Vous voulez savoir si vous êtes riche, voire très riche ? Calculez votre empreinte carbone.
Il y a quelques jours, l’ ONG caritative Oxfam publiait une étude retentissante, consacrée aux émissions mondiales de CO2, et à leur répartition très inégalitaire selon les pays et le niveau de revenus des individus. L’accent était mis en particulier sur le fait que les 10% les plus riches de la population mondiale seraient responsables d’un peu plus de la ½ des émissions de dioxyde de carbone ; quant aux 1% les plus riches, ils seraient responsables de 2 fois plus d’émissions que la ½ la plus pauvre de l’humanité.
J’écris ces phrases au conditionnel car j’ai toujours un doute face à de tels résultats, qui tombent un peu trop justes pour être tout à fait crédibles. 10%, 1%, la moitié, deux fois plus…voilà des ordres de grandeur en tout cas très faciles à mémoriser, à défaut d’être très faciles à comprendre.
Mais tel n’est pas mon propos ce matin. Après la publication de cette étude, je me suis posé une question : est-ce que je fais, moi aussi, partie des 10%, voire pire, des 1% ? Plutôt que de solliciter mon gestionnaire de patrimoine, j’ai décidé, pour me faire une idée de ma position sur l’échelle des richesses, de calculer mes émissions de carbone.
D’après Oxfam, l’empreinte moyenne, en France, d’un individu appartenant aux 10% les plus riches est de 17,8 tonnes de CO2 par an (sachant que la moyenne nationale globale est de 11,6 tonnes). Voyons ce que cela donne… *
Ca tombe bien : j’ai ce qu’il faut sous la main. Les éditions Marabout viennent de publier un ouvrage qui propose, via une série de petits tests, de calculer son empreinte personnelle. L’ouvrage s’intitule ‘’Pourquoi les cochons d’Inde vont-ils sauver la planète ?’’, rapport au fait que ces petits rongeurs s’avèrent être des compagnons neutres en carbone, contrairement aux chats qui émettent en moyenne 400 kilos de CO2 par an. Je ne sais pas si je vous ai déjà dit que j’avais un chat à la maison, mais voilà une raison de plus pour ne plus lui adresser la parole : sa présence me coûte déjà 5 points ! (le but, à la fin du test, étant d’avoir le moins de points possible)
J’ai la chance de détester le fromage : 0 consommation, score vierge, mais j’ai le défaut de manger encore de la viande et du poisson : 11 points dans la vue ! Encore que le mode de vie végétarien ne soit guère plus vertueux : je prends 15 points supplémentaires pour appliquer à la lettre le fait de manger au moins 5 fruits et légumes par jour. Si je comprends bien le principe de ce test, le mieux, pour ne pas émettre trop de CO2, c’est de ne pas manger pendant les repas.
Pour info, moins vous faites de sport, moins la planète se réchauffe, ce que Churchill en son temps avait bien compris (‘no sport’ répondait-il quand on lui demandait le secret de sa longévité). Sauf que Churchill n’avait ni smartphone, ni tablette : 12 points de plus !
Je vous passe le détail des autres catégories : les transports (53 points !), le logement, l’habillement…pour arriver, au prix de quelques approximations, au score de 192 points : en dessous des 200 points, c’est-à-dire en dessous de la moyenne des émissions françaises de CO2 : ‘’vous êtes sur la bonne voie’’ me dit le guide Marabout, ‘’pourtant, on dirait qu’il y a encore de la marge.’’ (oui ben, je fais ce que je peux)
Deux sources valant toujours mieux qu’une seule, j’ai répété l’exercice avec le calculateur de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. Cette fois, ce ne sont pas des points qui sont attribués mais directement une estimation de votre production de CO2, en fonction là encore de votre alimentation, de vos modes de transport, de l’âge de votre poste de télévision et des achats de mobilier effectué dans l’année. Pour ma part, j’ai fait l’acquisition d’un nouveau canapé, l’ancien ayant été détruit par les griffes de mon chat (je ne me souviens plus si je vous ai déjà dit que j’avais un chat à la maison).
Vous vous souvenez qu’en moyenne, chaque Français émet 11.6 tonnes de CO2 par an. Mon bilan, selon le calculateur de l’Ademe : 8 tonnes et des poussières. Ca se confirme donc : je ne fais pas partie des 10% d’Oxfam. Il faudra que je pense à envoyer mes résultats de tests à l’administration fiscale (tiens d’ailleurs, et si le taux d’imposition pouvait varier en fonction du bilan carbone de chacun, mais ça, c’est une autre histoire, que je vous raconterai peut-être demain…ou un autre jour)
*pan sur le bec ! un auditeur me signale à juste titre une confusion dans la chronique : les 10% des humains les plus riches sur la planète et les 10% les plus riches des Français ne sont pas les mêmes. Il y a de fortes chances pour qu'une part importante des Français (dont je fais partie) figurent dans la catégorie des 10% des humains les plus riches.
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