La croix dans la solitude de Thomas Cole

France Culture
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Thomas Cole, né en 1801, formé en Angleterre, adopta la nationalité américaine en 1834 ses peintures comptent parmi les œuvres fondatrices de l’art américain, et, d’une certaine manière, de l’identité des États-Unis. La littérature de l’époque, avant la peinture, avait suscité un engouement pour la nature intacte du Nouveau Monde, depuis René et Atala de Chateaubriand en 1802, jusqu’à Fenimore Cooper (1798-1851) et son fameux Dernier des Mohicans (1826), que Thomas Cole illustra. Il superpose à ce paysage deux entités symboliques : un Indien en méditation et une croix chrétienne. Tableau syncrétique, unissant dans une harmonie chromatique très savante l’amour de la nature demeurée pure et cette autre pureté venue de l’Évangile, que la croix apporte à l’Amérique, ce tableau trop peu connu est à la fois une œuvre élégiaque, nourrie du regret et du deuil – évoqué par cette croix funèbre–, et une preuve de confiance dans la beauté d’un monde qui s’ouvre devant les artistes : une icône américaine.

Thomas Cole (1801-1848), La Croix dans la solitude , dit aussi La Croix dans la contrée sauvage ,1845. Huile sur toile. H. 61 L. 61,2 cm. Acquisition, 1975. Département des Peintures, RF 1975-9.

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  • Guillaume Faroult, Thomas Cole. La Croix dans la contrée sauvage , coll. Solo, Paris, musée du Louvre éditions/ Somogy éditions d’art, 2011.
  • « Exposition Thomas Cole ou la naissance de la peinture de paysage en Amérique », entretien avec Guillaume Faroult dans* Grande Galerie, le journal du Louvre* no 18, déc. 2011-fév. 2012, p. 50-53.