La grande ville nous asphyxie, nous rêvons souvent de la quitter mais elle continue à nous aimanter.
- Carlos Moreno Professeur à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et directeur scientifique de la Chaire ETI (Entrepreneuriat Territoire Innovation)
Migration urbaine, discours anti-métropolitain, désir de nature, explosion du marché immobilier hors des grandes métropoles… vue de loin, on a le sentiment que la carte démographique de France mute au gré d’un changement de vie généralisé des urbains, réveillés par la pandémie et fatigués de leur mode de vie. La réalité est évidemment plus complexe. Non, l’exode des grandes villes n’a pas encore eu lieu. Et oui, la pandémie a révélé les limites des métropoles, de leur hyper concentration et de leur hyper fonctionnalité.
La grande ville nous asphyxie, nous rêvons souvent de la quitter… mais elle continue à nous aimanter.
A quelques jours de la Journée mondiale de l’habitat (le 4 octobre 2021), nous nous interrogeons sur comment rendre la ville plus vivable, comment replacer l’humain et la qualité de vie au centre de la réflexion et explorons avec son créateur, le concept de la ville du quart d’heure.
Carlos Moreno est un expert des villes et des territoires de demain. Il conseille de nombreuses personnalités politiques et de l’entreprise, en France et dans le monde, notamment la maire de Paris, Anne Hidalgo qui a fait de son concept « la ville du quart d’heure », l’un des points clés de sa campagne de réélection. Il est l’auteur d’un essai intitulé Droit de Cité, de la « ville-monde » à la « ville du quart d’heure » paru aux éditions de l’Observatoire en 2021
C'est surtout la question de la qualité de vie qui se pose, quelque soit la taille de la ville. Nous sommes 80% d'urbains en France à vivre dans 20% du territoire. Aujourd'hui la question est quel espace urbain j'occupe pour mes activités quotidiennes (mon habitat et mon travail). (...). Ce qu'on peut constater c'est que d'une manière globale on a dégradé la qualité de vie, essentiellement par des concentrations urbaines qui ont obligé les gens à des déplacements quotidiens pendulaires.
Tous les matins entre 6h et 9h du matin, 70% de la population active converge dans 10% du territoire. (...). On a un goulot d'étranglement, on reste la journée et on repart le soir. (...). C'est intenable
Les jeunes entre 18 et 35 ans préfèrent vivre en ville pour tous les services de proximité qu'elle offre, et en même temps ils sont prêts à voyager à travers le monde pour aller à la rencontre de gens très différents. C'est le monde de bascule. (...).
Le concept de la ville du quart d'heure vise à offrir une ville que nous voulons beaucoup plus vibrante, beaucoup plus décentralisée. Une ville dans laquelle la proximité est partout. Elle se résume dans une phrase de Blaise Pascal "nous voulons une sphère dans laquelle le centre est partout et la circonférence nulle part."
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