

Les inondations au Nigeria ont pour l'instant fait plus de 600 morts et 1,3 million de déplacés, en particulier dans l'État de Bayelsa au sud. Le pays est-il victime du dérèglement climatique et du désintérêt politique ?
Depuis le mois de juin 2022, comme tous les ans, le pays fait face à des inondations dramatiques. Elles ont déjà fait plus de 600 morts, selon le dernier bilan des autorités. C'est désormais un record avec plus de 200 000 habitations détruites également et 1,3 million de déplacés. Dans les populations, précise The Nation, un sentiment d'abandon grandit à mesure que l'on découvre l'ampleur de la crise humanitaire devant nous. Le gouvernement a mobilisé des aides d'urgence, mais la situation est surtout l'occasion pour le monde politique d'alimenter des querelles politiciennes en vue des prochains grands enjeux électoraux. Ainsi, vous lirez sur The Punch, que pour Omoyele Sowore, un des candidats de l'opposition qui se présente à la présidentielle de février prochain, l'Etat a été lent et en dessous de toutes les attentes dans sa réaction aux inondations.
Dans un autre article sur le site de The Punch, c'est au tour du président du Nigeria, Muhammadu Buhari, de blâmer, cette fois-ci les autorités locales qui n'auraient pas joué leur rôle de régulation des constructions au niveau des canaux, et qui ont méprisé les alertes de l'Agence nationale de gestion des urgences. Quant à certains gouverneurs de provinces et élus locaux, on pointe du doigt la responsabilité du Cameroun voisin, qui chaque année libère de l'eau au niveau de son barrage de Lagdo dans la Bénoué, la rivière qui traverse tout le Nigeria. "Ce n'est pas une inondation, c'est un génocide", explique un chef local de l'Etat du Delta au Nigerian Tribune.
Pendant ce temps, les Nigérians ont les pieds et bien souvent une bonne partie du reste du corps dans l'eau. Les images que l'on trouve dans la presse montrent bien que peu d'infrastructures sont épargnées. Dans des régions entières, tous les bâtiments sont entourés d'eau. Les populations se déplacent en canoé, seul moyen de transport à disposition dans ces conditions pour partir en quête d'eau et de nourriture. Dans les zones épargnées, les populations s'entassent au niveau des dispositifs de secours, souvent dans des conditions inhumaines, reconnaissent certains gouverneurs comme celui de l'Etat de Bayelsa dans le sud du pays, interrogé par Channels TV. Là-bas, routes, ponts, écoles, universités et même hôpitaux ont été sérieusement affectés. Le Premium Times et The Nation estiment que près d'un million de personnes n'ont plus de logement. Plus grave encore : les habitants de cet état sont privés de leur principale source de nourriture, car la plupart des terres agricoles sont détruites. On craint donc une famine dans les années à venir.
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Dans la capitale de l'Etat, Yenagoa, Channels TV a même constaté des situations dramatiques, quand ses journalistes ont vu un homme nager torse nu dans un cimetière, entre les tombes. "Dans le cimetière, j'ai vu quelque chose flotter dans l'eau", explique-t-il nauséeux, expliquant avoir trouvé un cercueil et montrant même à la caméra un morceau de tissus cachant ce qu'on devine être un corps. Que va-t-il faire ? Il demande à des voisins de l'aide pour les récupérer et chercher un autre lieu où les enterrer, car juste à côté du cimetière, il y a des familles avec des enfants, dont la sienne, qui vivent là et qui risquent leur santé. Le gouverneur du Bayelsa appelle les organisations humanitaires internationales à intervenir sur place parce qu'il semblerait que cet épisode d'inondation, qui est déjà historique, est loin d'être terminé. De nouvelles pluies importantes sont attendues dans les prochaines semaines.
États-Unis : faire campagne sur le droit à l'avortement, est-ce une fausse bonne idée ?
A trois semaines des élections de mi-mandat, le parti démocrate fait campagne sur le droit à l'avortement. Dans les discours de tous les candidats et en plus dans les campagnes publicitaires, ils ne parlent que de ça. Comme la publicité d'Eric Swalwell, candidat à sa réélection en Californie, qui fait polémique, nous dit le New York Post. Elle met en scène une famille, papa, maman et les enfants, dont le dîner est interrompu par la police. Deux agents passent les menottes à la mère, accusée d'avoir avorté. Vous avez là un aperçu de la criminalisation de l'avortement si les républicains gagnent, conclu le spot, avant d'appeler à voter démocrate.
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Avec ça, le parti espère mobiliser dans les urnes. Mais c'est loin d'être gagné : les Républicains sont donnés vainqueurs pour l'instant, et ce, malgré les efforts de Joe Biden. Hier, le président américain, devant ses troupes réunies à Washington, a donc lancé une grande promesse : inscrire l'avortement dans la loi fédérale dès janvier en cas de victoire démocrate au Congrès. Pour Joe Biden, il faut impérativement contrer la décision de la Cour suprême en juin dernier qui avait annulé l'arrêt "Roe v. Wade" et qui a permis depuis à plusieurs états Républicains de légiférer librement en matière d'IVG, en durcissant son accès ou même en l'interdisant.
Toutefois, l'efficacité d'une telle annonce sur les électeurs laisse autant perplexe les journaux progressistes, comme le Washington Post, que les conservateurs comme The Hill. Espérer motiver les électeurs sur le droit à l'avortement, même si la cause semble juste, est la grande faute politique de Joe Biden, tacle même le National Review, car dans le sprint final de cette campagne, ce qui intéresse le plus les Américains n'est pas la question du droit à l'avortement, mais plutôt celle de l'inflation galopante. Tous citent d'ailleurs la dernière enquête d'opinion que vient de publier le New York Times qui confirme cette tendance et montre même que les femmes qui se disent dans le camp des indépendants, l'électorat ciblé par les démocrates donc, auraient plutôt tendance à basculer à droite, avec un vote anti-Biden.
Suède : une ministre qui suscite beaucoup d'attention
Cette ministre, c'est la nouvelle ministre du Climat, Romina Pourmokhtari, qui vient hier d'intégrer le gouvernement du nouveau Premier ministre, Ulf Kristersson. Gouvernement de coalition de droite, sans aucun ministre issu des démocrates de Suède, le parti d'extrême droite a porté la coalition au pouvoir à la suite des législatives du 11 septembre dernier. Les démocrates de Suède feront toutefois bien partie de la majorité au Parlement.
Dans ce contexte politique particulier, Romina Pourmokhtari à de quoi se démarquer, peut-on lire dans les portraits publiés par Aftonbladet et le Göteborgs-Posten. La ministre du Climat est d'origine iranienne et elle devient ministre à seulement 26 ans, un record dans l'histoire du pays. Elle vient du mouvement de jeunesse du parti Libéral, de centre droit, et a été très critique, pour ne pas dire farouchement opposée, aux rapprochements de la coalition avec l'extrême-droite.
Sa nomination est cependant loin d'enchanter à gauche et dans les associations de défense de l'environnement, comme l'explique le journal SvD, car il semblerait qu'elle n'a aucune compétence et n'a montré aucun intérêt particulier jusqu'à présent pour les enjeux climatiques. Elle intègre en plus un gouvernement qui lance, à peine arrivé, un programme nucléaire massif. Avec Greta Thunberg, la figure de la lutte climatique suédoise, elle ne partage finalement que son jeune âge.
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