

Les commémorations du centenaire de l'Armistice, le palmarès des prix littéraires et les différents visages des midterms américains.
Commémorer l'Armistice
À la une de tous les quotidiens ce matin : le centenaire du 11 novembre 1918.
Ce weekend, « La France célèbre ses héros » nous dit un Figaro très solennel. Sur une photo de victoire, le journal rend hommage à l’héroïsme des soldats de 14-18.
Un angle qui tranche avec celui de Libération : avec une première page très forte, un cimetière militaire à perte de vue, et ce titre : « 1918-2018 : la paix ce chemin de croix ». Une commémoration plus en demi-teinte donc. Libération consacre la moitié de son journal à l’événement avec même un passage en revue de quelques 11 novembre mémorables, notamment celui de 1919 avec pour la première fois en France, une minute de silence pour honorer les morts.
« Comment commémorer l’Armistice ? » : c’est ce qui ressort de ce numéro ce matin. Car dès son éditorial, Laurent Joffrin n’oublie pas les conséquences désastreuses d’un traité de Versailles empêchant toute réconciliation. En quelques mots : gagner une guerre, oui, mais perdre une paix. « L’Armistice a enclenché une série de mécaniques infernales. Aujourd’hui, face à la montée des nationalismes, mieux vaut fêter la concorde que la victoire ».
Le journal La Croix, lui, fait un pas de côté. Il titre « L'Urgence de la paix » et s’alarme de la recrudescence des conflits armés internationalisés depuis 2012. En Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, « ce sont les civils qui en payent le prix fort ». La Croix pose une question : un siècle après 1918, comment faire la paix à l’heure des nouvelles guerres ?
Prix littéraire 2018, une littérature en prise avec l'Histoire
L’Histoire est aussi au cœur des livres récompensés lors de cette semaine de remise de prix littéraires. L’Humanité revient sur ce palmarès d’automne. « Les jurys ont distingué une littérature ambitieuse en prise avec l’Histoire, l’actualité et les questions politiques et sociales ». En effet : la désindustrialisation en Lorraine avec Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, le prix Goncourt ; une enquête dans la Turquie d’Erdogan avec Le sillon de Valérie Manteau, prix Renaudot ; La guerre d’Algérie avec Idiotie de Pierre Guyotat, prix Médicis ; et un retour sur l’attentat de Charlie Hebdo avec Le lambeau de Philippe Lançon, prix Femina. D’ailleurs, selon L’Huma, ce palmarès apparaît aussi comme un hommage aux victimes de Charlie Hebdo, deux des lauréats étant liés au journal satirique.
Et comme le dit l’article, les contextes socio-culturels au cœur de ces pages ne sont pas de simples décors : ils sont la matière première de ces livres. Si les styles d’écriture diffèrent, en revanche, pour chacun d’eux, l’intrication de l’intime avec le politique est fondamentale.
Les différents visages des midterms américains
Autre actualité marquante de la semaine: les élections de mi-mandat aux États-Unis. À l’issue des résultats, Donald Trump a annoncé que Mike Pence sera son colistier pour les élections de 2020.
Dans ses pages, la revue du Crieur dresse le portrait de l’actuel vice-président, un peu moins médiatisé en France. Il apparait comme une figure de l’ombre puissante. À la botte de Trump, il est aussi celui qui convoite le plus ardemment son bureau ovale. Calife à la place du calife ? Les statistiques pourraient lui donner raison : huit vice-présidents sont devenus présidents : «c’est de loin le meilleur marche pied vers la magistrature suprême », écrit Mathieu Magnaudeix.
La Maison blanche? Mike Pence y pense. Politiquement, son Amérique à lui est à droite toute. Anti-avortement, homophobe, pro-arme, climatosceptique, ultralibéral, comme en témoigne son passé de gouverneur de l’Indiana. C’est aussi lui qui a permis à Donald Trump de constituer une administration. « Il est l’un des républicains les mieux connectés à l’industrie et aux gros donateurs du parti ». Vice-président, il l’est aussi car ce chrétien évangéliste est un héros pour les extrémistes religieux américains. Son vivier électoral est conséquent.
Figure de la résurrection de la droite religieuse, avec Mike Pence, un Trump peut en cacher un autre.
Autres visages mis en lumière par le journal Slate cette fois_:_ celui de ces femmes élues au Congrès américain. En tout, elles sont 116. Elles n’ont jamais été si nombreuses à accéder à des sièges de parlementaires ou à des postes de gouverneurs. Slate revient sur la victoire des deux premières élues musulmanes : Ilhan Omar et Rashida Tlaib. Elles apparaissent comme le symbole d’une lutte contre l’intolérance religieuse. Des élections de mi-mandat historique donc, qui auront, selon le journal, des effets à long terme.
L'équipe
- Production
- Réalisation