Les juges de la Cour suprême américaine ont refusé de contester la constitutionnalité d'une loi texane qui interdit la quasi-intégralité des IVG. Menace de pollution aux hydrocarbures dans l'est de la Méditerranée.
Aujourd'hui, on assiste à l’effondrement d’un monument du droit américain.
Trois petits mots au cœur de l’actualité aux États-Unis : "Roe Versus Wade", c’est le nom de cet arrêt historique de la Cour suprême en 1973, qui a toujours servi depuis de référence, de rempart pour défendre le droit à l’avortement jusqu’à 22 semaines pour les femmes américaines… et l’on sait que ce droit est continuellement attaqué.
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Or donc, ce mercredi, on lisait cette question, posée par Lauren Kelley en titre de sa tribune au New York Times : "Est-ce donc ainsi que meurt… l’arrêt Roe v. Wade ?" Ainsi, avec cette loi votée par le congrès texan, entrée en vigueur hier, et qui interdit tout avortement à partir du moment où le battement de cœur du fœtus est perceptible, soit environ six semaines… soit bien avant qu’une écrasante majorité des femmes ne se rendent même compte qu’elles sont enceintes et ne puisse prendre rendez-vous pour une interruption volontaire de grossesse si elles le souhaitent.
Avec cette nouvelle loi texane, plus de 90% des IVG actuellement pratiquées deviennent illégales, autant parler d’une interdiction complète… ce qui s’oppose très clairement à l’arrêt Roe v. Wade. Et pourtant, ce qui frappe dans cette histoire, c’est le silence de la Cour Suprême. Elle avait été saisie en urgence, elle avait jusqu’à minuit pour contester la constitutionnalité de la loi texane, mais elle n’a pas bougé.
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Qui ne dit mot consent : ce silence est criminel, "diabolique" selon Lauren Kelley du Times. Mais difficile pour autant de feindre la surprise : on savait qu’après la mort l’an dernier de la juge féministe et progressiste Ruth Bader Ginsburg, Donald Trump avait imposé une majorité de magistrats conservateurs à la Cour suprême ; en mai dernier ils avaient dit leur volonté de se saisir de dossiers relatifs au droit à l’avortement. On craignait donc, avec leur première décision, une mise à mort noir sur blanc, assumée, de l’arrêt Roe v. Wade. Mais non, la Cour a décidé de ne pas décider, déplore à son tour CNN, selon qui le coup porté à la jurisprudence de 1973 n’en est pas moins dévastateur en ce qu’il valide un nouveau type de loi particulièrement préoccupant, conçu par les anti-avortement pour justement contourner le contrôle de constitutionnalité au niveau fédéral.
La loi texane a ceci de particulier, nous explique le quotidien local The Austin American Statesman, qu’elle fait reposer son application non pas sur l’Etat (qui peut être attaqué à la Cour suprême) mais sur les simples justiciables. Chacun peut désormais (et est clairement incité) à signaler les personnes qui pratiqueraient ou faciliteraient des IVG après six semaines de grossesse, et à déposer plainte contre elles. Pour éviter que des juges fédéraux ne s’en mêlent, le Texas et sa majorité républicaine ont mis sur pied "une loi qui mise sur la délation et promeut le harcèlement des cliniques et des femmes", dénonce le journal d’Austin dans un éditorial très virulent.
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Le Los Angeles Times, lui, publie un courrier des lecteurs, lettre envoyée par un vétéran du Vietnam, 75 ans, qui s’emporte contre un tel niveau de perfidie et d’atteinte à la liberté de toutes les femmes de disposer de leur corps, garantie par l’arrêt Roe versus Wade. Dès lors, écrit ce citoyen américain, "qui sommes nous pour juger les talibans en Afghanistan ?"
Le parallèle vaut ce qu’il vaut, difficile de conclure là-dessus… mais plutôt sur cette autre tribune à lire cette fois dans l’édition américaine du Guardian : signée par deux pointures de la lutte pro-avortement, Kathrin Kolbert et Julie F. Kay, le texte prend acte : "il faut, disent les autrices, _nous préparer à l’idée que nous vivons désormais dans un monde sans Roe v. Wad_e", sans rempart infranchissable censé protéger nos droits. Nous ne pouvons plus, non plus, nous en remettre à la Cour suprême pour garantir ces droits.
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Ce que cela veut dire, c’est que les avortements interdits vont continuer à se faire mais de manière cachée, clandestine… avec les risques que l’on connait. Il faut donc, disent Kolbert et Kay, prendre conscience que nous avons régressé à la situation d’avant l’arrêt Roe V. Wade, les années 60 et 70, et reprendre le combat juridique, bataille d’opinion aussi, qui avait été mené à l’époque et avait permis au final d’imposer des avancées légales majeures, à l’image de Roe versus Wade… un combat qui décidément n’est jamais terminé.
Des inquiétudes environnementales en Mer Méditerranée, entre les côtes de la Syrie, de Chypre et de la Turquie.
Dans ce triangle de l’est méditerranéen, depuis un peu plus d’une semaine, il y a une nappe d’hydrocarbures, une marée noire "potentiellement dévastatrice" selon The Middle East Eye… très préoccupé par ces 12 000 mètres cubes de fioul qui se sont échappé en début de semaine dernière d’une centrale électrique syrienne, dans la ville côtière de Banyias. Des experts en pollution maritime cités par le site d’info expliquent que la mer et les côtes pourraient en subir les effets néfastes pour les 15 prochaines années.
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Depuis 10 jours donc on suit par images satellites la progression de cette nappe de pollution ballotée par les vents et les courants. Les prédictions de CNN l’ont d’abord annoncé sur l’est de Chypre, mais les vents ont tourné mercredi ; désormais les hydrocarbures font route vers le nord… et donc vers la Turquie où les autorités se montrent (dans les dépêches de l’agence de presse Anadolu) prêtes à réagir à une éventuelle marée noire mais également rassurantes sur le fait que les plaques hydrocarbures semblent se disloquer et se désagréger en mer, ce qui éviterait de gros déferlements de pollutions sur les côtes turques.
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Comme si la pollution n’existait que si elle touchait les terres. Pourtant à lire ce qu’écrit le quotidien turc Sozcu sur le sujet, des quantités importants de fioul sont aussi en train de se déposer aussi sur les fonds marins, et elles aussi vont causer des dégâts très importants à l’écosystème méditerranéen.
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