La justice des mineurs au tamis de l'intersectionnalité

Née au sein de mouvements sociaux noirs et latino-américains, avant d’être théorisée en 1989 par Kimberley Crenshaw dans un article fondateur, la notion d’intersectionnalité se retrouve ces temps-ci en France sous les feux croisés de critiques politiques et académiques. Pour tenter d’en apprécier tout le potentiel, notamment sa capacité à rendre visible des mécanismes sociaux complexes, sans doute convient-il de se placer, loin des débats spéculatifs, sur le terrain. C’est cette précieuse opportunité que nous offre la parution d’un livre important consacré à la justice des mineurs, à la manière dont ces actes d’Etats produits par des juges et des tribunaux ne peuvent s’analyser sociologiquement qu’en prenant simultanément en considération le genre, la race, la classe et l’âge des personnes concernées. « Adolescences sous contrôle » c’est le titre de cette enquête d’Arthur Vuattoux, qui est cette semaine l’invité de La Suite dans les Idées. Il sera rejoint pour la seconde partie de l’émission par l’artiste Sara Sadik qui, avec les jeunes d’un centre éducatif fermé, a récemment produit le film Carnalito Full Option pour l’exposition Manifesta 13 qui s’est récemment tenue à Marseille.