Où trouver du réconfort : dans la suppressions des notes d'évaluation au collège ? Dans le revirement de François BAROIN sur la politique économique du gouvernement ? Dans les résultats du programme de l'ONU pour réduire la misère et les inégalités dans le monde ? Ou dans le sourire croisé de Claire CHAZAL et François FILLON ?
Je sais pas ce que vous en pensez, vous, mais moi je les trouve dures ces semaines… cette époque, pourrait-on dire ; ces dizaines de milliers de gens qui fuient les guerres, qui fuient les bombes et les tueries pour se retrouver devant des barrières de barbelé hissées à la va-vite… cette époque où une journaliste fait un croche patte à un réfugié qui fuit la police avec son enfant dans les bras… ces images d’enfant noyé sur la plage, d’enfants en larmes et en sang dans la cohue dans les gares ou dans des campements… et la conviction qui poisse comme une mauvaise mélasse que si l’extrême droite n’est pas au pouvoir, son idéologie, elle, a déjà emporté la bataille.

Et oui, elles sont dures ces semaines Guillaume… si vous ajoutez à ça la mort de Guy BEART, le départ de Claire CHAZAL, l’offensive soudaine de l’automne, la pluie en continu, sans compter Hélène DELYE qui vient nous agiter sous le nez des photos d’ours polaire famélique dépérissant à cause du réchauffement climatique, il ne manquerait plus que Matthieu CONQUET nous fasse une réédition d’un coffret intégral de Léo FERRE ou BARBARA et c’est tout le week-end qui est FOU-TU…
Ce matin, je suis donc parti en quête de consolation dans la presse, tâche ardue s’il en est…
Et la consolation, elle aurait pu venir de la fin du zéro pointé, de la réforme de la notation au collège voulue par la ministre de l’éducation nationale, une « évaluation bienveillante, une école plus ludique, un collège moins ennuyeux » liste Laurence de CHARRETTE dans l’édito du FIGARO ; « plus de note de 0 à 20, jugées traumatisantes pour les moins bons » écrit Michel BASI dans l’Eclair des Pyrénées.
Las… c’est pour mieux railler cette expérimentation – qui portera non pas sur les disciplines, comme les maths, le français ou la physique chimie, faut-il le préciser, mais sur une évaluation globale des compétences - « Dramatique contresens ! estime Laurence de CHARRETTE. Cette école, qui croit bannir l’échec scolaire en supprimant les notes et lutter contre la sélection en décrétant qu’elle n’existe pas finira par priver les élèves – les plus démunis en particulier – de la réussite qu’elle prétend offrir à tous. »
Je me suis alors rabattu sur l’édito de Laurent JOFFRIN dans Libération, édito intitulé « Comique ! » et qui commence ainsi : « L’affaire est franchement une farce ». Il y est question du revirement de la droite, et de François BAROIN en tête, président de l’Association des Maires de France, et qui « trouve des accents dignes de SUD et de la CGT pour dénoncer les efforts demandés » par le gouvernement aux collectivités locales… revirement comique, donc, lorsque la droite exige du gouvernement « à son de trompe des économies à peu près doubles de celles que prévoit l’équipe VALLS ».
Et puis bon, je dois être mauvais public parce que ça ne m’a pas franchement fait rire. Ni franchement consolé.
Et c’est de façon assez contre-intuitive dans Les Echos que vous avez trouvé du réconfort ce matin…
Absolument, dans la chronique d’Eric LE BOUCHER précisément, intitulée « Tout va de plus en plus mal ? Rien n’est plus faux ».
Une chronique qui va à rebrousse poil de la défiance envers les super-institutions comme l’ONU, qui fête ses 70 ans, et à propos de laquelle le Secrétaire Général, Ban KI MOON, disait début août : « nous sommes en train d’imprimer une trajectoire durable à notre monde, qui garantira un avenir meilleur pour notre planète et tous ses habitants ». Une déclaration qui, selon Eric LE BOUCHER, faisait rire il y a 20 ans, hausser les épaules il y a 10 ans et laisse aujourd’hui tout le monde indifférent.
Sauf que… sur les 17 objectifs pour un développement durable, fixés par l’ONU pour l’horizon 2015, eh bien un grand nombre ont été atteints. Je vous laisse juger :
Réduire de moitié la proportion de personnes vivant dans une extrême pauvreté ? Objectif atteint il y a 5 ans. En 1990, la moitié de la population des pays en développement vivait avec 1 dollars 24 par jour. Cette proportion est tombée aujourd’hui à 14%.
Idem pour la faim et l’eau. La proportion de personnes sous-alimentées a baissé de moitié depuis 1990. Le taux de scolarisation en primaire est aujourd’hui de 91%, l’alphabétisation des 15/24 ans est passé de 83 à 91%, la mortalité infantile a diminué de moitié, de 13 millions en 1990 à 6 millions aujourd’hui.
Bref, le monde, quelque soit l’image que nous en renvoie notre société hyperconnectée, va mieux aujourd’hui qu’hier. Et ce n’est pas le moindre des réconforts.
Pour finir, rien de tel qu’un sourire
Et oui, visage apaisé, pose de trois quart, petit sourire complice et mutin, la pose est quasiment la même en miroir à la une de deux hebdomadaires… ensuite, à vous de choisir votre genre de beauté.
A ma gauche, Claire CHAZAL veste en cuir t-shirt blanc dans Paris-Match… à ma droite, François FILLON costume bleu nuit, œil pétillant dans le FIGARO Magazine. « Il se relance pour 2017 » nous assure-t-on, alors que le message d’espoir pour Claire CHAZAL vient de Patrick POIVRE D’ARVOR, son ancien collègue, son ancien compagnon, et frère de qui vous savez, qui lui tend la main « rejoins-nous chez les saltimbanques » lui enjoint-il !
Parce que voilà ce que nous sommes tous ici, autour de cette table… des saltimbanques !
Et si tout cela, si ce statut d’amuseur public ne vous réconforte pas encore assez ou que vous n’arrivez pas à choisir entre Claire CHAZAL et François FILLON, sachez, comme l’indique Libération, que le 23 septembre prochain est la journée internationale de la bisexualité… si avez ça vous passez pas un bon week-end…
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