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Dans Philosophie Magazine de ce mois-ci, vous trouverez l’intéressante interview du directeur du think-tank Terra Nova, Thierry Pech, avec cette question: comment l’économie collaborative peut-elle donner à tous les travailleurs les moyens de leur autonomie?
D’après Thierry Pech, un nouvel idéal d’autonomie au travail ne prendra vraiment consistance qu’en fondant un progressisme neuf qui ne considère plus seulement la condition salariée mais reconnait et protège les individus en quête d’indépendance professionnelle.
Il rappelle que la figure de l’entrepreneur est associée à l’autonomie, à la réalisation de soi par le travail, voire au gouvernement de soi-même.
L’entreprise, en revanche, apparait souvent, dit-il, comme un collectif hiérarchisé qui bride votre désir d’autonomie et fait parfois disparaitre le produit de votre travail.
Le directeur de Terra Nova remarque qu’en France, le chômage de masse ininterrompu depuis quarante ans a créé un rapport de force favorable aux employeurs qui auraient entretenu une certaine paresse managériale.
Questionné sur les principes de ce nouveau progressisme qu’il prône, Thierry Pech, affirme qu’il s’agit d’établir des priorités dans la lutte contre les inégalités, car, selon lui, la suprême inégalité concerne le rapport à l’avenir : c’est-à-dire, l’inégalité des chances, des opportunités, de la possibilité d’exercer une liberté de choix dans la conduite de sa vie.
"Le scandale, c’est d’être assigné dès l’âge de 16 ou 17 ans à un destin social par manque de capital culturel, symbolique, économique", déplore Thierry Pech.
Pour échapper à une société de confrontation entre "réactifs et créatifs", il défend la construction des sécurités sociales centrées sur le renforcement des individus, l’éducation, l’accès permanent, en tout lieu et pour tout le monde au savoir, à la connaissance, à la formation.
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