

Le second tour de l'élection présidentielle au Chili a vu la large victoire du candidat de gauche Gabriel Boric, avec un taux de participation record. Au Royaume-Uni, Boris Johnson doit décider de confiner ou non la Noël 2021 et se justifier de fêtes tenues chez lui pendant le premier confinement.
Au Chili, une large victoire au second tour de l'élection présidentielle pour le candidat de la gauche unie Gabriel Boric.
Plus de dix points d'avance pour l'ancien leader estudiantin qui devient, à 35 ans, le plus jeune président du Chili démocratique, mais qui est surtout, note le quotidien La Tercera, le mieux élu. Pour l'emporter sur le candidat d'extrême-droite José Antonio Kast, Boric a pu compter sur une participation record à ce deuxième tour : 55,6%, et donc plus de 4 millions et demi de Chiliens qui ont voté pour le retour de la gauche au pouvoir, voilà un score qu'aucun président n'avait jamais obtenu depuis la fin de l'ère Pinochet.
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Et c'est bien de celà dont il est question, derrière cet élan électoral : de changement, de refermer une bonne fois pour toute cet après-Pinochet qui aura duré plus de trois décennies, selon Carlos Correa toujours dans La Tercera. Le Chili, après la révolte sociale qui l'a agité ces deux dernières années, est en train de se doter d'une nouvelle Constitution et c'est comme s'il s'était doté hier d'un président pour aller avec, à l'image de cette jeunesse chilienne qui se bat depuis 2019 pour moins d'inégalités sociales, pour plus de services publics, plus de solidarité et de justice.
C'est à cette jeunesse, cette diversité, que Gabriel Boric a d'ailleurs donné des gages lors de son premier discours, juste après que sa victoire a été officialisée. Face à plus de 750 000 personnes venues fêter sa victoire en plein cœur de Santiago raconte la BBC en espagnol, le jeune président a tenu à remercier ses électeurs, d'abord en langue mapuche, la langue des autochtones souvent discriminés et dépeints en terroristes par l'ancien pouvoir de droite. Puis, il a salué les mouvements féministes qui sont au cœur de toutes les luttes depuis deux ans au Chili, et a assuré que toutes les minorités trouveraient leur place dans son futur gouvernement.
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Dans ce premier discours, Gabriel Boric a également salué un vote massif pour la démocratie au Chili... et ce n'est pas un mot en l'air : on avait beaucoup dit que ce deuxième tour de la présidentielle chilienne mettait face à face deux projets de société également radicaux et diamétralement opposés ; l'extrême-gauche de Boric contre l'extrême-droite de Kast, le nostalgique de la dictature Pinochet. Mais les deux protagonistes, note Hector Schamis pour le site d'info argentin Infobae, ont particulièrement tenu à montrer leur respect des institutions démocratiques hier soir. Le second en reconnaissant sa défaite très tôt et sans ambiguïté, félicitant son adversaire pour sa large victoire et appelant ses partisans à le considérer dès à présent comme le président légitime dans un esprit de "collaboration constructive" ; et Gabriel Boric en disant dans son discours qu'il gouvernera pour tous les Chiliens avec le même souci de justice et d'égalité.
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Le commentateur remarque d'ailleurs que pour rassembler entre les deux tours, Boric, qui avait été présenté comme un leader gauchiste, a su recentrer son discours, opérer un virage socio-démocrate... dont la sincérité reste à établir - les premiers mois au pouvoir permettront d'en juger - mais qui a calmé les peurs, attisées par la droite, selon lesquelles l'ancien meneur de grèves étudiantes cacherait en fait un Hugo Chaves en herbe. Résultat, toujours selon Infobae, le Chili que l'on disait au bord de la guerre civile revient, avec ce triomphe électoral dans un cadre institutionnel démocratique et sain en apparence... et c'est plutôt de bon augure.
La conclusion pour Emilia Rojas Sasse de la Deutsche Welle : "l'espoir a triomphé des peurs"... mais à présent le plus dur commence pour Gabriel Boric, à savoir montrer rapidement les résultats de son cap à gauche pour répondre aux attentes énormes du peuple chilien, tout en sachant que les vieilles élites néolibérales en place feront tout pour lui savonner la planche et tenter de préserver leurs privilèges.
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Mettre en place un système éducatif public et de qualité, renationaliser la santé, créer des retraites solidaires et non par capitalisation, mais aussi montrer au monde qu'il n'y a pas de fatalité à ce que l'Amérique Latine cède lentement au retour de régimes dictatoriaux, voilà les principaux défis qui reposent désormais sur les épaules du nouveau président de 35 ans. La nouvelle voie tracée par la jeunesse chilienne est désormais à l'épreuve du pouvoir ; les prochains mois s'annoncent passionnants et déterminants du côté de Santiago du Chili.
En ce qui concerne Boris Johnson et le Royaume-Uni, ce sont les prochains jours qui vont être déterminants.
... Les prochaines heures même, à en croire les Unes des quotidiens outre-Manche : tous ou presque titrent sur l'incertitude qui dévore les Britanniques, à savoir si le gouvernement Johnson va ou non durcir les restrictions sanitaires face à la montée très préoccupante du variant Omicron, et donc ruiner les chances de pouvoir voyager et se réunir en famille pour les fêtes de fin d'années.
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Rien de moins que Noël en jeu, dans les tergiversations du 10 Downing Street qui semble hésiter à franchir le pas, car cela serait le deuxième Noël de suite sur le thème de la distanciation sociale. Cela pourrait porter un coup fatal à la popularité du gouvernement conservateur. "Ne ruine pas à nouveau notre Noël, Boris" implore tout simplement le Daily Mail en Une, alors que comme l'indique The Independent, les scientifiques eux, implorent unanimement le Premier ministre à durcir les règles pour éviter qu'Omicron ne soit à toutes les tables ce samedi.
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Mais le plus inquiétant, pour Boris Johnson, c'est la concordance des fêtes : au moment où il doit décider de sacrifier le Noël de ses administrés, The Guardian publie des photos d'une garden party organisée au 10 Downing Street en mai 2020. Une fête avec un vingtaine de convives, sans masques, des tablées sans distanciation réglementaire, avec vin, fromage et pizza au menu. On était alors en plein premier confinement, et ce même gouvernement au même moment expliquait aux Britanniques qu'il fallait se réunir à quatre maximum et à deux mètres de distances, les écoles et les pubs étaient bien entendu fermés... Bref, la preuve que BoJo et ses proches n'appliquaient pas les règles qu'ils imposaient à tout le pays... ce n'est pas la première fois que ce reproche lui est fait, mais cette fois-ci, les photos à l'appui et le contexte d'un possible quasi-reconfinement à Noël, sont délétères pour l'image du Premier ministre... décidément en difficulté de l'autre côté de la Manche.
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