Etat des lieux économique avant changement de Président

Le secteur marchand a créée 187 000 emplois en 2016, mais l'industrie en a détruit 25 000.
Le secteur marchand a créée 187 000 emplois en 2016, mais l'industrie en a détruit 25 000.  ©Maxppp - Nicolas Kovarik
Le secteur marchand a créée 187 000 emplois en 2016, mais l'industrie en a détruit 25 000. ©Maxppp - Nicolas Kovarik
Le secteur marchand a créée 187 000 emplois en 2016, mais l'industrie en a détruit 25 000. ©Maxppp - Nicolas Kovarik
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Le nouveau président de la République hérite d'une situation économique bien plus favorable que son prédécesseur.

La conjoncture est favorable pour le nouveau président élu. Rien à voir avec les débuts du quinquennat Hollande. Pour paraphraser l'ancien locataire de l'Elysée, les planètes sont bien plus alignées aujourd'hui qu'elles ne l'étaient en 2012.

  • La croissance est sur une phase ascendante.
  • L'investissement des entreprises est dynamique.
  • Le nombre de défaillances a baissé de 8% en 2016.
  • Le secteur salarié marchand a crée 187 000 emplois en 2016, quasiment deux fois plus qu'en 2015. C'est un chiffre net, création moins destruction d'emploi.
  • Nos voisins européens vont mieux, notamment l'Espagne.

Et le climat des affaires est bon. Dans l'Union européenne, l'indice de sentiment économique a atteint son plus haut niveau en avril, et a même retrouvé le niveau qu'il avait avant 2007 et la crise des subprimes. En France, le climat des affaires atteint le chiffre de 104 au mois d'avril 2017. Ce qui laisse augurer une bonne croissance pour les mois qui viennent.

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De plus, les analystes financiers considéraient avant l'élection, que si Emmanuel Macron l'emportait, les risques pour l'environnement économique seraient faibles, et dans ce cas, la croissance prévue est légèrement revue à la hausse. Pour eux 1.8% de croissance est un chiffre atteignable en 2018.

Climat des affaires en hausse

Le climat des affaires est un indice qui est calculé en sondant plus de 10 000 entreprises de tous les secteurs. Les entreprises du panel répondent à un questionnaire très détaillé qui leur demande un état des lieux sur:

  • leur tendance passée de la production ou du chiffre d'affaire,
  • la tendance prévue,
  • le niveau de stocks des produits finis,
  • le carnet de commande
  • l'évolution des effectifs...

Puis tout cela est aggloméré pour donner un chiffre qui oscille autour de 100. 100 c'est la moyenne de long terme. Si on est au dessus, c'est que ça va mieux que d'habitude, en dessous moins bien.

Pour plus de détail sur cet indice de climat des affaires, voir un précédent billet: Confiance en l'économie, ça va mieux en France

En avril 2017, l'indice de climat des affaires est à 104. Au plus bas, cet indicateur est tombé à 69 en mars 2009, en pleine crise financière, en avril 2012, donc à l'arrivée de François Hollande au pouvoir il était à 95.

Or cet indice est celui qui colle le plus à la conjoncture de court terme. Il sert ensuite aux prévisionnistes de Bercy pour estimer la croissance. Quand il est bon les perspectives sont bonnes.

De plus, les analystes financiers considéraient avant l'élection, que si Emmanuel Macron l'emportait, les risques pour l'environnement économique seraient faibles, et dans ce cas, la croissance prévue est légèrement revue à la hausse, et pour eux 1.8% est atteignable en 2018.

Trois points noirs (au moins...)

Le premier point noir, c'est le chômage. Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a progressé de 44 000 depuis février. Les créations d'emploi que j'évoquais au début ne permettent donc pas d'absorber les nouveaux venus sur le marché du travail. De plus quand on regarde dans le détail ces créations d'emplois, on constate que pour plus d'un tiers (70 000 sur 187 000), ce sont des postes en intérim, pas des CDI. L'industrie, elle continue de détruire des emplois: 25 000 en 2016.

Deuxième point noir: la balance commerciale reste très déficitaire: 35 milliards d'euros en 2016, c'est plus que le record qui avait été atteint en 2011. Restaurer la compétitivité des entreprises françaises aura beau être le leitmotiv de la politique économique de François Hollande, pour le moment les effets se font attendre. Nul doute que ce sera aussi LE chantier du quinquennat qui commence.

Enfin, la Banque Centrale Européenne a prévu de cesser le programme qui permet de garder les taux très bas, le quantitative easing, à la fin de l'année 2017. Les taux auxquels la France emprunte risquent donc de remonter.

La baisse des taux aura été quasiment la seule embellie dont a bénéficié le locataire précédent de l’Élysée, leur remontée sera un défi qu'aura à gérer son successeur. Mais Emmanuel Macron bénéficie d'un capital confiance auprès des marchés financiers (analystes, gestionnaires de fond, épargnants etc...) inédit pour un président Français. Son profil d'ancien banquier est dans ce domaine plus qu'un avantage.

Les taux d'intérêt sont aussi fonction de ce que les analystes nomment le risque politique, c'est à dire le risque de voir se dessiner des politiques perçus comme non favorables aux marchés et aux entreprises. Or ce risque là s'est éloigné pour la France... pour 5 ans au moins.

Marie Viennot