Quand l'inflation vient perturber la reprise économique post-Covid

La dinde de Tahnksgiving, victime de la hausse généralisée des prix ? Los Angeles, le 11/11/21
La dinde de Tahnksgiving, victime de la hausse généralisée des prix ? Los Angeles, le 11/11/21 ©AFP - Mario Tama
La dinde de Tahnksgiving, victime de la hausse généralisée des prix ? Los Angeles, le 11/11/21 ©AFP - Mario Tama
La dinde de Tahnksgiving, victime de la hausse généralisée des prix ? Los Angeles, le 11/11/21 ©AFP - Mario Tama
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La hausse généralisée des prix à la consommation vient perturber le programme économique de Joe Biden et se ressent lourdement sur les achats des ménages à travers le monde, alors qu'arrivent les fêtes de fin d'année. Aux Philippines, vers une candidature de Duterte-fille à la présidentielle.

Dans la presse économique à travers la planète, le mot qui revient le plus en ce moment c’est le mot "inflation".

"L’inflation, tout le monde en parle, tout le monde la craint", constate en effet Eric Lam pour Bloomberg : les principales économies du globe voient leurs indices des prix à la consommation grimper, à commencer par les Etats-Unis où le record de 1990 a été battu, avec des prix qui ont augmenté de plus de 6% sur un an et ça ne devrait pas s’arranger dans les mois qui viennent. Même chose au Japon, en Chine ou en Allemagne...

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Tout coûte plus cher cette année, à commencer, on le sait, par les tarifs des énergies tirés par la hausse du gaz naturel. "L’inflation, écrit Paul Wiseman dans le magazine Time, c’est comme un invité indésirable qui s’invite à votre table et ne veut pas la quitter". C’est en gros ce que doit se dire depuis quelques jours le président américain Joe Biden, d’après Sabrina Sidiqqi du Wall Street Journal, tant cette hausse rapide des prix vient fragiliser tout son programme économique, à commencer par ce plan très ambitieux de dépenses sociales et environnementales que les démocrates espèrent faire voter la semaine prochaine au Sénat, ce plan Build Back Better, "reconstruire mieux" qui se chiffre à 2000 milliards de dollars, dénoncé par l’opposition républicaine comme une gabegie qui va encore venir aggraver l’inflation dans les mois qui viennent. 

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Joe Biden pour le moment veut croire que cette phase inflationniste, cinq mois de suite à plus de 5% de hausse des prix, est "transitionnelle" comme disent les économistes, causée par la lenteur de la reprise post-covid et les blocages conjoncturels dans la chaîne d’approvisionnement mondiale… Pour le moment donc, reprend The Financial Times, la banque centrale américaine, la Fed, ne voit pas pourquoi elle interviendrait en relevant ses taux d’intérêts ; mais vu la pente que prend la courbe d’indice des prix et l’inquiétude que cela suscite chez les consommateurs, elle pourrait bien s’y retrouver contrainte, au moins pour calmer un peu les esprits.

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Car les effets de cette inflation se font ressentir sur le pouvoir d’achat des consommateurs, sur tous les continents : en Grèce, lit-on dans le journal E-Kathimerini, les prix de l’essence mais aussi "de l’huile d’olive et des légumes" n’ont pas été aussi élevés depuis une décennie… et ce alors que les producteurs et distributeurs affirment ne pas encore avoir répercuté les hausses sur leurs prix de vente, grâce aux stocks qu’ils avaient constitué mais qui seront vides d’ici la fin de l’année. Conclusion : la "vraie" inflation devrait se faire ressentir début 2022.

Au Pakistan, c’est un reportage de la première chaîne publique allemande ARD, les prix des produits de première nécessité, à commencer par ceux de la nourriture, augmentent tellement vite que les effets se sont déjà cruellement ressentir chez les plus pauvres des Pakistanais. "On en est déjà à devoir choisir entre l’école des enfants et leur repas ou encore les frais de santé des malades" se lamentent plusieurs femmes et hommes interrogés par le journaliste Oliver FeldForth. Du coup le ressentiment gronde contre le gouvernement, incapable de juguler une crise économique déjà bien enracinée depuis des mois mais aggravée par la tendance inflationniste mondiale.

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En Inde, d’après à nouveau The Financial Times, les analystes étaient plutôt optimistes sur un rebond post-Covid de l’économie qui semblait enfin arriver ; l’explosion la semaine dernière des dépenses des ménages indiens pour préparer Diwali, la fête des lumières, semblait confirmer ces espoirs de reprise… Mais la vague d’inflation vient là encore tout compliquer et pourrait freiner la sortie de la crise liée à la pandémie, alors que celle-ci pourtant connaît un très net recul en Inde.

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Et puis aux Etats-Unis enfin, on y revient, USA Today s’inquiète des conséquences que la hausse des prix à la consommation pourrait avoir sur la fête de Thanksgiving. "Si le repas de fête l’an dernier, écrit Kelly Tyko, a été l’un des plus économes pour cause de restrictions Covid dans la liste des invités, celui de 2021 sera certainement le plus cher", en tous cas pour ceux qui voudront maintenir leurs ambitions culinaires à tous prix. Pour les autres, il va falloir se résigner à ce que la dinde de Thanksgiving soit moins dodue que les autres années.

Aux Philippines, il pourrait bien y avoir une candidate de dernière minute à l’élection présidentielle. 

Et ce n’est pas comme si tous les Philippins ne l'avaient pas vue venir, malgré le suspense entretenu : la fille du président Rodrigo Duterte est en train de se positionner pour être candidate à la succession de son père, lequel fait l’objet d’une enquête de la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité et ne se représentera pas à la présidentielle qui doit avoir lieu en mai prochain.

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Le quotidien de Singapour The Straits Times nous explique que Sara Duterte-Carpio, la fille donc, a toujours maintenu le flou sur ses ambitions de relève familiale ; mais ces derniers jours, elle a franchi plusieurs étapes significative : elle a renoncé à briguer un nouveau mandat de maire de la ville de Davao (le fief de son père) qu’elle dirige depuis 2016. Dans la foulée, elle a quitté son parti politique régional… et a rejoint le parti, national, d’un des principaux prétendants à la présidence, BongBong Marcos pas vraiment ravi, nous dit le journal en ligne Rappler, de se retrouver pris dans le "mélodrame" des Duterte car il pourrait bien y perdre l’investiture de son parti au profit de Sara Duterte, plutôt populaire aux Philippines et pas vraiment entachée par les excès de son père dans l’opinion publique.

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Selon Rubben Torres du Manila Times, les Duterte père et fille sont bien en train de dévoiler leur "jeu politique" pour conserver la main sur le pouvoir. Ils le font contraints et forcés, au dernier moment puisqu'on ne devrait pas être fixés sur la candidature de Sara avant lundi, le jour limite pour l’enregistrer auprès de la commission électorale. Après tout, rappelle l’éditorialiste, en 2016 Rodrigo Duterte s’était fait élire après une entrée en campagne tardive qui avait pris tout le monde de court, alors pourquoi pas retenter la même stratégie avec sa fille ? Voilà ce que l’on appelle marcher dans les pas de son père, pour le meilleur et, espérons-le, pas pour le pire.