'Ce matin, dans la presse, ça navigue entre désaccord et nécessité de synthèse…'
Et ça commence par un long portrait dans Le Point. Un portrait d’Emmanuel Macron. Celui qui incarne non pas le désaccord au gouvernement mais disons la « disruption » vous savez, ce mot à la mode qui tient à la fois de l’innovation, de la destruction et de la remise en cause des repères… « Macron, et pourquoi pas lui ? », c’est la Une de l’hebdomadaire avec ce sous-titre : « Comment il veut casser le système ». Le ministre de l’économie fait l’objet d’un article de 7 pages signées Anna Cabana.Qui écrit qu’il « promet d’être l’énigme politique de 2016 ». « On ne dénombre plus ces messieurs, puissants de préférence, que charment la clarté de Macron et sa manière attentive, joueuse, joyeuse, intense, de solliciter leur avis (…). Ils se demandent : et si c’était lui ? ». Sous-entendu pour 2017. Ou pour plus tard. Ou pour ailleurs, d’ailleurs. Le Point rappelle ses déclarations « odieuses aux oreilles socialistes, sur les 35 heures, les jeunes qui devraient avoir envie de devenir milliardaires, ou le statut des fonctionnaires »… « Macron est macroniste », dit Anna Cabana. « Une sorte de génération politique spontanée qui ne revendique aucune filiation idéologique ». Le député socialiste Malek Boutih déclare : « L’image qu’il construit ressemble à un personnage de téléréalité : tout est immédiat et en direct. Il est un contrepoint à la nostalgie du pays, puisqu’il ne s’inscrit dans rien du passé. Et il pense qu’avec un smartphone dans la poche, il n’a plus besoin des élections et des partis ». A-t-il néanmoins des aïeux ? « Macron a pris l’espace politique de Dominique Strauss-Kahn », continue Boutih. Et la journaliste du Point complète : « L’autre ancêtre du ministre de l’économie, c’est Valéry Giscard d’Estaing ». Et elle ajoute plus loin : « Le 3e et dernier des aïeux de Macron, c’est Jean-Jacques Servan Schreiber. L’affaissement idéologique d’aujourd’hui offre un espace plus large à Macron qu’au fondateur de l’Express »… Un ministre ajoute que : « jamais il n’y a eu dans le pays un tel refus des partis et des hommes (…) La gauche est social-crispée et la droite court après le FN. Or les Français veulent du social-réformisme. Sa fonction obligeant Valls au compromis, Macron est le seul à incarner cette espérance ». « C’est quelqu’un avec qui je pourrais avoir des discussions fructueuses », dit François Bayrou. « Mais il est un peu trop à droite pour moi », ajoute-t-il avec un sourire en coin qu’on devine. « Il est plus libéral que moi ». Et travailler avec lui ?, demande la journaliste du Point : « Evidemment », répond Bayrou. « Mais il faut qu’il vive de longues années qui ramèneront sa tête au volume capable de passer une porte. Il est dans la phase par laquelle on est tous passés : la phase des vapeurs du pouvoir ». Celle qui, rappelle le Point, lui a fait comparer dans la presse sa réforme sur les autocars au « lait que Pierre Mendès-France a imposé dans les écoles pour lutter contre la dénutrition dans les années 50 »… Emmanuel Macron, une enquête donc à lire dans Le Point dès aujourd’hui…
'La synthèse nécessaire… Sur la question Corse cette fois… ?'
La Croix analyse la question Corse au regard des différentes doctrines socialistes face au statut de l’île. Et cela, à l’occasion de la visite hier en Corse du ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve. « Les gouvernements de gauche ont toujours oscillé entre l’attachement jacobin aux principes de la République française et l’idée d’un statut particulier du fait de l’insularité », écrit La Croix. Plusieurs lois, en 1982, 1991 et 2002 ont acté sous des gouvernements de gauche un approfondissement du particularisme Corse, rappelle l’article signé Laurent de Boissieu. Quitte à provoquer des remous du côté de la gauche jacobine.« On prétend rompre avec l’uniformité. On rompt en réalité avec l’égalité », déclarait par exemple en 2000 Jean-Pierre Chevènement. Et la situation aujourd’hui est inédite : « D’une part, le gouvernement doit mettre en place le nouveau statut de l’île issu de la réforme territoriale d’août dernier : à compter du 1er janvier 2018, la Corse formera une collectivité unique.Et d’autre part, ce sont désormais les régionalistes, autonomistes et indépendantistes unis, qui dirigent l’actuelle collectivité territoriale ». Et certains d’entre eux « entendent faire du corse une langue officielle aux côtés du français, quoi que proclament la Constitution et le premier ministre ». « La gauche et la Corse, des relations complexes », c’est à lire dans La Croix ce matin. /// A propos de désaccord, il y en a un qui a l’air définitif. C’est celui qui oppose André Théret et le gouvernement. Cet enseignant ardennais à la retraite est âgé de 80 ans.Il est décoré de la Croix de la valeur militaire. André Théret a fait la guerre d’Algérie. Cette décoration, il l’a renvoyée à Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense, le 2 décembre, nous raconte Patricia Joly dans Le Monde daté d’aujourd’hui. « Droit dans son pantalon de velours et sa chemise à carreaux, M. Théret s’inquiète de ‘l’esprit guerrier’ que le gouvernement ‘tente d’insuffler à la société’ à la faveur des attentats de novembre, pour engager le pays dans une guerre qu’il n’a pas les moyens de gagner », lit-on dans l’article. « Les bombardements ne détruiront pas tous les terroristes. Or, exterminer 50 000 hommes de Daech au sol pourrait occasionner la perte de 20 000 hommes en face. Qui est prêt à payer ce prix ? », martèle André Théret. « Il n’a pas reçu de réponse du ministre de la défense », dit Le Monde. « Il n’en attend pas. Pour ses éminents services dans le civil, il s’est vu décerner les Palmes académiques. Et cette distinction lui suffit. »
'Et on finit par un bal ?'
C’est le jour où jamais ! Le Figaro propose une série sur les bals mythiques depuis le début de la semaine. Aujourd’hui, Isabelle Spaak nous raconte l’histoire d’un bal du siècle qui s’est tenu à Venise en septembre 1951. Un bal oriental organisé par le décorateur et mécène Charles de Besteigui. « Mon oncle souhaitait fêter la restauration de son palais vénitien », raconte le neveu Juan de Besteigui. « C’était très exactement une ‘pendaison de crémaillère’ ». Ce soir-là du 3 septembre 1951, « une procession de gondoles glisse en direction du palais Labia (…) Le Tout-Paris, le Tout-Londres, et tout ce qu’Hollywood compte de plus glamour sont costumés, pomponnés et perruqués sur le thème de la Venise de Longhi et de Casanova ». « Dali fait sensation en Fantôme de Venise avec ses bas fluorescents. Dans un dernier caprice, il vient de faire une scène au jeune Pierre Cardin qui n’est pas parvenu à lui dénicher des fourmis pour qu’il puisse en glisser quelques-unes entre le double verre de ses lunettes et effrayer les gens. Jacques Fath, le couturier, a un astre d’or aux rayons gigantesques sur le ventre. Orson Welles est en frac, cape noire, loup noir. »Paul Morand, Jean Cocteau, la peintre Léonor Fini, la comédienne Gene Tierney sont de la fête aussi. Le photographe du bal, c’est Cécil Beaton. Isabelle Spaak dans cette grande page du Figaro décrit aussi cette pyramide humaine de quatre étages « constituée de pompiers déguisés en arlequins ». Et notamment celui « dans les bras duquel on vit Mme Arpels, l’épouse du joaillier, tourbillonner au petit matin ». « Une fois le bal terminé, Charles de Besteigui n’en parla plus jamais », nous dit-on. « Le monde entier le fit pour lui ».
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