

Les élections de mi-mandat aux États-Unis, le regard de Francis Fukuyama sur une société polarisée dans des extrêmes, et une réforme de l'Éducation nationale de grande ampleur: celle des lycées professionnels.
À quelques jours des élections de mi-mandat aux États-Unis
À la une du Figaro et du Monde ce matin : les "midterms" américains, élections de mi-mandat.
Tout France Culture y consacrait hier une très large journée que l’on peut réécouter en podcast. Les journaux y reviennent ce matin.
Le 6 novembre, le président jouera sa majorité au Congrès. Selon les derniers sondages, la tendance est aux Démocrates. Les deux quotidiens nous rapportent que les meetings du président sont de plus en plus virulents.
Donal Trump joue deux cartes : son bilan économique et surtout la peur des migrants. Le Figaro analyse même le champ lexical de ses discours comme une véritable arme de campagne.
Les femme, elles, n’ont jamais été si nombreuses à se porter candidates. Le Monde consacre d’ailleurs un portrait à l’une de ces figures montantes : Lauren Underwood. Infirmière de formation, l’Afro-américaine de trente-deux ans est spécialiste des politiques de santé, et elle apparaît comme l’un des meilleurs exemples du renouveau du parti Démocrate.
Les enjeux des midterms sont aussi dans l’excellent journal Le 1 cette semaine, « L’Amérique contre l’Amérique ». Foisonnant, on y trouve notamment un long reportage au « cœur de la Trumpie profonde » où l’on part à la rencontre des supporteurs de l’actuel président, dans un pays plus divisé que jamais.
Francis Fukuyama, "une société de plus en plus divisée"
L’idée d’un pays divisé est aussi présente dans Courrier International cette semaine, avec le long entretien de Francis Fukuyama. L’auteur de l’essai La fin de l’histoire et le dernier homme n’a pas fini d’ausculter nos modèles démocratiques et économiques.
Francis Fukuyama part d’un constat: la société est divisée, polarisée aux extrêmes, avec pour preuve le Brexit ou Donald Trump lui-même.
Qui sont les responsables d’une telle fracture? La droite comme la gauche dit-il. La gauche, car elle s’est perdue dans des questions communautaristes et identitaires face à une droite « nourrie à la rhétorique populiste. »
« Quand il est impossible d’avoir une position centriste parce que l’opinion est radicalisée dans les extrêmes, la vie politique devient compliquée. » regrette-il
Francis Fukuyama fustige également les erreurs médiatiques. Il revient sur l’épisode de Cologne en 2016. L’emballement des médias de droite sur certains sujets ou le silence politiquement correct des médias plus traditionnels participent à leur discrédit global selon lui.
Économiquement, « la concentration du pouvoir et des richesses aujourd’hui est telle qu’elle pervertit notre système démocratique. » affirme-t-il. L’économie capitaliste moderne très libérale et mondialisée a créé de trop grandes inégalités. Il faut moderniser rapidement les lois contre les monopoles dit-il. Alors quelle est la meilleure réponse à ces temps troublés? « Repenser le contrat social pour mieux répartir le pouvoir et les ressources » conclut Fukuyama.
" Les lycées professionnels pris dans l'étau"
Le numéro de novembre d’ Alternatives Économiques vient de sortir avec une analyse assez fouillée qui revient sur une réforme de l’Éducation nationale passée relativement inaperçue : la réforme des lycées professionnels. Il s’agit pourtant d’une réforme de grande ampleur avec Parcoursup et la refonte des programmes.
Pour rappel, la filière professionnelle concerne un lycéen sur trois, donc ce n’est pas anecdotique. « Serait-ce parce que le monde intellectuel et politique n’y envoie pas ses enfants ? » Avec en parallèle un objectif de 2500 suppressions de postes dans le secondaire, le ministère de l’Éducation nationale veut transformer le CAP et le Bac Pro. Il prévoit une réduction des effectifs et du volume horaire des cours. Mais ce que pointe l’article, c’est que ce sont les matières générales qui sont visées -comme les mathématiques ou le français. En bref : moins de cours, plus de concret.
Le problème, c’est que dans ces conditions, poursuivre des études longues ou rejoindre d’autres formations devient compliqué. Déjà considéré comme « une voie de garage », la réforme de l’enseignement professionnel risque de fermer plus de portes que d’en ouvrir.
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