

L'Allemagne, qui a renoncé à l'énergie nucléaire il y a dix ans après Fukushima, s'interroge, alors que les Pays-Bas annoncent la construction de deux nouvelles centrales, et que la France mène un intense lobbying pour présenter le nucléaire comme une énergie verte.
Dernier sommet européen de 2021 : l'énergie, sujet de dissensus pour les 27
Ce mercredi 15 décembre à Bruxelles, les dirigeants des Etats membres de l’UE d’après El Pais ont réussi à accorder leurs violons, grosso modo, sur les réponse à apporter à la 5e vague de Covid-19 et aux velléités d’invasion militaire russe de l’Ukraine, deux gros sujets du moment s’il en est. En revanche, là où aucune position commune n’a pu être trouvée, c’est sur une politique énergétique européenne face à la montée incontrôlée des prix de l’énergie : c'est pourtant selon El Pais le sujet qui préoccupe le plus les opinions publiques alors que l’hiver débute.
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A lire la presse allemande notamment, le désaccord semble profond bien au-delà de la seule question des prix : quel mix énergétique pour une Europe qui voudrait tenir ses engagements de la COP26 ? Et surtout, quelle place pour le nucléaire dans ce contexte d’exigence environnementale ? La question est relancée, nous dit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, par le nouveau gouvernement de Mark Rutte aux Pays-Bas, lequel a "brisé un tabou" mercredi 15 décembre lors de sa prise de fonction en annonçant vouloir construire deux nouvelles centrales nucléaires en terre batave.
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Le quotidien De Telegraaf nous donne le contexte de ce grand projet : pour être climatiquement neutre dès 2030, les Pays-Bas ne peuvent plus, comme par le passé, se satisfaire des réserves d’hydrocarbures faiblissantes de la Mer du Nord ; il veulent donc investir massivement dans les économies d’énergie et le développement des renouvelables… ainsi que dans le nucléaire, sachant que les centrales néerlandaises existantes datent des années 1970, ont été conçues pour fonctionner 30 ans mais ont vu leur durée de vie doubler par décision du précédent gouvernement conservateur. Elles sont donc reparties jusqu’en 2030... mais pas au-delà.
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Dans les colonnes de l’ Algemeen Dagblad, on lit des critiques sur ce choix du nucléaire comme moyen de lutter contre le réchauffement climatique : la décision de relancer la construction de centrales aux Pays-Bas y est qualifiée de "follement irresponsable" par l’une des principales ONG environnementales du pays. Le problème, rappellent les écologistes, c’est que le nouveau gouvernement Rutte comme tous ceux qui promeuvent le nucléaire aujourd’hui ne proposent aucune solution véritable à la question des déchets radioactifs à très longue durée de vie qui nous rappellent au passage que l’uranium est une ressource naturelle, que le nucléaire est donc au même titre que le gaz, le pétrole et le charbon, une énergie fossile et non-renouvelable issue de l’exploitation minière, et qui génère des déchets nocifs pour l’homme pendant des milliers d’années.
C’est au nom de tous ces arguments, justement, que l’Allemagne, dans la foulée du choc de conscience suscité par l’accident de Fukushima en 2011, avait décidé d’en finir une bonne fois pour toute avec l’énergie nucléaire. Et malgré le revirement de son voisin néerlandais, le nouveau gouvernement allemand se tient à cette position. Un peu contre vents et marées d’après ce qu’en disait Der Spiegel la semaine dernière, en tous cas contre ce discours du nucléaire comme énergie verte qui gagne du terrain en Europe, poussé notamment par son lobbyiste en chef Emmanuel Macron, et cette France dont le magazine allemand explore à nouveau dans un intéressant reportage "l’obsession nucléaire".
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Mais ni le chancelier Olaf Scholz ni sa ministre des Affaires étrangères, l’écologiste Annalena Baerbock, ne comptent revenir sur l’engagement de 2011... et ce malgré une autre réalité à lire dans le Guardian britannique : malgré toutes les belles paroles de la récente COP26, la demande mondiale en charbon est en hausse. En 2021, la part de l’énergie produite dans des centrales à charbon à travers le monde a augmenté de 9% par rapport à 2020. C’est l’agence internationale de l’énergie qui vient de publier ces chiffres ; elle explique ce phénomène par la reprise économique post-Covid qui a relancé les besoins en électricité des industries notamment, alors que dans le même temps la crise du Covid a ralenti le développement des alternatives au charbon. Si rien ne change très vite, avertit l’agence, la consommation mondiale de charbon dépassera en 2022 ses records absolus de 2013 et 2014.
Etats-Unis : peut-on s’acheter une immunité judiciaire à coups de milliards ?
A cette question une juge de New York vient de répondre par un "non" tonitruant. D’autant plus tonitruant que cette décision concerne le scandale sanitaire le plus dévastateur du moment aux Etats-Unis : la crise des opiacées qui fait chaque année depuis la fin des années 1990 des dizaines de milliers de morts par overdose dans les villes et les campagnes américaines.
Cette juge fédérale, précise The Washington Post, s’appelle Colleen McMahon et elle vient de casser un jugement qui avait fait couler beaucoup d’encre, en septembre 2021, quand un tribunal des faillites avait accepté, dans le cadre de la banqueroute organisée des laboratoires pharmaceutiques Purdue, que ses propriétaires - la famille Sackler - soient protégés de toute poursuite judiciaire à l’avenir en échange de quatre milliards et demi de dollars versés à l’amiable aux associations de victimes.
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Etre milliardaire permettait donc, selon ce jugement, d’échapper à la justice du commun des mortels ? La juge McMahon, jeudi 16 décembre, a renversé ce postulat, estimant que le tribunal des faillites qui avait autorisé cette immunité n’avait pas le pouvoir de rendre une décision aussi lourde de conséquences.
La famille Sackler, ajoute CNN, va bien sûr faire appel de cette décision. Mais en attendant, ceux-là même qui ont fait fortune en vendant pendant des années l'anti-douleur Oxycontin grâce à des campagnes de publicité agressives, et sans jamais évoquer la très forte dépendance qu’il entrainait, se retrouvent à nouveau face à leurs victimes, en tous cas celles qui n’avaient pas accepté de renoncer à leurs droits pour des sommes qui, derrière ce chiffre global des 4 milliards et demi de dollars, restaient dérisoire pour chaque famille, par rapport au coût de la vie des proches disparus.
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Bien au-delà de la seule responsabilité des laboratoires Purdue et de la famille Sackler, le Washington Post estime à plus de 500 000 le nombre de morts de cette crise des opiacés au cours des deux dernières décennies.
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