Brexit 3 : le "out" monte et l'or s'envole

La reine Elizabeth visite les réserves en or de la Bank of England en 2012
La reine Elizabeth visite les réserves en or de la Bank of England en 2012 ©Reuters
La reine Elizabeth visite les réserves en or de la Bank of England en 2012 ©Reuters
La reine Elizabeth visite les réserves en or de la Bank of England en 2012 ©Reuters
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Les marchés financiers sont de plus en plus tendus à l'approche du vote des Britanniques sur leur appartenance à l'Union Européenne. Pour la première fois la semaine dernière des sondages donnent la sortie (out) gagnante. La ruée vers la qualité s'intensifie, et l'or reste THE valeur refuge.

L'or, est toujours la valeur refuge par excellence. Son cours est toujours l'indicateur ultime de la confiance des investisseurs en l'avenir, et ce matin l'or s'échange a son plus haut niveau en trois semaines. 1274 dollar l'once, c'est à dire les 31 grammes et quelques.

Si vous êtes plus habitués aux prix en kilos, cela fait 35 000 euros le kilos d'or.

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L'or a déjà côté plus haut, été 2012, il était à 43 000 euros le kilos. Et si l'on remonte plus loin (il y a sur internet des tas de sites qui vous permettent de regarder l'évolution de l'or sur 200 ans si vous le souhaitez), on constate qu'en 1980, il est monté plus haut encore, si l'on corrige les montants d'alors du niveau de l'inflation. A l'époque on allait de chocs pétrolier en chocs pétrolier.

Ensuite l'or n'a plus beaucoup intéressé, un peu vieillot comme valeur. C'est à partir de 2001, les attentats du 11 septembre et l'explosion de la bulle internet qu'il a repris doucement et surement son ascension. La crise financière lui a donné un bon petit coup de fouet comme vous l'imaginez, et depuis il monte il baisse, mais il ne redescend plus en deça de 29 000 euros le kilos.

Pourquoi cet engouement?

En ce moment on serait tenté d'expliquer tout mouvement révélant l'inquiétude des marchés financiers par la crainte du Brexit. Selon les analystes financiers, le risque politique de voir la Grande Bretagne sortir de l'union européenne est LE sujet de préoccupation sur les marchés internationaux.

Or la semaine dernière un sondage a estimé à 55% le nombre de britanniques souhaitant quitter l'Union européenne. Du coup les bookmakers qui permettent de parier sur le référundum du 23 juin ont modifié leur paris. Le "Bremain", rester dans l'UE, est toujours donné gagnant mais il cote à 9 contre 4, alors qu'il était à 11 contre 4 auparavant. Les traders suivent parait-il de très près ces cotations, autant que les sondages. Ce qui est sûr, c'est que l'avenir est incertain et dans ce contexte, le réflexe est d'assurer ses arrières.

L'or n'est pas le seul à bénéficier de cette ruée vers la qualité. Il y a aussi les titres de dettes des Etats réputés sûr, l'Allemagne en premier lieu. Je vous en parlais jeudi dernier pour préter à l'Allemagne sur 10 ans, il faut payer un intérêt. Le monde à l'envers décrit dans  "Le monde merveilleux des taux négatifs".

A l'opposé, les entreprises sont considérées comme fragiles. Les investisseurs vendent leurs actions d'entreprises britanniques, mais plus largement toute la zone euro est impactée, car si la Grande Bretagne sort de l'Union Européenne la crise institutionnelle qui suivra aura des répercussions économiques. Selon Bank of America, les fonds qui proposent des actions d'entreprises européennes entament leur 18ème semaine de sorties de capitaux.

Le Brexit n'est pas la seule raison

Il y a d'autres sujets d'inquiétude. Le Brexit focalise l'attention aujourd'hui, mais une fois passé le référundum les marchés financiers auront de quoi se préoccuper par ailleurs. On verra resurgir les sujets qui nous occupaient en janvier : le ralentissement de la Chine, la fragilité de la reprise aux Etats Unis. Pour l'anecdote, il existe un indice de la peur sur les marchés financiers, on l'appelle le VIX, il mesure la volatilité anticipée sur le marché boursier américain. Il n'est à son plus haut niveau en ce moment. Sur le front de la PEUR, en quelque sorte, peut mieux faire.