineuse question de la sélection à l’université.

Car mise à part l’équipe des Bleus, la seule sélection que nous sommes prêts à acclamer, écrit Laurent Greilsamer dans son édito, en France on déteste la sélection. "C’est un gros mot qu’on évite et qu’on contourne".

Et pourtant, de fait, elle est partout la sélection, tout au long de la vie rappelle Greilsamer.

Ce qu’il y a de nouveau avec Parcoursup analyse la sociologue Annabelle Allouch, toujours dans les pages du 1 : c’est la question de l’attente. L’attente comme nouvelle condition scolaire, générée par un système qui vous met sur liste. "Ni tout à fait admis, ni tout à fait recalé, l’attente vous laisse dans ce qu’on pourrait appeler des limbes.. un impensé technocratique dit la chercheuse". 

"Et ce n’est pas un dysfonctionnement écrit-elle mais une nouvelle catégorie administrative".

Une situation génératrice de stress et d’inquiétudes. Qui fait écho, selon Annabelle Allouch à la précarité du travail. La chercheuse se demande même s’il ne faut pas voir dans Parcoursup "une forme d’apprentissage pour les élèves de leur future condition de salarié".

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