Entretien avec Monica Ojeda et Stéphane Vanderhaeghe

Espace urbain
Espace urbain ©Getty - Colors Hunter
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Une salle des machines aujourd’hui toute remplie d’effroi, avec tout d’abord, la romancière équatorienne Monica Ojeda, dont le roman glaçant "Mâchoires" paraît aux éditons Gallimard puis c'est Stéphane Vanderhaegue, auteur du roman P.R.O.T.O.C.O.L. paru aux éditions Quidam qui sera invité.

Avec
  • Monica Ojeda Romancière, poétesse
  • Stéphane Vanderhaeghe écrivain

Comme l'écrit François Mauriac dans La Province : "Le monde sert à cela surtout : il nous surveille : nous oblige à nous tenir sur nos gardes. Il nous détourne de nous-mêmes, nous divertit."

Obession et passion, entretien avec Monica Ojeda

La poétesse, romancière et nouvelliste équatorienne Monica Ojeda publie Mâchoires aux éditions Gallimard ; le roman est traduit de l'espagnol par Alba-Marina Escalon. Le roman commence alors qu'une jeune femme, Fernanda, est pieds et poings liés dans une cabane, on découvre qu’elle a été enlevée par Clara, sa professeure de français. Le roman évoque des passions entre femmes. Monica Ojeda revient sur le processus d'écriture : "au moment où j'écris, j'explore les chemins et les possibilités que m'offre l'écriture, et je travaille aussi avec des intuitions". L'autrice ajoute "tout ce qui a de la force nous rapproche d'une certaine façon, de lieux où il existe une douleur, où l'on peut faire du mal à l'autre ou à soi, et il y a quelque chose dans cette zone obscure qui m'intéresse, dans cet espace qui nous mène peut-être à tomber dans l'abîme ; c'est aussi un sujet plein de compromissions".

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-interprétation depuis l'espagnol assurée par Paloma Goulemot-

Roman des marges, entretien avec Stéphane Vanderhaeghe

Stéphane Vanderhaeghe, romancier et traducteur publie P.R.O.T.O.C.O.L. aux éditions Quidam. Stéphane Vanderhaeghe revient à l'origine du projet et précise ce désir d'écrire un livre à la deuxième personne du singulier et de mesurer l'impact de cette écriture protocolaire. Dans cette ville de fiction, le romancier explore le huis-clos et chaque personnage incarne un point de vue. L'auteur développe "ce n'est pas vraiment une société totalitaire, ni non plus un monde dystopique. Cette société dont le destin semble figé, dont les destinées politiques et sociales, semblent verrouillées ; quelle marge -au sens de retrait- peut-on encore se forer dans une société comme celle-là ?"

Un caillou dans les poches

Joseph Kessel est un des grands auteurs français du XXème siècle. Aventurier, journaliste, grand reporter, soldat, romancier, disparu en 1979, son œuvre raconte ce siècle qu’il a parcouru de part en part, depuis les champs de bataille de la première guerre mondiale, la révolution russe, la deuxième guerre, la résistance, le Proche-Orient… C’est l’Afghanistan, où il se rend régulièrement à partir de 1956, qui va lui inspirer un de ses chefs d’œuvres, Les Cavaliers : roman de l’excès, du dépassement de soi et du voyage, publié en 1967, Les cavaliers se centrent sur le jeu du Bouzkachi, genre de jeu de polo où la balle serait remplacée par une chèvre décapitée que se disputent les cavaliers.

Le transmetteur de Lionel Destremeau, auteur de Gueules d'ombres paru aux éditions la Manufacture de livres

Message de Lionel Destremeau

1 min

"La salle des machines, c'est aussi, bien sûr, le cabinet de curiosités de la création, étrange machine cérébrale qui active la main vers le stylo ou le clavier. Et s'il faut laisser un message, peut-être serait-ce quelques interrogations lâchées là, comme dans une bouteille à la mer, jetée depuis un hublot obscur par un matelot-mécanicien-écrivain affairé à huiler et surveiller les moteurs qui entraînent une hélice. L'hélice de l'écriture, qui est parfois particulière, un vieux roman laissé dans un tiroir 20 ans durant et qui prend soudain la lumière".

Générique

Archives diffusées

  • Michel Foucault parle de douleur et terreur en 1963 à la Radio Diffusion Française
  • extrait du 4ème épisode de la série Le Prisonnier, de 1967, écrite et interprétée par Patrick McGoohan, doublé en français par le comédien Jacques Thébault

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