Brutalisme de l'anthropocène

Décor du film Black Panther
Décor du film Black Panther
Décor du film Black Panther
Décor du film Black Panther
Publicité

Dans un nouvel essai dense et ambitieux, le grand penseur Achille Mbembe poursuit sa réflexion sur le devenir africain d'un monde brutalisé dans lequel désormais triomphent les forgerons. Il est rejoint en seconde partie par la romancière et sociologue Kaoutar Harchi.

Avec
  • Kaoutar Harchi Sociologue, romancière
  • Achille Mbembe Enseignant d’histoire et de sciences politiques à l’université sud-africaine Witwatersrand de Johannesburg
  • Sylvain Bourmeau Journaliste, professeur associé à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur du journal AOC et producteur de l'émission "La Suite dans les idées" sur France Culture

Brutalisme. Le mot renvoie spontanément à un courant architectural rendu célèbre pour son usage efficace du béton brut. En choisissant de le prendre pour titre de son nouveau livre, Achille Mbembe en propose une autre acception, qui toutefois lui fait écho tant architecture, politique, verticalité et matérialité habitent sa pensée.

Brutalisme (La Découverte, 2020) est un essai original, ambitieux, un livre de l'urgence qui sait prendre le temps long en considération pour faire face à toutes les grandes questions du moment.

Publicité

Achille Mbembe : 

Dans "Brutalisme", le rapport à l'architecture est évident pour moi : je voulais donner un nom aux expériences qui sont les nôtres, à cette convergence étroite entre la raison politique, les logiques technologiques neuves et la sorte de violence dont les corps, les nerfs et la nature sont la cible, sur cette planète en pleine combustion. C'est à ce moment inédit que le terme "brutalisme" répond.

Où en sommes-nous ? Je veux dire tous ensemble, sur cette planète, qu'il faut qu'on partage. Qu'en est-il du projet de l'humanité comme humanité libre ? En Afrique, nous ne pouvons nous permettre le luxe du catastrophisme, parce que nous avons fait l'expérience de la catastrophe depuis très longtemps. Et néanmoins, nous sommes toujours là. Le fait que nous soyons toujours là devrait être l'objet, non pas d'un étonnement, mais d'une nouvelle pensée critique."

En 2000, j'ai écrit un livre, La Postcolonie, qui s'efforçait de penser la persistance de la tyrannie. Mais j'ai pu réviser ma posture de départ : ce que je croyais être spécifique à l'Afrique, en fait est partagé de façon assez diverse ici ou là. Et j'ai fini par comprendre que l'Afrique était un laboratoire, parmi plusieurs autres, de ce qui se passait dans le monde aujourd'hui. 

En seconde partie d'émission, l'écrivaine et sociologue Kaoutar Harchi nous rejoindra.

La Grande table (2ème partie)
34 min
L'Invité des Matins
14 min

L'équipe