

C’est l’histoire de Paul-Raymond et Marie-Louise Rigaud, et de leur fille Jacqueline, originaires de Gaillac dans le Tarn, qui sauvèrent d'une rafle Diana Dudelczyk, une jeune fille juive d'origine polonaise, et ses parents. Une histoire racontée par Sophia Aram.
Secrétaire du commissaire de police de Gaillac, Paul-Raymond Rigaud a la charge de procéder à l’enregistrement des résidents et de délivrer des papiers officiels, notamment des cartes d’identité. Cette fonction lui permet d’en fournir à de nombreux juifs et ainsi de les sauver. Parallèlement, la famille Rigaud met à l’abri Diana Dudelczyk, pendant que ses parents sont cachés chez des paysans alentour.
Chaque fois que Paul-Raymond Rigaud a connaissance d’une rafle, il envoie sa fille Jacqueline, 17 ans, prévenir les parents Dudelczyk ainsi que tous les autres juifs cachés dans les environs. Les Rigaud ne relâchent pas leurs efforts lorsque le danger s’accroît et qu’il faut multiplier les avertissements. Diana Dudelczyk rejoint la Résistance en lien avec l’abbé Oscar Rousseau qui fait partie d’un réseau. Lorsqu’il quitte Gaillac à l'automne 1944, tous les juifs de la ville lui manifestent leur gratitude.
Après leur émigration en Israël, Diana et sa famille resteront en contact avec la famille Rigaud. Quant à Paul-Raymond, à la Libération, il refuse la médaille de la Résistance, considérant qu’il n’a fait que son devoir. "Mon père ne regardait pas si c’était un catholique, un protestant. La religion, il s’en foutait éperdument. Ni si c’était un Polonais... Il disait : Moi, si j’avais été dans cette situation, j’aurais été bien content de trouver quelqu’un qui m’accueille, qui me rende service, alors je fais pareil" témoigne Jacqueline.
Paul-Raymond et Marie-Louise Rigaud et leur fille Jacqueline ont reçu le titre de Juste parmi les Nations le 17 juillet 1991 par Yad Vashem, Institut International pour la Mémoire de la Shoah.
"Famille Rigaud : Désobéir pour sauver" est raconté par Sophia Aram
