Au-delà de la seule multiplication des fondations, le rôle croissant de la philanthropie dans la culture permet de penser l'intrication désormais complexe entre public et privé. Auteure d'une enquête originale, la sociologue Anne Monier échange avec le directeur du Jeu de Paume, Quentin Bajac.
- Quentin Bajac Directeur du Jeu de Paume, anvien directeur du département photographie du MoMa
- Anne Monier Docteure en sciences sociales et chercheuse à la chaire Philanthropie de l'Essec
L’ouverture cette semaine de l’impressionnante Collection Pinault à la Bourse de Commerce de Paris quelques mois avant la fermeture pour trois ans au moins du Centre Pompidou voisin offre l’occasion de s’interroger sur les transformations institutionnelles du monde de l’art et de la politique culturelle entendue au sens large, sur le nouvel équilibre ou l’asymétrie qui désormais prévaut entre univers public et privé. Mais raisonner ainsi, en opposant deux institutions que nombre de choses, et plus encore de personnes, rapproche serait pourtant passer à côté de l’essentiel : l’imbrication du public et du privé dans ce secteur, le brouillage d’une frontière autrefois marquée n’ayant plus rien à envier à ce que nombre de sociologues ont déjà eu l’occasion de décrire bien au-delà du monde de la culture, au cœur de l’Etat, jusque et y compris dans ses services les plus régaliens. C’est cette perspective qui, au lieu de penser public et privé simplement face à face, s’efforce de saisir leur intrication complexe que permet aussi d’enrichir l’importante enquête d’Anne Monier sur la philanthropie transnationale. Elle est cette semaine l’invitée de La Suite dans les Idées. Et sera rejointe en seconde partie par le directeur du Jeu de Paume, Quentin Bajac, qui fut auparavant le directeur du département photographie du Moma à New York.
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