Luttes pour la terre et craintes d'embrasement au Proche-Orient

Habitants palestiniens face à la police à Cheikh Jarrah, Jérusalem-Est, Israël le 13/02/22
Habitants palestiniens face à la police à Cheikh Jarrah, Jérusalem-Est, Israël le 13/02/22 ©AFP - Ahmad Gharabli
Habitants palestiniens face à la police à Cheikh Jarrah, Jérusalem-Est, Israël le 13/02/22 ©AFP - Ahmad Gharabli
Habitants palestiniens face à la police à Cheikh Jarrah, Jérusalem-Est, Israël le 13/02/22 ©AFP - Ahmad Gharabli
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Deux foyers de tensions se sont embrasés au Proche-Orient le 13 février autour de conflits portant sur la terre et les logements entre familles palestiniennes et colons israéliens. Les oligarques ukrainiens quittent le pays dans leurs jets privés, signe avant-coureur d'une invasion russe imminente?

En provenance du Proche-Orient : d'inquiétants signaux

Des nouvelles préoccupantes du conflit israélo-palestinien, où, à croire le quotidien de gauche israélien Ha'aretz, "la prochaine guerre" pourrait bien partir du même quartier que le dernier embrasement l'an dernier : ce quartier arabe à l'Est de Jérusalem nommé Cheikh Jarrah, et plus précisément même d'un bout de terrain envahi par les poubelles et les gravats.

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Sur l'un des côtés de ce terrain vague, raconte Nir Hasson, se trouve la maison des Yushaev, l'une des rares familles juives du quartier. De l'autre côté vivent les Salem, des Palestiniens qui ont reçu, il y a quelques semaines, un avis d'expulsion de la maison qu'ils habitent depuis 1971. L'affaire a échauffé les esprits dans la communauté arabe, habituée à ce que les familles de Palestiniens soient peu à peu chassées du quartier pour être remplacées par des colons juifs. Le terrain vague est devenu un lieu de mobilisation pour défendre les Salem ; mais samedi 12 février, un départ de feu a eu lieu dans la maison des Yushaev, qui - heureusement - étaient sortis. Les voisins ont appelé les pompiers, le feu a été stoppé... mais depuis la famille accuse les Palestiniens d'avoir essayé de les tuer, eux qui, glisse le quotidien de droite  Israel Hayom, "ont déjà eu leur voiture incendiée 9 fois au cours des derniers mois".

Dimanche 13 février, reprend le journal en ligne pro-palestinien Middle East Eye, la situation s'est très rapidement envenimée avec l'arrivée sur le terrain vague de militants de l'extrême-droite anti-arabe israélienne, partisans du député Itamar Ben-Gvir lui-même venu sur place entouré de dizaines de journalistes pour, soi-disant, prendre la défense de la famille Yushaev, mais surtout crier des slogans belliqueux face aux caméras et sous les fenêtres des voisins.

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En quelques heures, la confrontation redoutée s'est mise en place, d'abord avec slogans contre slogans puis jets de pierre, échanges de coups et intervention musclée de la police avec grenades anti-émeutes et flash-ball. Six manifestants palestiniens ont dû être hospitalisés sur le total des 31 blessés, et une douzaine de Palestiniens ont été interpellés. Dimanche 13 février au soir, Cheikh Jarrah était transformée en "zone de guerre", résume The Middle East Eye. Comme l'an dernier, tout le monde craint à présent que la situation n'y dégénère plus encore autour du ramadan qui s'annonce pour le mois d'avril, juste au moment où la famille Salem doit être expulsée.

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D'autant qu'il y a eu un autre point de tension et d'affrontements sur la même journée de dimanche 13 février : dans le nord de la Cisjordanie cette fois, près de la ville de Jénine précise le Times of Israel, un jeune Palestinien a été tué d'une balle dans la tête par des soldats israéliens au cours d'affrontements qui ont duré tard dans la soirée. Au départ, il y a une incursion de l'armée dans ce territoire palestinien pour venir y détruite la maison d'un homme soupçonné d'avoir participé à l'attaque terroriste qui avait tué un colon Israélien à la mi-décembre. La destruction de maison, est souvent pratiquée par l'armée d'Israël, et, comme le rappelle Al Jazeera, elle est considérée comme une punition collective sans efficacité et illégale au regard du droit international. Comme souvent d'ailleurs, son seul effet immédiat a été de mettre le feu aux poudres : les soldats ont été accueillis avec des jets de pierre puis des coups de feu attribués aux hommes des brigades Al-Quds, le bras armé du Jihad Islamique, auquel les soldats ont eux aussi répondu par les armes.

Le bilan de cette nuit sanglante fait état de 19 blesssés dont 18 Palestiniens... et donc un mort. Là encore, tout le monde retient son souffle en se demandant si le calme précaire imposé par la nuit va tenir ce lundi 14 février ou si les braises attisées peuvent remettre le feu à toute la région.

En Ukraine : les Ukrainiens guettent une offensive imminente des Russes contre leur pays

Situation très difficile à vivre pour les habitants de cette Ukraine qui entendent les Etats-Unis et le Royaume-Uni mettre en garde contre l'imminence d'une invasion russe mais qui, dans le même temps, essayent de ne pas céder à la panique et sont bien obligés de continuer à vivre tant que ce ne sont que les discours et les jeux diplomatiques qui s'embrasent.

Faute de vrais mouvements sur leurs frontières, les Ukrainiens en sont donc réduits à guetter les moindres signes avants-coureurs : il y a bien sûr les pays occidentaux de plus en plus nombreux qui ordonnent à leur expatriés en Ukraine de quitter le pays en urgence, avec une atmopshère de désertion qui s'installe dans les quartiers centraux de la capitale ; mais il y a aussi, note Hromadske Radio, un autre exode qui a été particulièrement remarqué ce dimanche : en observant le trafic aérien au départ des aéroports ukrainiens, les médias de Kiev se sont rendus compte que de nombreux jets privés avaient décollé ce week-end du 12 et 13 février. Ces avions appartiennent aux plus riches et puissants hommes d'affaires du pays.

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Des oligarques qui quittent massivent et simultanément l'Ukraine, voilà qui n'est vraiment pas rassurant constate l'Ukrainska Pravda en sous-entendant que les plus fortunés d'entre eux pourraient avoir des informations sur ce qui se prépare à Moscou pour les prochains jours. De là à écrire que les rats quittent le navire, personne ne s'y risque... mais tout de même, cette supposée fuite des oligarques, de leurs associés et de leurs familles, ne rassure pas les Ukrainiens, non convaincus qu'il s'agirait seulement de départs vers les stations de ski européennes où les ultra-riches ont leurs habitudes à cette saison. Cela en dit long sur la fébrilité des Ukrainiens qui cherchent dans les moindres détails, jusque dans le ciel, les signes annonciateurs de leur malheur tant annoncé.