

"Que font dix millions de malades ?", c’est la question posée par les chercheuses Anne-Marie Waser et Dominique Lhuilier.
Le journal Sud-Ouest de ce matin rappelle que 10 millions de salariés sont atteints de maladies chroniques, tout en continuant à travailler.
Les chercheuses expliquent, lors d’une interview accordée au quotidien, qu’elles ont mis le focus sur des maladie chroniques considérées comme graves.
Elles se sont penchées sur le VIH, les diabètes, les hépatites et les cancers.
Un premier constat : un des points communs de ces quatre maladies chroniques est qu’elles sont relativement silencieuses du point de vue des symptômes.
Ce sont des examens de routine ou de dépistage qui vont conduire au diagnostic.
La révélation de la maladie se présente alors comme une rupture d’autant plus troublante pour les malades qu’ils prennent conscience qu’ils ont vécu avec cette maladie durant des mois ou des années sans le savoir.
Autre constat important, les effets de ces affections de longue durée sur le travail.
Outre tout un ensemble de désordres physiologiques (infections, allergies, etc) et psychologiques (angoisse, dépression) le point commun dans ces affections est une fatigabilité qui se traduit par une variation des capacités productives.
Anne-Marie Waser et Dominique Lhuillier préconisent l’urgence d’humaniser le travail.
Car ce changement semble pouvoir s’opérer sans renoncer aux exigences de productivité.
Pour ce faire, "il apparaît indispensable que ceux qui font le travail, et pas seulement l’encadrement, puissent participer aux décisions organisationnelles sur « comment » on fait le travail".
Leur ouvrage " Que font les 10 millions de malades ? Vivre et travailler avec une maladie chronique" a été publié chez Érès.
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