

Élu dimanche chef du Labour, le nouveau Premier ministre de Nouvelle-Zélande, Chris Hipkins, entrera en fonction mercredi 25 janvier, avec l'ambition de changer le cap mené par Jacinda Ardern : perdre l'étiquette "wokisme" pour s'attaquer aux préoccupations de la "working class".
Derrière cette expression que l'on retrouve dans la presse néo-zélandaise depuis ce weekend, il y a la cible électorale de l'ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande et la future cible électorale de son successeur, car la gauche néo-zélandaise n'est pas épargnée par les divisions qui touchent les gauches du monde entier : gauche culturelle et gauche du travail.
La "woking class", c'est l'électorat de gauche qu'à su satisfaire l'ex-Première ministre, Jacinda Arden qui a annoncé sa démission la semaine dernière après cinq ans et demi au pouvoir. Pour les conservateurs, nous dit le New Zealand Herald, elle était la "woke queen", la reine des wokes : le visage de la gentillesse en politique et celle qui incarnait dans le monde entier les aspirations de la gauche la plus progressiste, sur les questions d'identité et de genre notamment. Cette étiquette lui a valu beaucoup de critiques, et ajouté à quelques mesures impopulaires et une dégradation de la situation économique, une forte baisse de sa popularité l'année dernière.
La "working class", c'est la cible traditionnelle du Labour qui s'est sentie abandonnée par la "Jacindamania", et que le nouveau chef du parti Travailliste, Chris Hipkins, entend reconquérir. Ce qui ne veut pas dire qu'il va bazarder tout ce qui a été construit par sa prédécesseure. Il a répété hier qu'il la considère comme l'une des meilleures dirigeantes de l'histoire du pays. Il a été le "monsieur Covid" de Jacinda Ardern, le ministre en charge de l'application de la très stricte politique zéro Covid, et il assume ce qui a été fait.
Mais il prévoit déjà revoir les priorités du gouvernement. Ce n'est pas un demi-tour, mais un virage à 45 degrés, qui prévoit de délaisser un peu le terrain sociétal et culturel pour se concentrer sur le social et l'économie. C'est ce que Hipkins dès ses premières prises de parole a clairement affiché, comme lors de cette première interview télévisée, dans l'émission NewsHub.
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"Ce que j'apporte de nouveau, c'est une compréhension du quotidien des familles néo-zélandaises", explique Hipkins. Ce quotidien d'inquiétude autour de l'emploi, des taux d'intérêt bancaires, ou encore plus concret, des prix des produits au supermarché. Les "bread and butter issues" comme il le dit ou en français : les problématiques de pain et de beurre. Son premier objectif sera de s'attaquer à "l'épidémie d'inflation" (c'est son expression) à la récession. L'inflation, peut-on lire dans une tribune sur Newsroom, c'est l'une des thématiques prioritaires pour les Néo-zélandais, avec le logement, les hôpitaux, le crime et plus généralement l'économie.
Dans les portraits et articles qui lui sont consacrés, vous lirez que Chris Hipkins est un représentant de l'aile droite du Labour, et qu'à ce titre, il est certainement perçu comme celui qui pourra répondre aux attentes de l'électorat classique des travaillistes. Il est aussi, analyse le Otago Daily Times, un homme plus terre à terre que Jacinda Ardern, plus conformiste, peut-être même plus ennuyeux en apparence. Bref, tout pour être perçu comme un Premier ministre plus "classique".
Le parti, a certes besoin de tourner la page de la "Jacindamania", mais il n'a pas besoin d'une "Hipkinsmania" internationale. Il doit obtenir des résultats et vite, car les prochaines législatives sont en octobre et le Labour est encore devancé par la droite dans les sondages.
Dans les pays du Golfe, il ne fait pas bon être travailleur égyptien
C'est un article à lire sur le site du Middle East Eye qui documente depuis longtemps la situation de ces hommes et de leur famille. Des milliers de travailleurs immigrés, dans le bâtiment notamment qui ont longtemps considéré comme des travailleurs indispensables par les Émirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et l’Arabie saoudite (pour ne citer qu'eux) mais qui sont désormais, depuis quelques années, rejetés par ces pays.
"Nous ne sommes plus les bienvenus", témoigne Youssef, 56 ans, dont plus de 20 ans au Koweit, et à qui les autorités ont demandé de quitter le territoire. Dans ce pays, nous dit le journal, "2 000 Égyptiens ont été sommés de quitter le territoire en 2019". En Arabie Saoudite, en 2017, ce sont 30 000 égyptiens à qui les autorités ont demandé de partir.
Des chiffres en augmentation, à cause de programmes lancés par ces états pour nationaliser les emplois et la démographie de leur pays. On parle, par exemple, de "saoudisation de l'emploi" en Arabie Saoudite, pour lutter contre le chômage. Des législations ont été mises en place avec pour objectif par exemple de limiter la part d'immigrés dans les effectifs des entreprises ou encore d'interdire aux non-nationaux de devenir propriétaire d’un logement. Et tout cela est alimenté et alimente une xénophobie ambiante. Au Koweït par exemple, l’adjectif "égyptien" est utilisé par les Koweïtiens pour désigner une personne inculte.
Tout cela a des conséquences pour ces Égyptiens qui ont tout quitté, certains comme Youssef pendant plusieurs dizaines d'années, qui se sont installés en famille et y ont élevé leurs enfants. Comment revenir sans être traité comme une "anomalie" qui a quitté son pays alors que "ça n’en valait pas la peine" ? L'un d'eux explique : "Je ne me sentais pas totalement égyptien en Arabie saoudite (...) mais quand ma famille et moi, nous nous sommes réinstallés en Égypte, je ne me sentais pas égyptien ici non plus, du fait du décalage en matière de langue, de valeurs, d’expériences entre mes compatriotes et moi". Comment revenir aussi, dans un pays qui a tant changé ces 10 dernières années et où la situation économique se dégrade avec une inflation qui a pris 25 % en un an.
Australie : un milliard de dollars pour des mines
Après avoir budgété au début du mois l'achat de vingt véhicules lance-roquettes américains HIMARS pour deux milliards de dollars, le gouvernement d'Australie vient d'annoncer un nouvel investissement d'ampleur : un milliard de dollars pour l'achat de mines sous-marines. Cela semble archaïque, mais c'est pourtant une arme particulièrement efficace et autorisée par le droit international (à condition qu'elle soit fixée directement au fond ou à l'aide d'un câble attaché au fond).
En lisant le Sidney Morning Herald, vous verrez les différents systèmes existants, celles qui flottent accrochées à un filin métallique, celles de forme tubulaire qui envoient un missile ou encore celles installées au fond, qui explosent au passage de sous-marins. Ce sont quoiqu'il arrive des mines intelligentes, nous dit-on, qui n'exploseront pas si vous passez à côté avec un navire de commerce ou de plaisance.
Cela faisait plus de 50 ans que le pays ne s'était pas équipé et il s'agit d'un investissement indispensable, justifie le gouvernement australien. Une arme de protection et de dissuasion : protection des lignes de communication maritimes et dissuasion d'une approche militaire maritime d'un pays voisin. Et là, cela concerne directement la Chine avec qui il y a eu récemment des altercations en février et en juin de l'année dernière. Pékin investit aussi énormément, nous dit 9News, avec notamment dispose aujourd'hui d'un stock de 100 000 mines sous-marines. De quoi piéger bien des océans...
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