Les dettes publiques, le temps des femmes et une histoire des rapports entre la gauche et l'immigration

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World travelers Passport ©Getty
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Le budget 2019 de l'Italie inquiète l'Europe, un état des lieux sur les inégalités salariales entre hommes et femmes et une histoire de l’immigration

«  L’Italie fait sa forte dette »

L’Italie est à la une du Monde, du Figaro et de Libération. En couverture, une photo de Luigi Di Maio, le vice-président du Conseil et leader du mouvement 5 étoiles, qui exulte bras tendu, poing serré, et ce titre caractéristique de Libération : «  L’Italie fait sa forte dette ». 

Le journal revient sur l’annonce du budget de la coalition populiste annoncé jeudi soir. Le mouvement 5 étoiles et la Ligue ont en effet présenté un budget 2019 avec un déficit de 2,4% du PIB. 

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Bruxelles était déjà inquiète de l’endettement de l’Italie. Selon les propos du politologue Roberto Castaldi rapporté dans Libération : « C’est une attaque très claire contre l’Union européenne ». 

Comme le souligne Le Monde, «  les dirigeants italiens placent la Commission européenne dans une position délicate ». 

À cela Le Figaro ajoute que l’annonce de ce budget moins rigoureux que prévu a provoqué de vives tensions sur les marchés. 

"Sous le signe de la lenteur"

En ce mois anniversaire du mouvement #Metoo, la revue Alternatives économiques consacre un dossier au « Temps des femmes », avec un état des lieux en demi-teinte sur les inégalités salariales entre hommes et femmes. Le magazine pointe des avancées, mais elles sont placées je cite « sous le signe de la lenteur ».

On apprend que la France est le pays de l’O.C.D.E qui compte le plus grand nombre de femmes actives. 

On a tendance à l’oublier, mais la France dispose d’un lourd arsenal législatif : 

- la loi Roudy de 1983 qui affirme que « tout travail de valeur égale mérite salaire égal »

- la loi Copé-Zimmermann de 2011 sur les quotas dans les conseils d’administrations. 

En 2014, alors que l’écart de salaire à temps plein était de 18,6%, la notion d’"agissement sexiste" a  été inscrite dans le Code du travail. 

Malgré tout, « le recul des inégalités est si lent que l’égalité salariale ne serait atteinte que dans 100 ans ». 

Pourquoi une telle différence? Pourquoi une telle lenteur? À ceci, pas de réponse mais  une hypothèse: la persistance des stéréotypes sexistes. 

L’article se termine sur l’impact concret de ces discriminations : ce sont les femmes et surtout les mères seules avec enfants qui sont les plus précaires. 

« La gauche et l’immigration »

Le média en ligne AOC a publié jeudi une analyse intitulée " La gauche et l’immigration" de Gérard Noiriel. L’historien y retrace l’histoire de l’immigration, de sa représentation et de son instrumentalisation politique. 

Dans cette histoire, une constante: le plus souvent, l’immigration est perçue comme une menace. 

Retour en arrière : c’est au moment des premières grandes lois sur la nationalité française, en 1889, que le thème de « l’immigration » apparaît dans le débat politique. 

L’historien revient ensuite sur le développement des médias de masse. Avec eux se crée alors un personnage : celui du « Français ».  Fin XIXe, le « Français » est soit présenté comme un héros, soit comme une victime des agresseurs étrangers. 

Ces récits ont façonné les discours politiques. Un clivage entre l’appartenance nationale et l’appartenance sociale a traversé les décennies mais aussi les couleurs politiques. 

Par exemple : la politique socialiste des années 80. La question de l’immigration prend une forme nouvelle. L’expression « travailleur immigré » disparaît des préoccupations socialistes. On lui préfère le terme «  beur », et pour la gauche il est surtout question de la « deuxième génération ». 

Gérard Noiriel écrit: « En se repositionnant sur le terrain identitaire, au détriment des questions sociales, la gauche a certes mené un combat important et nécessaire contre les discriminations et le racisme ; mais elle a perdu la bataille politique. » 

Aujourd’hui, avec le drame des réfugiés, nous sommes dans un nouveau chapitre de l’histoire de l’immigration. Elle est, précise Gérard Noiriel, pour la droite et l’extrême droite un thème rentable, mais il invite la gauche « à ne pas céder à ce chant des sirènes».

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