Pour comprendre certaines injonctions récurrentes du discours politique contemporain, la philosophe Barbara Stiegler a mené l'enquête aux origines du néolibéralisme, du côté notamment de Walter Lippmann. Elle dialogue en seconde partie avec la romancière Gaëlle Obiégly.
- Gaëlle Obiégly Écrivain
- Sylvain Bourmeau Journaliste, professeur associé à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur du journal AOC et producteur de l'émission "La Suite dans les idées" sur France Culture
- Barbara Stiegler Philosophe française
Ce 21 janvier, soit 226 ans jour pour jour après la décapitation de Louis XVI, c'est à Versailles, capitale du royaume de France jusqu'en 1789, que le président de la République française a choisi de s'adresser à un aréopage de grands chefs d'entreprises multinationales. C'est au château du Roi Soleil donc qu'Emmanuel Macron, dont le livre tenant lieu de programme politique est titré « Révolution », a expliqué à ses hôtes, en plein crise des « gilets jaunes », alors que sur certains ronds-points fleurissent des guillotines en carton pâte, que « si Louis XVI et Marie-Antoinette avaient connu une telle fin c'est parce qu'ils n'avaient pas renoncé à réformer ». Comment comprendre une telle confusion politique ? Comment analyser cette manière de mêler allègrement monarchie et république, réforme et révolution ? Peut-être en s'attelant à la généalogie de l'un des coups de force idéologiques les plus puissants du XXe siècle, celui qui a permis le triomphe hégémonique de ce qu'on appelle, sans toujours le comprendre vraiment, le néolibéralisme. C'est cette enquête qu'a mené la philosophe Barbara Stiegler dans un livre passionant : « Il faut s'adapter », qui prend la forme d'un essai sur ce nouvel impératif politique. Elle sera rejointe en seconde partie par la romancière Gaëlle Obiégly, dont le nouveau livre « Une Chose sérieuse » résonne étonnamment avec ces questions. SB
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