

29 février, journée de parution de la "Bougie du Sapeur" qui fête son 10ème numéro, ainsi que d'un nouveau quotidien en Grande-Bretagne : "The New Day", un journal qui souhaite donner une "vision optimiste et positive de l'actualité".
De qui se moque--t-on ? Mais « de nous, bien sûr ! » Guillaume…
Ce n’est pas moi qui le dit, mais la Une d’un quotidien ce matin… un quotidien en plus dans vos kiosques, puisque nous sommes, cela ne vous aura pas échappé, un 29 février… année bissextile oblige… et donc, comme chaque 29 février, sort « La Bougie du sapeur »… dont tous les médias vous rabattent les oreilles depuis au moins trois jours…
La Bougie du Sapeur, qui fête cette année son 10ème anniversaire, ou plutôt son 10ème numéro, le premier étant sorti en 1980… et dont la Une affiche donc, aux côtés d’articles tout aussi essentiels que « Qui sera la prochaine femme du président ? », « la rubrique scientifique et sexuelle » ou encore « le message de la princesse Kate »… cette question : « De qui se moque-t-on ? » et la réponse afférente : « de nous, bien sûr. »
Et en effet, quand on lit le reste de la presse ce matin, on se dit que La Bougie du Sapeur a tapé en plein dans le zéro… comme par exemple suite aux déclarations d’Emmanuel MACRON hier dans le JDD… le ministre de l’économie qui vole à la rescousse de la loi EL KHOMRI sur la réforme du travail…
« MACRON dans le rôle du nouveau sage », c’est le titre de l’édito de Cécile CORNUDET dans les Echos : « Agriculteurs injurieux, gauche fracturée sur la loi EL KHORMI, mobilisation massive contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes… Y a-t-il une voix apaisante dans l’incroyable chahut qui accompagne le retour de François HOLLANDE après son voyage en Polynésie et en Amérique du Sud ? Oui, il y en a une qui se vit comme telle, écrit Cécile CORNUDET, celle d’Emmanuel MACRON, nouveau sage d’un exécutif en péril. »
« Emmanuel MACRON, nouveau sage d’un exécutif en péril. »… je me suis dit que ça pouvait être bon de le répéter une deuxième fois, rapport au titre de la Bougie du Sapeur précédemment cité. Mais ce n’est pas tout. Le « nouveau sage » déclare donc dans les colonnes du JDD : « On ne peut pas tout brutaliser, car ce serait prendre le risque de refermer les débats […] sans avoir réglé les problèmes. La France a malheureusement l’habitude de projets lancés sur des enjeux réels mais qui, mal emmanchés, finissent dans la crispation. » - des propos rapportés ce matin par Libération.
Des propos que l’on pourra apprécier à l’aune de la loi qui porte le nom de leur émetteur, et qui a été adoptée grâce au 49.3… ce qui me ramène au 29 février et à cette couverture de la Bougie du Sapeur… et à cet édito du rédacteur en chef Jean d’INDY que partage très certainement le ministre de l’économie : « parce qu’en ces temps troublés, il est plus que jamais nécessaire de rire, parce que le rire est l’arme des forts, parce que la dérision est nécessaire à l’équilibre de l’homme, parce que l’excès de sérieux peut gravement nuire à la santé »…
Pour vous c’est donc un 29 février joyeux !
Et oui, absolument. Finie la morosité journalistique matutinale, ce matin j’ai voulu suivre les conseils de la Bougie du Sapeur, et vous transmettre un peu de cette bonne humeur à laquelle nous invite ce journal périodique apériodique…
Déjà parce que, comme nous l’explique le Parisien ce matin… le 29 février, c’est bon pour l’économie française. « Pour la plupart des Français, c’est un jour de travail supplémentaire qui ne se ressentira pas sur la fiche de paie. Le salaire est généralement identique que le mois compte 28, 29, 30 ou 31 jours. Pour les patrons qui voient leur productivité augmenter, c’est donc « tout bénef ». Pour l’économie hexagonale, cette bizarrerie du temps, qui s’ajoute à un 1er mai, un 8 mai et un 25 décembre qui tombent cette année un dimanche, pourrait avoir un très léger impact positif sur la croissance. » !
D’ailleurs, à ce propos, un illustrateur, natif du 29 février, LUKINO, milite pour que le 29 février soit férié… une « journée mondiale du temps libre ». « LUKINO a initié une pétition en ligne destinée au président de la République, lui rappelant qu’il est anormal de bosser un jour supplémentaire sans en tirer les justes bénéfices », raconte l’article. La pétition n’attire pas vraiment les foules, puisqu’elle n’a récolté que 150 signatures… on est loin des 766 000 signatures de la pétition contre la loi du travail, sur la plateforme change.org…
Le Parisien qui nous apprend, comme chaque jour au pied de son indispensable horoscope, que Gérard DARMON et Michèle MORGAN sont tous deux natifs du 29 février… Michèle MORGAN qui fête cette année ses 96 ans !
Voilà, vous voyez, aujourd’hui j’ai décidé de ne vous donner que des bonnes nouvelles pour changer un peu…
Et vous n’êtes pas le seul Nicolas… en Grande Bretagne, un nouveau journal a la même ambition
Tout à fait… au Royaume Uni, « c’est l’histoire de Pierrot qui rit et Pierrot qui pleure », pourrez-vous lire dans Libération à propos de ce nouveau quotidien, « The New Day » lancé aujourd’hui… « le journal bonheur de leçons » titre Libé…
Parce que tout le paradoxe de cette nouvelle parution quotidienne… la première création d’un quotidien national depuis 30 ans… c’est qu’elle survient au moment où le dernier quotidien crée… The Independant… interrompt sa publication papier, pour ne plus exister que sur Internet…
Et la ligne éditorial de The New Day est la suivante : « En finir avec les informations terrifiantes pour les lecteurs, fournir une vision optimiste et positive de l’actualité et rester neutre politiquement ». Et oui… parce que, selon la rédactrice en chef, « pourquoi devrais-je imposer mon point de vue à mes lecteurs ? Nous n’aurons pas de ligne politique personnelle, affirme-t-elle, nous nous contenterons d’énoncer les faits. »
Voilà, vous voyez… entre le rire nécessaire du sapeur, et les bonnes nouvelles aseptisées du « New Day », ce 29 février est décidément placé sous le signe de la légèreté, oserai-je dire de la « rigolerie »… tenez, Maurice ULRICH dans l’Humanité ne s’y trompe pas lorsqu’il relève ces mots de Bruno LEMAIRE, pour son entrée en campagne dans la primaire de la droite : « il a surmonté ce qui était pour lui et selon ses propres mots un obstacle pour prétendre à la présidence : « être trop intelligent ». Encore un peu et il disait, comme Oscar WILDE : « Je suis tellement intelligent que parfois je ne comprends pas un traitre mot à ce que je dis. »
Ce qui est certain, c’est que d’ici la présidentielle de l’an prochain, on a certainement pas fini de se marrer.
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