Une salle des machines consacrée aux amants. Michel Zink nous parlera de Tristan et Iseut, dont le destin amoureux et tragique hante toute la tradition littéraire européenne. Nous serons aussi en compagnie d’un couple d’amants originaire de la Péninsule arabique, grâce à la traductrice Leili Anvar.
- Leili Anvar Chercheuse, traductrice
- Michel Zink Historien médiéviste, ancien professeur à la Sorbonne et au Collège de France, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et de l’Académie française
Comme l’écrit Lamartine dans ses Méditations poétiques : "Adieu ! mot qu’une larme humecte sur la lèvre ; Mot qui finit la joie et qui tranche l’amour ; Mot par qui le départ de délices nous sèvre ; Mot que l’éternité doit effacer un jour !"
Les invités du jour
Mathias Enard reçoit le médiéviste Michel Zink et la chercheuse et traductrice Leïli Anvar.
Le destin amoureux de Tristan et Iseut, entretien avec Michel Zink
Michel Zink est spécialiste de littérature médiévale, professeur émérite au Collège de France, membre de l’Académie française et éditeur de Rutebeuf. Tristan et Iseut : un remède à l'amour paraît aux éditions Stock. Michel Zink évoque les deux versions principales de l'histoire et le rôle du philtre d'amour ; la version de Béroul et du poète allemand Eilhart d'Oberg et celle de Thomas d'Angleterre et Gottfried de Strasbourg dans laquelle le philtre agit pour la vie "ceci comme un symbole de l'amour". Michel Zink précise "le jour où le philtre cesse d'agir, ils ne devraient plus s'aimer, or, ils continuent à s'aimer. Et c'est cela qui est magnifique parce qu'ils ne s'aiment plus de la même façon. Tant que le philtre agissait, il s'aimait chacun pour soi et ne pouvait pas se séparer, chacun pensait à lui-même. A l'instant où le philtre cesse d'agir, ils ont appris à s'aimer. Mais ils s'aiment chacun pour l'autre et ils trouvent la force de se séparer ; et c'est une des beautés de l'histoire."
Lyrisme amoureux, entretien avec Leili Anvar
Leili Anvar est spécialiste de littérature persane classique et traductrice, enseignante à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Cet automne est paru aux éditions Diane de Selliers Leyli et Majnûn. Il s'agit de la traduction du roman en vers de Djâmi, auteur persan du XVème, consacré à ce couple mythique des littératures arabes puis persanes, le fou Majnûn et son amante Leyli. Le récit est accompagné de reproduction de miniatures persanes, iconographie rassemblée autour de la traduction de Leili Anvar. Leili Anvar retrace le parcours du poète Majnûn qui va braver cet interdit "puisqu'il va chanter son amour pour Leyli et ce faisant, il va la perdre pour toujours. Il est possédé, il y a des scènes dans lesquelles on voit qu'il ne peut pas renoncer à cet amour." Leili Anvar évoque la puissance de la poésie et le corpus lyrique autour de ce roman.
Un caillou dans les poches
À mi-parcours entre l’élégie et la correspondance amoureuse, Les Héroïdes d’Ovide sont un texte unique de la littérature latine - des lettres en vers que des amoureuses adressent à leurs amants. En imaginant le dialogue entre des figures mythologiques, Ovide poursuit son exploration poétique de l’amour sous toutes ses formes. Traduites par Danièle Robert, Les Héroïdes d’Ovide reparaissent dans la collection Babel. Voici comment Briséis, la reine de Lyrnessos, réduite par Achille en esclavage comme butin de guerre, s’adresse à son maître. C’est l’enlèvement de Briséis par Agamemnon qui, au début de l’Iliade, a déclenché la fameuse colère d’Achille.
Le Transmetteur de Nicolas Geibel, auteur de Cité paru aux éditions Julliard
Message de Nicolas Geibel
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"Julien attrape le volant d'une main et le tire vers lui. La voiture fait une embardée, des klaxons, le crissement des pneus, une autre voiture, une tâche rouge baveuse, surgit tout près d'eux et disparaît. -"As-tu reçu d'autres ordres que moi, Pierre ?" -"Je peux pas te répondre, tu as tué un homme Pierre". Pierre fait lentement Non de la tête. "Je n'ai pas tué un homme, j'ai tué une vermine". Après le premier tir, Pierre a remis le canon brûlant sur la tempe. La flaque de sang s'étend jusqu'à ses baskets."
Générique
Archives diffusées
- L'historien médiéviste Mario Roques évoque le roman de Tristan et Iseut, 1950.
- André Miquel, professeur émérite au Collège de France raconte le mythe de Majnoun et Leyla, France Culture, 1983.
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