Quand la littérature devient publique : écrivains et prostitution au XIXe siècle

photo de L'Apollonide, un film de Bertrand Bonello
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Au moment où l'édition se transforme radicalement, basculant dans la culture de masse, les écrivains du XIXe siècle, qui aspirent à gagner leur vie par leur plume, se projettent souvent dans leurs œuvres dans des figures de prostituées. Histoire d'une métaphore : la prostitution littéraire.

Avec
  • Eléonore Reverzy Professeure de littérature du XIXe siècle à Paris 3 Sorbonne-Nouvelle
  • Sylvain Bourmeau Journaliste, professeur associé à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur du journal AOC et producteur de l'émission "La Suite dans les idées" sur France Culture

La prostituée est une figure familière de la littérature du XIXe siècle. Sa position sociale en fait un personnage commode pour qui veut décrire la société dans son ensemble, son activité professionnelle permettant aussi à l'auteur d'aborder des thèmes tabous et de montrer en mots les corps. Mais si la prostituée occupe cette place centrale dans la littérature entre 1830 et le début du XXe siècle, c'est qu'elle apparaît aussi comme une métaphore : celle de l'écrivain lui-même, un écrivain devenu au cours du siècle un homme public, un homme face à un public, aussi mystérieux celui-ci demeure t-il. Dans un essai brillant, Eléonore Reverzy met à jour et analyse la puissance de cette métaphore d'une prostitution littéraire pour rendre compte des transformations profondes d'un monde qui passe en quelques décennies des "belles lettres" à cette "littérature générale" comme première manifestation d'une culture de masse. Sylvain Bourmeau

Eléonore Reverzy
Eléonore Reverzy
© Radio France - Sylvain Bourmeau

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