Les manifestations en Algérie dans les journaux français

 Protestation contre la candidature de Bouteflika pour son 5ème mandat en Algérie  - 24 février 2019
 Protestation contre la candidature de Bouteflika pour son 5ème mandat en Algérie  - 24 février 2019 ©Getty
Protestation contre la candidature de Bouteflika pour son 5ème mandat en Algérie - 24 février 2019 ©Getty
Protestation contre la candidature de Bouteflika pour son 5ème mandat en Algérie - 24 février 2019 ©Getty
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Les protestations contre la candidature de Bouteflika pour son 5e mandat.

L’Algérie est à la une de tous nos journaux ce matin. « Le weekend où tout peut Basculer » titre Le Parisien Aujourd’hui en France ; «  L’espoir du changement » pour  Le Monde ; «  Les Algériens défilent en masse contre Bouteflika » pour Le Figaro et pour Libération , « L’élan Algérien ». 

Le journal lui consacre le plus grand nombre de pages ce matin. On y trouve notamment deux analyses : celle de la chercheuse Dalia Ghanem Yazbeck. « Si la rue ne se calme pas, le retrait de Bouteflika semblera inévitable » dit-elle. Personne n’a oublié la Décennie noire et tout le monde redoute des débordements violents, dirigeants compris. 

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L’écrivain Boualem Sansal lui est plus pessimiste. Il insiste sur les solides soutiens du président dans tout le pays. «  Le seul outil dont dispose le Conseil constitutionnel pour invalider sa candidature, c’est le certificat médical. S’il la valide, les Algériens vont réagir. »

Mais qui détient vraiment le pouvoir? Le Point cette semaine tente de répondre à cette question avec le reportage « Bouteflika, le fantôme de Zeralda ». Barricadé dans un bunker médicalisé, on y devine un politicien grabataire.  « Le président ne peut se concentrer plus d’une demi-heure» chuchote-t-on dans les couloirs. 

Selon le journaliste exilé en France Mohamed Sifaoui : «  le président algérien est bicéphale, il s’appelle à la fois Abdelaziz et Saïd Bouteflika. Ce n’est pas un coup d’Etat ni une usurpation de fonction, c’est le lien fusionnel entre les deux qui s’est transformé en une sorte de « deux en un » institutionnel. » 

Toujours dans Le Point, l’éditorialiste Luc de Barochez redoute un scénario cauchemar : «le pire serait que le clan présidentiel impose une succession dynastique comme en Syrie».

Pour approfondir la question, on peut aussi aller voir la nouvelle revue de géopolitique L’âme des lieux dont le numéro 4 consacre un dossier à l'« Algérie, l’impossible démocratisation? », qui permet de bien comprendre la situation actuelle. 

Comment dans un contexte régional de révolution depuis 2011, le pouvoir se maintient-il? Scrutins démocratiquement douteux, abstentionnisme élevé, l’analyse décrit un pouvoir peu légitime. Aux législatives de 2017 par exemple, le vote blanc récoltait plus de voix que le vote FLN : le signe d’un rejet de la classe politique dans son ensemble. 

Autre aspect : au classement RSF de la liberté de la presse, le pays est 130e sur 180. Certes, l’Algérie n’est pas un régime totalitaire, mais le débat démocratique est verrouillé par les médias officiels.

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