Qu'est-ce que raconte la course aux armes hypersoniques ?

Missile chinois DF-17
Missile chinois DF-17 ©AFP - Greg Baker
Missile chinois DF-17 ©AFP - Greg Baker
Missile chinois DF-17 ©AFP - Greg Baker
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Au cœur de l’été, dans le plus grand secret, la Chine a lancé un missile à capacité nucléaire depuis un planeur orbital hypersonique.

C’est une information révélée la semaine dernière, par le Financial Time. Au cœur de l’été, dans le plus grand secret, la Chine a lancé un missile à capacité nucléaire depuis un planeur orbital hypersonique. L’engin a fait le tour de la Terre en orbite basse. Avant de descendre en direction de sa cible. Et de manquer de l’atteindre à plus de 32 kilomètres de distance. Échec balistique. Mais bon technologique.

Un triple avantage 

L’avantage de la technologie qui vient d’être développé est triple. Un : elle est hyper rapide. Elle peut atteindre une vitesse supérieure à cinq fois la vitesse du son : soit plus de 6 000 km/h. Et peut faire le tour de la planète en 90 minutes. Deux : elle est super manœuvrable à très grande vitesse. Et pourrait déjouer les radars. Notamment… les radars américains d’alerte avancée qui couvrent le pôle nord. Trois : l’arme serait capable de survoler le pôle sud. Moins surveillé par les satellites. Alors : ce progrès technologique a surpris l’immense majorité des analystes de la planète. Au premier rang desquels, ceux du Pentagone, qui le juge stupéfiant et inquiétant. Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique et autrice de La Chine en 100 questions paru chez Texto en juin dernier. Elle nous explique l’enjeu et l’ambition qui sous-tendent la démarche occulte du régime chinois.

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La course aux missiles et à la puissance 

Récemment, la course aux missiles hypersoniques a ainsi son point culminant. Les États-Unis n'en sont pas encore dotés. Mais ils y travaillent activement et investissement massivement. Leurs militaires développent notamment un planeur hypersonique, mais son premier test grandeur nature a échoué en avril dernier. Les Russes, aussi, sont engagés dans l’affaire. Récemment, ils sont parvenus, eux, à propulser un missile hypersonique d'un sous-marin. Quant à la Chine, si elle a officiellement démenti le test de cet été. Il est probable qu’elle voulait, et qu’elle avait intérêt, à diffuser l’information. Comme le décrypte Valérie Niquet.

Désormais, les systèmes hypersoniques sont des attributs de la puissance. Symptôme supplémentaire d’une autre transition sous-jacente. Bien analysée, bien commentée, plus documentée. Le retour d’une guerre gelée entre les deux grandes puissances actuelles du monde

Alors cette course technologique pour concevoir l’arme sonique la plus efficace, la plus puissante suscite des incertitudes quant à la soutenabilité budgétaire des investissements qu’elle implique. D’ailleurs, comme le raconte l’excellent blog Lignes de défense. Une rumeur court à Washington : "la fuite dans le FT aurait pour objectif d'inquiéter le Congrès sur le dos des Chinois. Histoire… de doper le financement des programmes US d'engins hypersoniques !"