

Aussi étonnant que cela paraisse, aucun ouvrage n'avait jusqu'alors proposé une histoire de l'anti-intellectualisme en France. Lacune admirablement réparée par le livre majeur aussi dense que subtil de Sarah Al-Matary, « La Haine des clercs ». Elle est rejointe en deuxième partie par Lionel Ruffel.
- Lionel Ruffel Professeur de littérature générale et comparée et de création littéraire à l'Université Paris 8 et membre de l'Institut Universitaire de France
- Sarah Al-Matary maîtresse de conférences en littérature à l'université Lyon 2, membre de l'Institut universitaire de France et du laboratoire IHRIM
- Sylvain Bourmeau Journaliste, professeur associé à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et directeur du journal AOC et producteur de l'émission "La Suite dans les idées" sur France Culture
Depuis d’assez longues années déjà « intello » est devenu une insulte dans les cours de récré… Depuis d’assez longues années aussi, certains segments de la population sont désignées de manière péjorative par le terme « bobo », manière d’indiquer que ceux ainsi visés, détenteurs d’un capital culturel assez conséquent sans être totalement dépourvus, loin s’en faut pour certains, de capital économique, font toujours primer le premier sur le second, ce qui ne laisse d’étonner ceux qui raisonnent – mal – en termes d’homo œconomicus. L’intello des cours de récré comme le bobo, lancés pour dénigrer, n’auraient pu être rendu possible sans que s’installe, très profondément, et à mesure même que l’éducation progressait en se massifiant, ce qu’il faut bien appeler de l’anti-intellectualisme. Mais pour comprendre cet anti-intellectualisme généralisé sans doute convient-il de saisir ses origines intellectuelles. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître c’est bien au cœur de l’univers intellectuel que s’est forgé au cours des XIXe et XXe siècle l’anti-intellectualisme. C’est cette enquête historique qu’a mené Sarah Al-Matary. Elle est aujourd’hui en direct du Salon du Livre, l’invitée de La Suite dans les Idées. Elle est rejointe en seconde partie par Lionel Ruffel, qui fait paraître Trompe-la-mort (Verdier).
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Réalisation