La montée des populismes, Jair Bolsonaro et le malaise de l'Education nationale

Le candidat à la présidentielle Jair Bolsonaro en campagne
Le candidat à la présidentielle Jair Bolsonaro en campagne ©Getty
Le candidat à la présidentielle Jair Bolsonaro en campagne ©Getty
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La montée des populismes à l'échelle mondiale, le candidat à la présidentielle brésilienne Jair Bolsonaro, et l'Education nationale à l'heure du hashtag #pasdevagues

«National-populisme : la contagion mondiale »

À la une des grands quotidiens ce matin : la montée des populismes. Le Parisien-Aujourd’hui en France et Le Monde en font leur une. « National populisme : la contagion mondiale » titre Libération. Demain au Brésil aura lieu le second tour des élections présidentielles où le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro part gagnant. Demain peut-être le Brésil, aujourd’hui la Turquie, les Philippines, Les Etats-Unis, l’Inde, la Russie : comment les droites radicales ont-elles à ce point gagné du terrain ? Libération consacre ses dix premières pages à cette question. Avec une mappemonde noire-bleue marine où l’Europe se voit elle aussi très concernée par ce phénomène. 

Le Figaro rappelle qu’à quelques mois des élections européennes, dans l'Europe de l'est, le populisme gagne aussi du terrain.  

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Le Parisien aujourd’hui en France établit quant à lui la liste des points communs entre tous ces leaders populistes : « Pour eux les responsables ce sont les élites ». Défiance envers les médias et défense des valeurs conservatrices. 

Jair Bolsonaro : cauchemar tropical

La presse s’est également arrêtée longuement sur le très plébiscité Bolsonaro avec un dossier dans Mediapart sur «   Le Brésil face au risque fasciste  » et dans Society  avec le reportage depuis Rio de Janero intitulé «  Cauchemar tropical ». 

Plus qu’un portrait du capitao de 63 ans, l’article dépeint un pays en crise. Entre explosion de la violence et scandale de corruption politique, les témoignages recueillis montrent un Brésil miné par un essoufflement démocratique et par des inégalités sociales brutales. 

On y apprend qu’un meurtre est commis toutes les huit minutes! Dans ce contexte, Bolsonaro a fait de la lutte contre la violence son cheval de bataille. 

« Cauchemar tropical » est une allusion à son surnom, « le Donald Trump tropical ». Le reportage montre d’ailleurs bien les parallèles entre les deux matamores et notamment leurs appuis extrêmement puissants des évangélistes et des ultraconservateurs. On estime que 80% des leaders évangéliques soutiennent le candidat de l’extrême droite. 

Un "cauchemar tropical" aussi parce que la panique politique a même gagné les cabinets de psychanalystes. C’est ce que nous rapporte le site internet autrebrezil.net où les docteurs recensent la terreur de l’autre partie de l’électorat brésilien. 

Car contrairement à son homologue américain, c’est le spectre d’un régime dictatorial qui plane sur cette élection. De ses propres aveux, Bolsonaro est un nostalgique de la dictature qui régna sur le pays de 1964 à 1985 et le Brésil est une jeune démocratie qui fête tout juste son trentième anniversaire. 

Malaise à l’école

Les thèmes de la sécurité et de la violence ont aussi émaillé la semaine française, à notre mesure. Au commencement : les images d’une enseignante braquée par un lycéen avec une arme factice. Devenue virale, la vidéo a donné naissance au hashtag #pasdevagues. 

#pasdevagues exprime la colère des enseignants qui dénoncent le manque de soutien de leur hiérarchie. Dans Le Monde de mercredi, Benjamin Moignard, spécialiste des violences scolaires, nous apprend que s'ils sont 1% à avoir subi de la violence physique, toute la profession a subi des violences psychologiques, insultes et intimidations. " Les enseignants éprouvent un sentiment d'abandon par l'institution" dit-il. Le succès de ce hashtag en est la preuve.

On apprend dans Le Monde de ce matin que le gouvernement va opter pour un arsenal de mesures sécuritaires et pense à faire entrer la police dans certaines écoles. 

À rebours de ces articles : l’opinion de l’enseignant et historien Benoît Falaize, dans la revue en ligne AOC ce jeudi. « Ce que l’école peut et doit toujours -sans surfer sur la vague ». Selon lui, le discours très largement exploité médiatiquement est décliniste, alarmiste, au final, contre-productif. Sans nier les difficultés réelles que rencontrent les enseignants, il explique qu’il ne faut pas oublier de valoriser les réussites quotidiennes du monde scolaire. « Il est urgent, pour éviter le délitement accentué du tissu social, de rééquilibrer les discours sur les banlieues et leurs habitants, dans des territoires de la République à part égale avec les autres» écrit-il. 

À l’expression « territoires perdus de la République» qui stigmatise l’école, les enseignants et les élèves, il préfère « territoires vivants de la République » : le titre de l’ouvrage qu’il a d’ailleurs publié en cette rentrée. À ses yeux, plutôt qu’être en marge de la République, ces écoles en sont au contraire son principal moteur.

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