Une salle des machines consacrée aux livres, à ceux qui les déménagent et ceux qui les écrivent ; entretien avec Olivier Rolin pour son récit "Vider les lieux" paru aux éditions Gallimard. Puis c'est Sally Bonn qui évoquera son enquête "Écrire, écrire, écrire" parue aux éditions Arléa.
- Olivier Rolin Écrivain
- Sally Bonn Maître de conférence en esthétique à l’Université Picardie Jules Verne, auteure, critique d’art et commissaire d’exposition.
Comme le dit Georges Bataille dans L’Expérience intérieure : "Je traîne en moi comme un fardeau le souci d'écrire ce livre. En vérité je suis agi. Même si rien, absolument, ne répondait à l'idée que j'ai de lecteurs nécessaires, l'idée seule agirait en moi".
Les invités du jour
Mathias Enard reçoit le romancier Olivier Rolin puis l'essayiste et spécialiste d’histoire de l'art Sally Bonn.
Mémoires en fragment, entretien avec Olivier Rolin
Vider les lieux d'Olivier Rolin paraît aux éditions Gallimard. Ce récit comme un écho à Extérieur monde paru en 2019. Olivier Rolin cite l'expression d'Henri Michaux "moi est un mouvement de foule" pour évoquer ce "moi éclaté" et ce projet de fragments autobiographiques. A partir d'une injonction à quitter l'appartement qu'il occupait rue de l'Odéon depuis 37 ans, l'auteur revient sur les figures historiques, les paysages littéraires ainsi que sur les histoires qui ont peuplés ce lieu. A partir des carnets retrouvés de son oncle, Olivier Rolin évoque ses engagements et ses choix "quand j'étais très militant, je me souvenais de cela et que finalement, oui, les déterminismes sociaux ne sont pas si puissants que la liberté ne puisse les contrarier".
Le geste d'écrire, entretien avec Sally Bonn
Écrire, écrire, écrire de Sally Bonn paraît aux éditions Arléa, une enquête sur l'écriture comme champ artistique. Cet essai propose de retrouver les traces et d'observer les rituels d'écriture. Sally Bonn évoque l'art d'écrire et ce geste de déposer, elle ajoute "je regarde les mots, puis ils se mettent à tourner tout seuls. Et c'est peut-être ça, l'écriture comme suite de gestes". Sally Bonn décrit la physiologie de l'écriture et l'expérience d'écriture de l'écrivain Robert Walser.
Un caillou dans les poches
Abdellatif Laâbi n’est pas seulement un grand poète marocain, fondateur de la revue Souffles, romancier et dramaturge, c’est aussi un traducteur exceptionnel - il a beaucoup traduit de poésie arabe en français et, plus précisément, de poésie palestinienne : Mahmoud Darwich ou Samih al-Qâssim, par exemple. La collection Points Poésie publie ces jours-ci une nouvelle anthologie de la poésie palestinienne d’aujourd’hui, avec des textes traduits et choisis par Abdellatif Laâbi - anthologie de poétesses et de poètes palestiniens qui ont commencé à publier au début du XXIème siècle - une nouvelle génération de poètes, comme Rola Sirhan, née en 1978, autrice de cette Rhapsodie, traduite par Abdellatif Laâbi, extraite de l’Anthologie de la poésie palestinienne d’aujourd’hui.
Le transmetteur de Patrick Martinez, auteur de Ligne de basse publié aux éditions Alma
Message de Patrick Martinez
2 min
"Il écrase dans un cendrier sa cigarette, passe une main dans ses cheveux, puis s’assied au piano. L’air est doux, épais, vaporeux. On entend à travers les vitres le chuintement du passage d’un bus non loin sur le boulevard. Il s’est donné la peine de retrousser jusqu’aux bras les manches de sa chemise noire au col déboutonné. Il n’y a personne au bar, le long du comptoir coudé, en zinc. Il est encore trop tôt, le jour ne fait que pâlir. Derrière lui la salle est hérissée des pieds plus ou moins éraflés des chaises qu’on a dû pour laver le sol carrelé retourner sur les tables."
Générique
Archives diffusées
- La libraire Adrienne Monnier raconte les débuts de James Joyce
- L'écrivain Pierre Bergounioux au micro d’Elise Gruau en 2018
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Réalisation