Pandora Papers : la loyauté à Vladimir Poutine peut rapporter (très) gros

Les Pandora Papers révèlent plusieurs fortunes cachées dans des paradis fiscaux et appartenant à des membres du cercle proche autour de Vladimir Poutine.
Les Pandora Papers révèlent plusieurs fortunes cachées dans des paradis fiscaux et appartenant à des membres du cercle proche autour de Vladimir Poutine. ©AFP - NATALIA KOLESNIKOVA
Les Pandora Papers révèlent plusieurs fortunes cachées dans des paradis fiscaux et appartenant à des membres du cercle proche autour de Vladimir Poutine. ©AFP - NATALIA KOLESNIKOVA
Les Pandora Papers révèlent plusieurs fortunes cachées dans des paradis fiscaux et appartenant à des membres du cercle proche autour de Vladimir Poutine. ©AFP - NATALIA KOLESNIKOVA
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Les Pandora Papers révèlent que des paradis fiscaux abritent plusieurs fortunes appartenant à des proches de Vladimir Poutine.

Il y a une expression que tous les Russes savent dire en français - et qui prend un sens nouveau grâce aux Pandora Papers - c'est "Cherchez la femme", référence à un film soviétique populaire du début des années 1980. Car c'est bien en cherchant la femme que le site indépendant d'investigation russe Important Stories (ou I-stories), membre du consortium international ICIJ qui est à l'origine de ces nouvelles révélations en chaîne sur l'évasion fiscale de nos dirigeants, a mis en lumière les fortunes cachées des proches de Vladimir Poutine.  

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"La femme" - en l’occurrence Svetlana Krivonogikh - est à la tête d'une société offshore dissimulée aux Iles Vierges Britanniques, propriétaire d'un luxueux appartement à Monaco dont le prix est estimé à 300 millions de roubles, soit 3 millions et demi d'euros. Elle possède aussi des propriétés, tout aussi peu modestes, à Moscou et Saint-Pétersbourg, des parts dans des anciennes entreprises d'État privatisées ces vingt dernières années... Bref, une fortune personnelle estimée à environ 100 millions d'euros par The Guardian, acquise depuis le début des années 2000 sans que l'on sache bien comment, pour cette Russe de 46 ans issue d'un milieu modeste et élevée dans un appartement communautaire de Leningrad.  

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Le quotidien britannique ne prolonge pas le mystère : Svetlana Krivonogikh est connue en Russie depuis une enquête du site Proekt l'an dernier, comme la maîtresse du président Poutine, sa protégée, celle dont la fortune a cru au même rythme que l'emprise de son protecteur sur les pouvoirs politiques et économiques en Russie. Il fallait donc les Pandora Papers et ce compte débusqué aux Iles Vierges Britanniques pour lever le voile sur l'accaparement de sommes vertigineuses réalisé par le biais de cette maîtresse autant que prête-nom dans ce schéma d'évasion fiscale. Ce qui frappe, insiste Luke Harding du Guardian, c'est que l'achat de l'appartement à Monaco date de 2003, soit assez peu de temps après l'arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin. Et les révélations ne s'arrêtent pas là. 

Dans le pan d'enquête réalisée en parallèle par Paul Sonne et Greg Miller du Washington Post, on fait aussi connaissance avec Konstantin Ernst, personnalité des médias officiels russes, patron de la première chaîne de télévision et donc dans les petits papiers du Kremlin. Lui aussi possède quelques millions à l'abri des regards aux Iles Vierges britanniques, car il a fait fortune dans un projet immobilier très lucratif consistant à racheter puis à détruire de vieux cinémas soviétiques à Moscou, pour construire à la place des centres commerciaux. 

On croise aussi , à nouveau dans The Guardian, un certain Piotr Kolbin. C'est un ami de 40 ans, un ami d'enfance de Vladimir Poutine, qui serait d'après les Pandora Papers à la tête d'une fortune personnelle estimée à un demi-milliard d'euros lovée elle aussi dans les paradis fiscaux... Si tant est que cet argent lui appartienne tant il a le profil parfait lui aussi de l'homme de paille. Piotr Kolbin, homme discret au train de vie modeste, est impliqué dans nombre de sociétés troubles liées au Kremlin et à l'entourage de Vladimir Poutine... et l'on ne s'étonnera pas que sa réussite dans les affaires coïncide elle aussi avec le début des années 2000 et l'avènement de la kleptocratie poutinienne en Russie.  

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Dernier portrait de cette galerie, sur le site russe I-Stories : celui de Serguei Tchemezov, ex-officier du KGB,  ami personnel du président, nanti de 22 milliards de roubles soient 260 millions d'euros bien à l'abri de toutes taxes et impôts. Sa famille cache aussi depuis des années une propriété de luxe en Espagne, et un énorme yacht amarré aux Petites Antilles. Pour lui qui se vantait il y a un an dans les médias russes de ne posséder "ni jet privé ni yacht", ça fait un peu tâche aujourd'hui... même quand on est le très riche patron de la société Rostec, spécialisée dans l'exportation d'armement russe.  

Mais les lecteurs des quotidiens russes ce matin ne seront pas troublés par ces révélations tant elles ne sont reprises que très marginalement par les journaux traditionnels... Kommersant par exemple préfère présenter les Pandora Papers comme un projet piloté depuis les États-Unis, financé en partie par la fondation du milliardaire Georges Soros, et qui épingle des personnalités de second rang et inoffensives comme le chanteur Julio Iglesias... ou le président ukrainien Volodymyr Zelensky, bête noire du Kremlin, lui aussi pris la main dans le pot de confiture. Bizarrement, la presse russe a beaucoup moins de scrupules à relayer les comptes offshore du président Zelensky que ceux des hommes (et femmes) de paille du président Poutine.