De shutdown en shutdown, la dette américaine atteint des niveaux record

Le second « shutdown » fédéral en trois semaines n’aura finalement duré que six heures. Le Sénat et la Chambre des représentants ayant approuvé dans la nuit un compromis budgétaire.
Le second « shutdown » fédéral en trois semaines n’aura finalement duré que six heures. Le Sénat et la Chambre des représentants ayant approuvé dans la nuit un compromis budgétaire. ©AFP - CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA
Le second « shutdown » fédéral en trois semaines n’aura finalement duré que six heures. Le Sénat et la Chambre des représentants ayant approuvé dans la nuit un compromis budgétaire. ©AFP - CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA
Le second « shutdown » fédéral en trois semaines n’aura finalement duré que six heures. Le Sénat et la Chambre des représentants ayant approuvé dans la nuit un compromis budgétaire. ©AFP - CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA
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A plus de 20 000 milliards de dollars, elle surpasse le montant du PIB américain.

Les Etats-Unis sont à peine sortis du dernier shutdown -  la fermeture temporaire des administrations - qu’ils retrouvent la dette à leurs pieds. Plus lourde que jamais, à plus de 2O OOO milliards de dollars. Le signe d’un endettement sans précédent. Qu’est-ce qui explique ce gonflement de la dette ? 

Une course aux déficits sur fond de surenchère électorale entre Républicains et Démocrates. On vient d’assister, une fois de plus, à un jeu de scène déjanté entre les élus des deux grandes formations, faisant usage de la menace d’un shutdown comme d’un moyen de chantage en vue des prochaines échéances de novembre. Et ça a  marché puisqu’à ce jeu, Républicains et Démocrates ont finalement obtenu satisfaction sur le financement de leurs principaux projets. Pas sur tout, mais sur une large partie. Les Républicains sur leur programme de dépenses militaires, les Démocrates sur d’autres programmes  liés à la couverture maladie des enfants pauvres, à la lutte contre les drogues notamment. 

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A quoi il faut ajouter quelque 9O milliards de dollars en direction des Etats meurtris par le passage des ouragans et des incendies l’an dernier.

Des dépenses  supplémentaires qui vont creuser un peu plus le déficit du  budget fédéral ?

Forcément d’autant plus qu’on ne va pas s’arrêter là : il faudra ajouter le financement du plan de rénovation des infrastructures, qui devrait se chiffrer en centaines de milliards. Et, bien entendu, les conséquences des baisses massives d’impôt évaluées à 15O milliards par an …

Ce qui signifie que les Etats-Unis repartent à toute allure vers des déficits records : de près de 700 milliards prévus l'an dernier on pourrait atteindre les 1000 milliards à la fin de la décennie…A ce train-là, ce pourrait être le double d’ici une dizaine d’année. 

CD : Mais les Républicains attendent un regain de croissance qui permettrait de résorber les dépenses  supplémentaires ?

JM : L’ennui, c’est que c’est quelque chose que l’on a déjà entendu,  sous l’ère Reagan où la dette a atteint le premier trillon-1000 milliards de dette- ce qui  avait noirci les pages de journaux à cette époque - qu’elle a  quadruplé après, y compris pendant les années Clinton où la croissance filait bon train. Portée ensuite par les dépenses contre le terrorisme de Georges Walker Bush et des dépenses Sociales de Barak Obama. Le fait est que les Etats-Unis, aujourd’hui sont à plus de 20 000 milliard de dettes. Croissance forte ou pas, la dette augmente dans des proportions considérables. 

Il existe pourtant un plafond de la dette imposé par le congrès…

JM : Sauf que ce plafond est mobile. De shutdown en shutdown il est relevé ! On voit que le gouvernement peut continuer à emprunter. Plus facile on le conçoit quand les taux sont bas, mais aux dépens sans qu’il s’en rende compte du citoyen américain à raison de 58 000 dollars par tête, et singulièrement des nouvelles générations.

Or, on ne voit pas le bout de la fin de ce cycle d’endettement qui a explosé depuis trente ans et qui devrait s’allonger avec le vieillissement de la population…A la rescousse desquels viennent les Chinois et les Japonais puisque ce sont eux les premiers créanciers des  Etats-Unis. C'est que le tiers de la dette américaine est supportée par les étrangers. "Great again la dette" de l'Amérique, mais jusqu'où ?

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