Les socialistes portugais gardent le pouvoir et conquièrent la majorité absolue

Le socialiste Antonio Costa vainqueur des législatives anticipées au Portugal, Lisbonne le 30/01/22
Le socialiste Antonio Costa vainqueur des législatives anticipées au Portugal, Lisbonne le 30/01/22 ©AFP - Patricia de Mello Moreira
Le socialiste Antonio Costa vainqueur des législatives anticipées au Portugal, Lisbonne le 30/01/22 ©AFP - Patricia de Mello Moreira
Le socialiste Antonio Costa vainqueur des législatives anticipées au Portugal, Lisbonne le 30/01/22 ©AFP - Patricia de Mello Moreira
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Le PS portugais et son leader António Costa ont créé la surprise aux législatives anticipées en remportant la majorité absolue ; ils conservent le pouvoir mais n'auront plus à composer avec les partis de la gauche radicale. Au Canada, Justin Trudeau fait face à la fronde des routiers antivax.

Au Portugal : le Parti socialiste remporte encore des élections

Vu de chez nous, cela peut sembler exotique mais au Portugal les élections législatives anticipées qui ont eu lieu ce dimanche 30 janvier ont bel et bien donné la majorité absolue, avec 117 sièges de députés sur 230, au seul Parti socialiste du Premier ministre sortant António Costa.

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Majorité absolue et "surprise absolue", titre lundi 31 janvier le quotidien Publico, tant il est vrai que le résultat du scrutin était incertain il y a encore quelques heures, et tant aussi ce cavalier seul du Parti socialiste portugais sonne comme une revanche absolue. Le PS était certes à la tête du précédent gouvernement, mais il n’avait pas de majorité au Parlement et dépendait, pour faire voter ses lois, du soutien des partis de la gauche radicale. Or, ces derniers avaient refusé - à l'automne 2021 - de voter le budget 2022 qu’ils ne trouvaient pas assez social, surtout en ces temps difficiles de crise sanitaire. Ce vote de défiance signait donc la fin de la "geringonça", cette majorité bancale qui maintenait la gauche au pouvoir depuis 2015 ; il fallait organiser des législatives anticipées à haut risque pour les partis au pouvoir.

Mais à l’arrivée, commente João Miguel Tavares toujours dans Publico, les socialistes ont réussi, contre toute attente, à retourner cette mise à l’épreuve à leur avantage : en bénéficiant à plein du vote utile de la part d’électeurs portugais fatigués de ces dissensions internes à l’union de la gauche, ils ont "maintenu leur ancrage au centre et ont détruit leurs anciens alliés plus à gauche". Ce refus de voter le budget en octobre, ce défi lancé au PS restera donc comme "un suicide de la gauche radicale portugaise", écrit l’éditorialiste. Au milieu des décombres, António Costa apparaît comme le seul maître politique à bord.

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Dans El Pais, Tereixa Constenla renchérit qu'il est d'autant plus surprenant de voir les socialistes décrocher la majorité absolue dans un pays, le Portugal, qui rechigne en général à confier les rênes du pouvoir à une seule formation politique, et qui est donc plus habitué aux coalitions à géométries variables.

Dès dimanche 30 janvier au soir, António Costa a tenu à rassurer avec cette phrase en exergue de quasiment toutes les Unes ce matin à Lisbonne : "une majorité absolue ne veut pas dire un pouvoir absolu" ; il n'en reste pas moins vrai, selon la métaphore utilisée par Mafalda Anjos de l’hebdomadaire Visao,que Costa tient désormais fermement en main à la fois "le couteau, le fromage, et le plateau" ; unemanière de dire qu’il va falloir veiller à ce qu’il ne transforme pas sa domination sur le nouveau Parlement en un exercice absolutiste du pouvoir. Ce sera, ajoute la journaliste, au président de la République Marcelo Rebelo de Sousa de veiller au respect des institutions démocratiques, d’autant que l’opposition, en face, part en ordre dispersé.

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Une opposition où l’on retrouvera donc les partis laminés à la gauche du PS, le parti de centre-droit, le PSD qui faisait presque figure de favori jusqu’à dimanche soir et qui est donc l’autre grand-perdant du scrutin. Selon Visao, l'autre conséquence principale de ces législatives est que l'opposition va désormais devoir composer avec l’extrême-droite, le parti Chega qui devient la troisième force politique au nouveau Parlement avec 7% des voix mais 12 députés élus. C’est lui qui a fédéré "le vote protestataire, celui des désillusionnés et des mécontents".

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Son leader, André Ventura, n’a pas atteint les 15% de votes dont il rêvait, mais il a malgré tout sablé le champagne le soir du dimanche 30 janvier, raconte le Diario de Noticias. Ventura et Chega s’affirment déjà en vrai meneurs de l’opposition face aux centristes, de gauche comme de droite. Mais les divisions internes qui affaiblissent le jeune parti, et le manque de structure, de ligne idéologique pour réunir tous les mécontentements qu’il incarne pourraient sérieusement l’affaiblir dans son nouveau rôle de groupe parlementaire d'opposition.

Au Canada : la contestation anti-vax a trouvé un moyen de se faire entendre, sous la forme d’une impressionnante mobilisation de chauffeurs routiers.

Des centaines de poids lourds et leurs conducteurs ont convergé ces derniers jours vers la colline parlementaire d’Ottawa, le parvis du Parlement canadien où ils sont déterminés, indique le journal Le Devoir, à rester "tant qu’il le faudra", tant que le Premier ministre Justin Trudeau n’aura pas renoncé à cette mesure qui les a révolté avant de les mettre sur les routes de la capitale : l’obligation vaccinale pour les chauffeurs routiers qui traversent la frontière avec les États-Unis.

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Tout au long de son périple, ce "convoi de la liberté", comme il s’est surnommé, a agrégé un indéniable soutien populaire, avec des bénévoles qui ont donné du temps, de la nourriture, des thermos de boissons chaudes pour aider les camionneurs à atteindre leur but dans le grand froid de l’hiver continental canadien. Le convoi est arrivé samedi 29 janvier à Ottawa pour un sit-in et des manifestations qui ont très vite, selon le Journal de Montréal, révélé la vraie nature du mouvement, entre "vulgarité, extrême-droite et désinformation".

Dans le rassemblement de dizaines de milliers de personnes samedi on pouvait voir des pancartes portant quasiment toutes les revendications - et non nécessairement liées au Covid - de défense de la famille traditionnelle, de la nation menacée, des libertés bafouées par l’État dictatorial aux mains des banques et de Big Pharma ; des croix gammées étaient également brandies, des monuments détériorés et des vidéos de militants dansant, et se soulageant même, sur la tombe du soldat canadien inconnu. Il n’y a pas eu de débordements violents comme on avait pu le craindre, note Kelly Egan de l’ Ottawa Citizen, mais les organisateurs de ce "convoi de la liberté" ont "perdu le contrôle". Reste à savoir de quelle manière le centre de la capitale se débarrassera de ces camions et de ces foules déterminées à faire leur révolution libertarienne, avec le soutien de Donald Trump, mais aussi et surtout, de la droite canadienne ; le Parti conservateur tente de récupérer le mouvement sans pour autant le raisonner.

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Dans ce contexte explosif, le Globe and Mail nous informe que le Parlement canadien doit ouvrir une nouvelle session ce lundi 31 janvier. Justin Trudeau pourrait prendre la parole à la télévision ce lundi soir pour tenter de désamorcer cette contestation particulièrement difficile à saisir, pour le gouvernement canadien.