Coupure d'électricité géante en Asie centrale : la faute au Bitcoin ?

Des millions d’habitants de trois pays d’Asie centrale se sont retrouvés sans électricité ce mardi.
Des millions d’habitants de trois pays d’Asie centrale se sont retrouvés sans électricité ce mardi. ©Getty - Images say more about me than words.
Des millions d’habitants de trois pays d’Asie centrale se sont retrouvés sans électricité ce mardi. ©Getty - Images say more about me than words.
Des millions d’habitants de trois pays d’Asie centrale se sont retrouvés sans électricité ce mardi. ©Getty - Images say more about me than words.
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Une grande partie de l'Asie centrale, sur 3 pays, a été privée d'électricité ce 25 janvier suite à une surcharge sur le vieux réseau hérité de l'URSS ; l'industrie florissante des cryptomonnaies au Kazakhstan est pointée du doigt. Aux USA, le cri primal des mères de famille au bout du rouleau.

En Asie centrale : une histoire de coupure de courant

Une coupure massive, puisque comme l’indique Eurasianet, ce sont des millions de personnes, une région entière du globe, qui ont été plongés dans le noir la plus grande partie de la journée du mardi 25 janvier. Une panne de courant - désormais largement terminée - mais qui a aussi eu la particularité de frapper trois pays en même temps, trois voisins d’Asie centrale : le Kirghizistan, l'Ouzbékistan et le Kazakhstan dont on avait pas mal parlé au début du mois quand la population s’était soulevée, suite à l’augmentation du prix du gaz et à la pénurie d’électricité.

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En effet, et sans mauvais jeu de mot, tout cela semble bien connecté. Le magazine spécialisé sur l’Asie The Diplomat nous explique que de la capitale ouzbek Tachkent, à l’ancienne capitale kazakhe Almaty, en passant par la kirghize Bichkek et les cités mythiques de Samarcande et Boukhara, tout le cœur de l’Asie centrale a été touché car il reste, trente ans après la chute de l’URSS, relié à un même réseau électrique transfrontalier conçu à l’époque où tous ces pays faisaient partie du grand tout soviétique.

Cela a de bons côtés ; par exemple, l’été, le Kirghizistan montagneux fournit aux vallées et aux steppes du courant généré dans ses centrales hydroélectriques. L'hiver, l'inverse se produit, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan - riches en hydrocarbures - alimentent leur voisin des montagnes… Mais cette interconnexion, on l’a vu ce 25 janvier, a aussi des désavantages, surtout quand on sait que les infrastructures du réseau, elles aussi, datent des années 1970 et n’ont pas été rénovées comme il aurait fallu.

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Catherine Putz du Diplomat, note que les trois pays concernés par la coupure ont d'ailleurs rétablit le courant chacun de leur côté, sans se relier à nouveau au réseau défectueux, mettant fin - en quelque sorte - à l’interconnexion. Reste à voir si cela perdure sur le long terme, mais pour le moment chacun, depuis quelques heures, ne distribue que de l’électricité produite dans son pays. Ainsi, c’est tout un secteur qui est en train de s’émanciper de l’héritage soviétique… mais pas du giron russe pour autant : l’agence Akipress nous apprenait il y a quelques jours que le Kirghizistan vient de signer un contrat avec la société russe Rosatom pour construire la première centrale nucléaire de toute l’Asie centrale.

Quant à la cause de cette coupure géante d’électricité, on sait juste avec le site d’info Kazakhstan Today que la cause de la panne est bien située au Kazakhstan : une surcharge de courant qui a endommagé le barreau de délestage reliant le réseau du nord et celui du sud du pays. L’origine de cette surcharge soudaine n’a pas été précisée mais l’agence russe RIA Novosti pointe du doigt la nouvelle vache à lait de l’économie kazakhe depuis quelques années : le minage de cryptomonnaies dont on a déjà dit ici qu’il a connu un essor très rapide dans le pays d’Asie centrale, justement parce que l’électricité nécessaire à faire tourner des milliers d’ordinateurs 24h/24, y était abondante et peu chère… enfin jusqu’à très récemment.

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Le Kazakhstan est devenu le deuxième pays "producteur" de Bitcoins au monde, mais son réseau électrique ne semble pas arriver à suivre, d’autant plus que l’hiver est particulièrement rude et donc la demande en électricité bat des records dans les foyers des ménages kazakhes. Pour tenter de préserver ces derniers et voyant arriver le black-out du 25 janvier, les autorités du pays avaient débranché du réseau les entreprises de minage de cryptomonnaies, raconte Bloomberg. Mais cela n’a visiblement pas suffi. Les citoyens kazakhes, déjà excédés par ces pénuries d’énergie, et très violemment réprimés dans leur tentative de révolte au début du mois, ont donc à nouveau subi les conséquences de ces crypto-mineurs qui ont fait main basse sur l’électricité kazakhe.

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Dans ce monde parallèle des cryptomonnaies, le temps n’est pas vraiment au beau fixe. The Washington Post a calculé que les petits épargnants qui y ont investi leurs économies sont en train de perdre beaucoup d’argent avec la chute des cours ces dernières semaines. La valeur globale des cryptomonnaies aurait perdu en tout 1000 milliards de dollars, après être montée en flèche ces dernières années. Derrière, il y a des faillites personnelles en vue pour des milliers de boursicoteurs nouvelle génération aux États-Unis. La Maison-Blanche, paraît-il, s’en inquiète et réfléchit à mieux réguler ce secteur financier nébuleux mais aux conséquences désormais très concrètes sur nos sociétés : ce ne sont pas les Kazakhes qui diront le contraire.

Aux États-Unis : un grand cri libérateur

Un cri poussé par ces mères de famille américaines de Boston, dans le Massachusetts, il y a quelques jours : c’est la radio locale WBURqui relate cette expérience très révélatrice du mal-être des "american moms", en pleine pandémie qui s’éternise, qui les condamne au télétravail et en même temps ferme les écoles et les garderies. Sans surprise, les femmes sont plus touchées que les hommes par cette surcharge de travail domestique, forcées trop souvent à rester à la maison avec les enfants et le travail à gérer en même temps, parfois depuis des mois sans interruption.

Alors ces femmes américaines, au bord de la crise de nerfs, se sont réunies un soir sur un stade de la banlieue de Boston pour crier ensemble face à la nuit.

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Le Boston Globe, décrit un vrai "cri primal" qui défoule et libère ; la catharsis à l’état brut qui fait ressortir beaucoup de choses : la fatigue, la colère, la frustration, la peur aussi face à l’incompréhension de la pandémie et l’incertitude sur sa fin.

Les psychiatres américains confirment que ceci n’est pas anecdotique : il y a un vrai mal-être psychique qui déborde dans les familles et dont le poids repose encore trop sur les mères et les femmes. Crier donc, ensemble, s'offrir un moment de perte de contrôle total, pour expulser ses émotions. Cela ne règle pas le fond du problème mais permet de soulager, et par-dessus tout, de ne pas le faire sur les enfants.

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