Guerre en Ukraine : des nouvelles des zones occupées par les Russes

Soldat russe patrouillant dans la ville ukrainienne occupée de Kherson, le 20/05/22
Soldat russe patrouillant dans la ville ukrainienne occupée de Kherson, le 20/05/22 ©AFP - Olga Maltseva
Soldat russe patrouillant dans la ville ukrainienne occupée de Kherson, le 20/05/22 ©AFP - Olga Maltseva
Soldat russe patrouillant dans la ville ukrainienne occupée de Kherson, le 20/05/22 ©AFP - Olga Maltseva
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Dans les régions d'Ukraine occupées par l'armée russe, cette dernière donne des signes de recul à Melitopol où sévit un mouvement de résistance ukrainienne ; la Russie veut organiser cet automne un référendum de rattachement de la région de Kherson. Elon Musk, héros de guerre côté ukrainien ?

En Ukraine : la guerre se polarise sur le Donbass, mais il ne se passe pas rien dans les régions déjà occupées par l'armée russe

Comme le rappelait Volodymyr Zelensky il y a quelques jours, un cinquième du territoire ukrainien est actuellement contrôlé par les forces d'occupation russe : principalement dans l'est, le Donbass, et dans le sud, la région de Kherson et une partie de celle de Zaporijia. Bien sûr, l'Ukraine ne renonce pas à reconquérir ces territoires que la presse ukrainienne qualifie toujours de "temporairement occupés" pour bien dire qu'un jour ils reviendront sous le contrôle de Kiev, que ce soit par la négociation... ou plus sûrement par les armes.

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Les occupants russes, eux, font tout à l'inverse, pour inscrire leur emprise dans la durée, donner l'impression qu'elle est irréversible. On a pu lire qu'ils ont commencé à délivrer des passeports russes aux habitants de ces régions ukrainiennes, et on lit dans le journal en ligne Ukrainska Pravda que la Russie précise aussi son projet d'organiser des référendums pour justifier le rattachement de ces régions occupées à la Fédération de Russie : exactement sur le modèle de ce qui s'est fait en 2014 en Crimée, en violation de tous les principes du droit international. Dans la région de Kherson, ce référendum pourrait bien se tenir à l'automne... si la situation militaire ne change pas sur le terrain d'ici-là.

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Car à Melitopol, à 200 km à l'est de Kherson, toujours en zone occupée, il y a du mouvement, d'après le maire ukrainien de la ville cité par le site d'info Espresso : les Russes seraient en train de faire partir, par train, l'essentiel des réserves de céréales... et l'on sait que le sujet est ultra-sensible par les temps qui courent.

Les mêmes occupants russes, d'après cette fois Korrespondent, auraient tout récemment déserté la plupart des postes de contrôles autour de la ville : ils organiseraient en fait leur départ progressif, craignant que l'armée ukrainienne ne lance prochainement une offensive pour récupérer ses territoires perdus. Il s'agirait aussi de concentrer les forces russes dans ces régions occupées vers Kherson, la métropole régionale, qu'ils voudraient défendre plus que tout.

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Une dernière explication avancée par le Telegraph britannique sur ce soudain retrait des russes à Melitopol, est que qu'il s'est monté là-bas, depuis avril, un mouvement de résistance à l'occupation russe : des Ukrainiens passés dans la clandestinité qui multiplient les actions de sabotages et même d'assassinats de soldats ennemis. Cette résistance ukrainienne prend apparemment de l'ampleur, puisqu'à Kherson également on signale une explosion récente dans un café connu pour être fréquenté par les soldats russes. Bilan : quatre blessés, et un durcissement du climat de cette occupation russe qui recourt pour s'imposer de plus en plus aux arrestations et aux disparitions mystérieuses de personnes considérées comme des proches de cette résistance ukrainienne.

Dans cette guerre en Ukraine : focus sur les armes de nouvelle génération qu'elle met en lumière.

Comme l'indique à nouveau l' Ukrainska Pravda, l'invasion russe a beau s'appuyer sur le plus rudimentaire des armements, à savoir l'artillerie, celui-ci recourt à des technologies de pointe... on pense bien sûr aux drones. Non pas des drones de combat mais des drones de renseignement, ces petits appareils envoyés dans les zones qu'on veut frapper pour y repérer le terrain, les cibles et ajuster la précision des tirs d'obus.

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"Si chaque guerre a ses particularités, résume le journaliste Vsevolod Nekrasov, alors l'une de celles de la guerre en Ukraine sera d'avoir été une guerre d'artillerie et de drones à la fois". Et à toute nouvelle pratique militaire répond un antidote, c'est une autre règle de la chose militaire. En l'occurence, il s'agit de fusils anti-drones, utilisés de plus en plus massivement par les soldats ukrainiens avec, nous dit-on, une efficacité de 99%. Cette arme d'un nouveau genre ressemble à un étui à fusil plat, en plastique noir, avec juste une crosse qui dépasse et plein d'électronique à l'intérieur. On vise le drone à intercepter, un brouillage opère, et l'appareil se retrouve neutralisé, coupé des ordres transmis par son propriétaire, et forcé à se poser bien sagement. Les Ukrainiens maîtrisent cette technologie et la développent depuis des années ; la voilà désormais au service de leur armée.

Elon Musk superstar dans l'armée ukrainienne ?

C'est un reportage dans la région de Kharkiv publié par l'édition européenne du site Politico sur la manière dont l'internet par satellite délivré par la société américaine Starlink a révolutionné la manière de faire la guerre, à nouveau dans les rangs de l'armée ukrainienne. C'est bien simple, raconte l'article, à chaque fois que les artilleurs ukrainiens touchent une cible russe, ils remercient l'homme le plus riche de la planète, Elon Musk, le PDG de Starlink qui leur fournit donc n'importe où sur leur territoire un accès internet haut-débit, grâce à des petites antennes plates reliées au réseau de satellites développé par l'entreprise. On s'en sert pour faire fonctionner là encore les drones, communiquer de manière cryptée avec les officiers pour valider les tirs, ou même... dans les moments de répit dans les tranchées, pour jouer à des jeux vidéos (de guerre) sur les smartphones.

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La force de Starlink, poursuit l'article de Politico, c'est d'être facile et léger d'utilisation, mais surtout quasi-inattaquable par les hackers russes parce qu'il repose sur une constellation de cinquante satellites en orbite basse autour de la Terre et non plus un seul, beaucoup plus vulnérable.
Voilà donc pourquoi Elon Musk est devenu une sorte de héros de guerre en Ukraine. Quand on parle de "guerre de communication", il ne s'agit pas seulement des contenus qui sont diffusés mais aussi de la manière dont l'évolution des moyens de communication change la façon de faire la guerre sur le terrain.