Le casse-tête des détenus radicalisés en prison

La prison de Vendin-le-Vieil, dans le Nord-Pas-de-Calais
La prison de Vendin-le-Vieil, dans le Nord-Pas-de-Calais ©AFP - PHILIPPE HUGUEN
La prison de Vendin-le-Vieil, dans le Nord-Pas-de-Calais ©AFP - PHILIPPE HUGUEN
La prison de Vendin-le-Vieil, dans le Nord-Pas-de-Calais ©AFP - PHILIPPE HUGUEN
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Ce matin de la revue de la semaine, retour sur une agression djihadiste en prison en janvier, le scandale Facebook et les rapports hommes/animaux.

On lit ce matin dans la magazine Vraiment, dont le premier numéro est sorti mercredi, une enquête sur les détenus radicalisés

Le magazine revient sur cette agression dans une prison du Nord-Pas-de-Calais en janvier, où un détenu, condamné pour terrorisme s’en était pris violemment à quatre surveillants. Point de départ d’un mouvement de grève et de blocage suivit d’un plan d’urgence du ministère. 

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« Chronique d’une agression djihadiste annoncée » titre le magazine Vraiment, qui revient en détail sur le profil de Christian Ganczarski, terroriste allemand condamné à 18 ans réclusion pour un attentat en Tunisie en 2002. 14 années en prison et l’homme n’a rien abandonné de ses convictions. "L’administration pénitentiaire ne l’ignorait pas" écrit le journal qui a eu accès à un rapport confidentiel. "Mais elle restait impuissante à y mettre un terme". 

"Comment désamorcer la bombe à retardement que dessine le passé carcéral de Ganczarski se demande le journal ?" 

Entre mise à l’écart et réinsertion, la prise en charge des détenus djihadistes semble loin d’être résolue.

On poursuit avec le scandale Facebook révélé cette semaine : une fuite de données personnelles d’une ampleur colossale

« On savait que nos données étaient siphonnées par nos réseaux sociaux préférés. On ne savait pas qu'on pouvait s'en servir pour nous manipuler au point de mettre en péril la démocratie » résume la journaliste Titiou Lecoq sur Slate

De quoi s’agit-il ? Une société britannique Cambridge Analytica est accusée d'avoir récupéré à leur insu des informations sur les profils et les personnalités de 50 millions d'utilisateurs de Facebook. Des informations destinées à l’équipe de campagne de Donald Trump. L’intérêt, explique la journaliste : "analyser très finement l’électorat pour délivrer le bon message à la bonne personne". C’est comme de la publicité ciblée. 

"Le problème, je cite, c’est qu’un Président, ce n’est pas comme un tube de dentifrice". "On est dans une forme de manipulation psychologique et émotionnelle" écrit-elle. 

"Pour des entreprises comme Cambridge Analytica  le vote se joue sur deux émotions : la peur et l’espoir". Et sur une conviction : "les gens ne savent pas que quelque chose leur fait peur tant qu’on ne leur a pas montré". 

A lire aussi la longue tribune du chercheur Olivier Ertzscheid pour Libération hier, pour qui l’affaire pose une question politique, bien au-delà du réseau.

"Certes, écrit-il, la collecte de données est massive, certes le mode opératoire est suspect mais n’allons pas imaginer, que l’élection de Trump s’est jouée uniquement sur de l’analyse de données et du profilage marketing ». 

D’autant que le phénomène n’est pas nouveau rappelle-t-il, les équipes d’Obama y avaient aussi fait appel. 

L"a solution pour empêcher l’accession au pouvoir de personnalités névrotiques ne se trouve pas dans la régulation de Facebook mais dans le champ de l’action publique". Pour le chercheur, Facebook n’est que le reflet du naufrage : "C’est sur l’incurie de l’action publique et sur la perte de sens de la parole politique que se fabrique et s’entretient le modèle d’affaire des agences comme Cambridge Analytica".

On termine avec une double disparition annoncée cette semaine : celle des oiseaux et du rhinocéros blanc..

Le Monde nous raconte l’histoire de Sudan, le dernier mâle des rhinocéros blancs du nord qui s’est éteint mardi au Kenya à l’âge de 45 ans. Disparition à laquelle ne se résout pas une équipe internationale de chercheurs raconte le journal, qui va tenter une reproduction in vitro avec des échantillons de gamètes sur les deux femelles encore vivantes. 

Faudra-t-il en arriver là aussi pour les alouettes, les perdrix et autres oiseaux des campagnes ? Une étude publiée cette semaine par le CNRS et le Museum d’Histoire Naturelle s’inquiète de la disparition à une vitesse vertigineuse des oiseaux.

"La faute à nos pratiques agricoles" accuse Grégoire Loïs, responsable du Stoc, le Suivit Temporel des Oiseaux Communs dans l’Obs

Et notamment aux insecticides, responsables de la disparition d’une nourriture précieuse pour les oiseaux. 

Alors comment cohabiter de manière moins violente avec les animaux ? On prendra le temps, pour réfléchir cette question, et à bien d’autres de lire le dossier du dernier numéro de Papiers, la revue de France Culture. 

Créer un droit des animaux pour mieux cohabiter avec eux et devenir tous végétariens ou bien donner priorité à la survie de l’Homo Sapiens. Un choix philosophique et débat passionnant à lire entre la philosophe Corine Pelluchon, le neurobiologiste Alain Prochiantz et l’écrivaine Joy Sorman.  

On apprend aussi des choses sur l’intelligence des corbeaux et la sensibilité des perruches, sensibles à la musique, en particulier à Bach. 

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