Loin de se réduire aux seuls textes, la littérature apparaît comme un univers fait d'auteurs, d'éditeurs, de lecteurs, de libraires ou de critiques... La rentrée littéraire offre l'occasion pour le professeur à l'université de Lausanne Jérôme Meizoz de rencontrer la littérature en «personne».
- Jérôme Meizoz professeur associé de littérature à l'Université de Lausanne
- Sylvain Bourmeau Journaliste, professeur associé à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et directeur du journal AOC et producteur de l'émission "La Suite dans les idées" sur France Culture
C’est la rentrée. Scolaire, bien sûr, mais aussi, exception culturelle française, la rentrée littéraire. Et, comme chaque année, le rituel fait l’objet d’une attention médiatique détaillée et dûment chiffrée : 560 nouveaux romans ont ainsi été répertoriés dont 363 romans français parmi lesquels 66 premiers romans. La mise en scène du phénomène dans sa globalité s’incarne à la Une de nombreux journaux et magazines dans les figures d’écrivains connus et reconnus, Salman Rushdie offrant cette année fort logiquement le visage du grandécrivain de la rentrée. Des listes sont livrées en pâture aux lecteurs, entre préscience des palmarès à venir, ceux des prix comme ceux des meilleures ventes et tentative performative des critiques d’imposer de forts sincères coups de cœur. Alors forcément certains ricanent, et cela fait aussi partie de la tradition : le marketing aurait triomphé, et le reste ne serait plus que…littérature. Ces grognons des lettres, qui se posent en gardiens d’un temple dont eux seuls s’imaginent qu’un jour il existât, ont même réussi au fil du temps à devenir des personnages aussi ridicules que récurrents de la comédie littéraire d’automne : candidats au titre de best-sellers avec des fastbooks qui dénoncent… la mise en spectacle et en commerce de la littérature. Comme s’il en fut jamais autrement. Car le reste, tout le reste, ce qui entoure depuis toujours le sacro-saint texte, toute cette liturgie et la bimbeloterie des marchands du temple germano-pratin, n’a précisément d’autre nom que littérature. Et La Légende, le merveilleux roman que Philippe Vasset publie en cette rentrée est là pour nous le rappeler.
C’est aussi ce que nous rappelle avec force et précision le professeur de littérature à l’Université de Lausanne Jérôme Meizoz avec La Littérature en «personne», un essai important paru à la veille de l’été. Il est aujourd’hui le premier invité de la 18e saison de La Suite dans les Idées.
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