Pourquoi la France se lance dans la construction de minis centrales nucléaires ?

Macron SMR
Macron SMR ©AFP - Laurent Cipriani
Macron SMR ©AFP - Laurent Cipriani
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Longtemps, l’innovation en matière nucléaire a eu une nette ligne directrice : toujours plus gros, toujours plus puissant. Mais la nature de cette course technologique est en train de changer.

La tendance est à la minie centrale : les désormais fameux SMR. Trois lettres. Pour small modular reactors. En doux français : petits réacteurs modulaires dans lesquels le Président de la République annoncera que la France investira, mardi prochain. Alors, pourquoi small ou petit ? Parce que ces réacteurs ont une puissance qui oscille entre 25 et 500 mégawatts, en fonction des designs, alors que celle des réacteurs civils que l’on connaît présentement varie entre 900 et 1600 mégawatts. 1600 pour le plus puissant d’entre eux : l’EPR français. Par ailleurs, ils se fondent aussi sur la fission nucléaire, à l’instar des réacteurs "classiques". Alors, quel intérêt ? Eh bien la révolution se loge dans la deuxième lettre : le M, de modulaire. Aurélie Barbaux, grand reporter et responsable des sujets énergie et industrie durable à l’Usine nouvelle, nous explique de quoi il s’agit.

Plus facile, à construire, à produire, à assembler, à déployer dans les zones isolées. Comme le rappelle Aurélie Barbaux, il y a plus de 20 ans que des projets de SMR ont été lancés. Au total, l’Agence internationale de l’énergie atomique en recense plus de 70. En France, l’État développe un SMR depuis 2017. Nuward, c’est son nom. 170 mégawatts, c’est sa puissance. Il devrait un jour - mais pas avant 2035 - remplacer les centrales thermiques fossiles. Toutefois, comment expliquer que la France, pays de l’atome heureux, ne se soit pas engagée plus tôt dans la course ? Alors que la Chine et la Russie, notamment, sont déjà loin.

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Selon ses promoteurs, les SMR auraient aussi la force et la vertu d’être plus sûrs grâce à un mécanisme de sûreté capable de générer un refroidissement sans intervention humaine et avec une quantité d'eau beaucoup plus faible. Toutefois, Aurélie Barbaux nous rappelle qu’il s’agit bien et encore de nucléaire… et que le risque zéro n’existe pas.