Les témoignages des anciens conseillers de Macron// La littérature à l'honneur

France Culture
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Les soubresauts au Sénat de l'affaire Benalla, le bilan du quinquennat de l'Union européenne, les témoignages des anciens conseillers d'Emmanuel Macron et la littérature vue par les écrivains d’aujourd’hui.

Vous ne pourrez pas y échapper, c’est à la une de trois quotidiens : Le Monde, Le Parisien-Aujourd’hui en France, et Libération font leur une sur l’exposition Toutankhamon à Paris. La grande Halle de la Villette expose 150 trésors de la chambre funéraire du pharaon, une première depuis 1967.

La Croix prend du champ avec son dossier «  Ce que l’Europe a changé ». À deux mois des élections européennes, le journal fait le bilan sur cinq années de mandat au cours desquels « la maison Europe a tremblé ». Crise migratoire, choc du terrorisme, Brexit, montée des populismes, percée des Europhobes. « En cinq ans, l’Europe a ainsi compris qu’elle était mortelle ». La Croix s’attarde sur les mesures cruciales votées au Parlement : l’interdiction de la pêche électrique, la protection des données personnelles sur internet, la reforme sur le travail détaché, le système d’asile européen, le CETA aux effets encore incertains.

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Enfin nos journaux consacrent quelques articles au rebondissement dans l'affaire Benalla :  « Guerre ouverte entre l’Elysée et le Sénat » titre Le Monde.  Dans le cadre de l’affaire Benalla, les sénateurs saisissent le parquet contre trois hauts cadres de l’Élysée. Les accusations : faux témoignages. « La Macronie fulmine » écrit Le Figaro. Du côté de la majorité, on accuse une manœuvre politique, on chercherait à affaiblir le chef d’état. De son côté, le président du Sénat rétorque : « C’est simplement l’application du droit, rien que le droit, tout le droit. « 

«  Les ex du président racontent »

Des conseillers de l’Elysée que l'on peut retrouver aussi dans Society cette semaine: « Les ex du président racontent. Seize anciens conseillers de la Macronie dévoilent les coulisses du pouvoir".

En seulement un an,  ils sont une dizaine a avoir claqué la porte. Entre démission ou licenciement, ils témoignent. Tout d’abord, il y la désillusion: Macron, c’était pour eux la promesse d’un renouvellement de la classe politique. “Le nouveau monde, je comprends vite qu’il ne va pas être si nouveau que ça » dit l’un d’eux. Le parti rencontre un problème d’ADN.  Dans le casting des cabinets ministériels, on retrouve aussi ceux qui ont participé à la campagne de Fillon. Entre manque d’expérience en politique ou «  vieux routier du métier », il en ressort que les schémas de pensée sont tous formatés. 

Et puis viennent les contradictions en interne, la réduction des effectifs, et surtout, les erreurs politiques : «La verticalité, le manque de dialogue, ça ne peut pas fonctionner pendant cinq ans (…) Ce qui a porté Macron à la victoire, ce sont les gagnants de la mondialisation, les urbains, les intégrés. Les exclus, c’est un peu l’angle mort de la Macronie. »

" Dans un monde colonisé par l’image, pourquoi écrivez-vous? "

On termine par deux revues qui donnent la parole à des écrivains pour tenter de comprendre le monde. Tout d'abord, la revue Papiers de France Culture avec le dossier « A quoi bon la littérature? »

« Dans un monde colonisé par l’image, pourquoi écrivez-vous? » La question a été posée à une cinquantaine d’écrivains. Impossible d’être exhaustif -  le dossier donne envie de dévorer mille livres- mais dans leurs réponses les auteurs parlent du pouvoir de l’imaginaire et surtout du pouvoir des mots pour nommer le réel et mieux l’explorer. 

Il ressort aussi que le privilège de la littérature est d’entrer en résistance contre l’image et contre la tyrannie de l’instant. « J’écris par principe de résistance, les images écrasent la réalité. Elles arrachent nos yeux par leur fausses évidences » - Christian Bobin. «  Le roman secoue notre paresse » Muriel Barbery. « Le roman est capable d‘inventer un lecteur(trice), intelligent(e) ». Gérard Mordilat

La deuxième revue est nouvelle. Elle est en kiosque depuis jeudi, elle s’appelle Zadig et a pour sous-titre « Toutes les France qui racontent la France ». 

On y trouve de belles plumes avec pêle-mêle une chronique de Leila Slimani, un portrait du Havre par Maylis de Kerangal. Il n’y a pas que des écrivains, on trouve aussi un entretien avec l’historien Pierre Rossanvalon, pour qui : « Parler des invisibles, c’est aller à la rencontre de vies qui ne sont pas assez racontées, c’est faire comprendre des réalités sociales plus larges, cela participe d’un projet de représentation démocratique. »

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