

Le retour de plusieurs fantômes et revenants à la Une de la presse ce matin : celui de Jean-Marie LE PEN, du spectre du chômage et, bien sûr... de Leonardo Di CAPRIO dans le film d'Alejandro IÑARRITU.
Pour un retour, c’est un sacré retour… c’est bien simple, il est partout ce matin, il n’y en a que pour lui… ce revenant… presque trop encombrant… c’est évidemment… (non ce n’est pas vous Guillaume… et je ne parlerai pas malgré toutes les pressions que vous m’avez fait subir dès potron-minet pour évoquer votre interview en dernière page du Figaro, ni la chronique très élogieuse de votre livre dans les pages cultures de l’Humanité… bon, et puisque j’en ai parlé, vous n’oublierez pas de me mettre le chèque comme convenu dans mon casier)… revenons donc à notre revenant qui occupe une large partie de vos journaux… ce revenant… c’est…
Jean-Marie LE PEN. Raté.
Pleine page dans le Monde, dans Libération, dans l’Opinion… et j’en passe…
C’est qu’il revient de loin, le patriarche Le PEN… on le croyait mort, abandonné par son clan dans de lointaines steppes gelées, mais il est de retour, réanimé par l’esprit de vengeance… en indélicatesse, comme vous le savez, et c’est un euphémisme, avec sa fille… il revient donc comme à son habitude avec la légèreté d’un pachyderme dans un magasin de porcelaine… en menaçant sa fille d’unir l’extrême droite de l’extrême droite et de présenter sa candidature à l’élection présidentielle… « Papy fait de la dissidence » titre Libération.
Et on lira à ce titre la pleine page que lui consacre Olivier FAYE dans Le Monde… intitulée « Le crépuscule du chef »… Olivier FAYE montre comment à 87 ans, Jean-Marie LE PEN veut continuer à exister à tout prix. Quitte pour cela à faire recruter d’ancien « félons », comme son actuel conseiller en communication, Lorrain de SAINT-AFFRIQUE, qui l’avait pourtant quitté avec pertes et fracas au milieu des années 90.
« Rejeté par les siens, y compris au Parlement Européen, où il siège en haut de l’hémicycle parmi les « parias », comme il les appelle, le patriarche s’attelle ces derniers mois à reconstruire son entourage. Au panthéon de l’existence de Le PEN, les fidèles côtoient les revenants (on y reviendra), et ils dessinent ensemble quarante ans de vie du Front National. »
« Le Front doit pratiquer l’amnistie pour entraîner derrière lui les journaux, les groupuscules, les associations qui constituent la nébuleuse nationale, justifie Jean-Marie LE PEN, cité par Dominique ALBERTINI dans Libé. (…) A des années lumière de l’actuelle direction frontiste, le raisonnement rappelle l’époque ou le tout jeune FN aspirait à fédérer les multiples chapelles de l’extrême droite. (…) Jean-Marie LE PEN le reconnaît : l’écriture de ses mémoires n’avance guère. Plutôt que de relater son parcours, le co-fondateur du FN semble décidé à le revivre. »
L’autre revenant du jour Nicolas… soyez un peu honnête…
L’autre fantôme… c’est le spectre du chômage, bien sûr, qui va continuer de hanter plus longtemps que prévu l’actuel gouvernement…
« L’Unedic ne prévoit pas de vraie baisse du chômage avant 2018 »… dans le supplément éco du Figaro. « La baisse du chômage revue à la baisse » dans l’Opinion ou encore « le chômage ne devrait quasiment pas diminuer d’ici à 2017 » dans les Echos…
D’après les prévisions de l’Unedic, donc… (Unedic donc, ça sonne bien non ?)… pardon… « d’après ses prévisions, le nombre de chômeurs de catégorie A baissera de 25 000 personnes cette année, et 26 000 l’an prochain, rapporte le Figaro. L’amélioration cumulée de ces deux exercices ne compenserait même pas les 90 000 nouveaux chômeurs enregistrés en 2015. »
« Si les experts ont revu leurs prévisions, c’est parce que les anticipations de croissance établies sont aujourd’hui moins favorables, explique Fanny GUINOCHET dans l’Opinion : la croissance ne devrait pas dépasser 1,4% en 2016, et 1,5 en 2017, selon le consensus des économistes. Insuffisant pour générer les créations d’emploi nécessaires. »
Et, conséquence directe de cette « baisse de la baisse »… « la dette de l’Unedic s’élèverait dès lors à 30 milliards fin 2016, puis 33,6 milliards fin 2017. Des niveaux sans précédent, qui vont accroître la pression sur les négociateurs de la prochaine convention »… alors que, comme vous avez pu l’entendre tout au long de ces matins, les négociations avec les syndicats s’annoncent déjà particulièrement tendues…
Bon vous allez quand même nous parler de The Revenant et de Di CAPRIO ?
Oui bon d’accord… il est partout… mais alors… partout… tenez…
Couv de Libé… Couv du Monde… couv du Fig… pleine Une du Parisien avec le dossier du jour et la première double page… vous ne pourrez pas y couper…
The REVENANT… le nouveau film d’Alejandro IÑARRITU, réalisateur de l’excellent 21 grammes ou du plus dispensable Birdman… qui narre les aventures d’un trappeur, laissé pour mort dans la steppe hivernale, et qui va revenir animé par un désir de vengeance ultra belliqueux, ce qui lui vaudra, entre autres, des démêlés avec un ours pour le moins acariâtre… The Revenant, si on en croit la presse ce matin, est un chef d’œuvre, Di CAPRIO mérite l’Oscar… « Immense Di CAPRIO »… « le combat épique de Di CAPRIO » « Di CAPRIO vengeur crépusculaire »… « Di CAPRIO l’Oscar à tout prix »…
Perso, j’aime assez bien le « Transe avec les ours » du Monde… et surtout, le « trappeur de rien » dans Libération… qui est le seul journal très critique et pas du tout emballé par le film ce matin, sous la plume de Julien GESTER… The Revenant serait-il pour le comédien « le rôle à oscar de trop » demande le journaliste ?
Je vous livre un bout de la critique… « The Revenant, c’est le manuel des Castor Juniors mis en images grand style par un épigone de TARKOVSKI et le chef op de Terrence MALICK, saupoudré d’un peu de démesure à la Werner HERZOG. »
Avec ça, Di CAPRIO, à défaut de mourir de froid, est bien rhabillé pour l’hiver.
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