Les discours politiques sur la délinquance juvénile se sont nettement durcis depuis une vingtaine d'année. Qu'en est-il de la réalité de la mise en œuvre de la politique de protection judiciaire de la jeunesse ? Le sociologue Nicolas Sallée a mené l'enquête.
- Nicolas SALLEE
- Sylvain Bourmeau Journaliste, professeur associé à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur du journal AOC et producteur de l'émission "La Suite dans les idées" sur France Culture
En 2012, quelques mois avant l’élection de François Hollande à l’Elysée, l’ancien ministre de l’Intérieur Pierre Joxe publiait un essai de salubrité publique contre les évolutions récentes vers le tout punitif de la justice des mineurs. Devenu avocat spécialisé dans la défense des enfants, l’ancien membre du Conseil constitutionnel, ancien président de la Cour des comptes, grande figure morale de la gauche, faisait entendre une voix ultra-minoritaire depuis le tournant sécuritaire du pays tout entier ou presque. Quatre ans plus tard, la gauche ne semble toujours pas avoir entendu le réquisitoire sévère de Pierre Joxe et les discours sécuritaires n’ont fait que s’amplifier. Qu’en est-il sur le terrain, dans la réalité quotidienne de ceux qui ont en charge ce qu’on appelle en France la protection judiciaire de la jeunesse et comment analyser ces évolutions dans le cadre d’une perspective historique plus longue : voilà les deux questions auxquelles répond Nicolas Sallée, professeur de sociologie à l'Université de Montréal et auteur de Eduquer sous contrainte, une sociologie de la justice des mineurs.
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